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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Bordeaux
Début novembre, on connaîtra le lieu d'implantation du futur Centre culturel et touristique du vin. Sur le plan architectural, ses initiateurs le souhaitent aussi « remarquable » que les plus grands pôles d'attractions ouverts à ce jour .

Le Centre culturel et touristique du vin ne jouera pas l'Arlésienne. Il sera bien construit dans les délais annoncés (une ouverture en 2013) et aura l'envergure que ses initiateurs - Alain Juppé en tête - ont souhaitée.

10 000 mètres carrés de surface au moins et une architecture « aussi remarquable » que celle des pôles d'attractions majeurs créés ici où là en France pour ne citer que la Géode de la Villette, le Musée du quai Branly ou plus près d'ici, la Cité de la BD à Angoulême. Un geste architectural voulu « très fort » pour provoquer l'envie d'y venir. Autant dire « la cathédrale du vin ». Où en est-on précisément aujourd'hui ? Le point du dossier.

1 Le site révélé dans les jours qui viennent

Début novembre, on connaîtra le lieu d'implantation de ce centre culturel. Deux sites retenus à ce jour : la future ZAC des bassins à flots ou le domaine de la caserne des pompiers de la Benauge.

Le premier sera proche du futur pont Bacalan-Bastide, le second au plus près du pont de pierre. Les deux ne manquent pas d'intérêt - le premier est très visible, le second très accessible - mais celui des bassins semble pour l'instant avoir un temps d'avance.

2 Une association pour porter le projet

Jusque-là le dossier était porté par un comité stratégique composé d'élus, un comité technique et une équipe de projet autour de Philippe Massol (lire ci dessous). Il sera dorénavant conduit par une association au sein de laquelle seront représentés tous les partenaires dont la Ville de Bordeaux, la CUB, la Région, la Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux et le conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux. Le Département a refusé pour l'instant d'apporter sa contribution.

3 Une présentation à tous le 12 novembre

La « filière vin » ne s'arrêtant pas aux portes de Bordeaux, ce centre culturel et touristique ne sera pas « l'affaire des Bordelais » mais celle de tous les Girondins.

Ce message, les initiateurs du projet le feront passer le 12 novembre prochain au cours de quatre réunions d'informations décentralisées : à Cadillac, Saint-Émilion, Beychac-et-Caillau et Pauillac.

4 Un site à voir, à visiter et à vivre

Des études ont déjà été menées pour savoir à quoi pourrait ressembler ce futur centre culturel. L'agence Scarabée a été notamment chargée d'élaborer le concept. « Un lieu à voir, un lieu à visiter, un lieu à vivre », suggèrent les experts en mettant en avant de bons exemples comme celui de la cité de la Villette à Paris où l'on ne déambule pas mais où l'on est acteur.

Le futur centre culturel pourrait donc y ressembler avec des expositions, des conférences, des ateliers, des jeux, des dégustations, un restaurant... Le tout réparti sur différents niveaux avec une scénographie originale et des techniques de communication innovantes pour provoquer à tout instant surprise, émerveillement et envie de participer.

5 Des études supplémentaires

Le projet étant maintenant bien engagé, des études plus approfondies devront rapidement être menées.

L'agence Ernst et Young vient d'ailleurs d'être désignée pour analyser le dossier sur le plan financier et Lord culture va l'être pour faire naître le projet sur le papier. Cette société est réputée au niveau international pour la mise en oeuvre de projets culturels de très grande envergure.

À la suite de cette étude, le projet sera arrêté et l'appel pour maîtrise d'oeuvre mis en route.

6 Travaux à compter de 2011

L'appel à concepteurs sera lancé au niveau international afin d'intéresser et de motiver les plus grands architectes du moment.

Après l'ouverture des enveloppes, les 5-6 meilleures propositions seront retenues et soumises aux partenaires pour avis et décision finale. À la population aussi ? La décision n'est pas prise mais cela pourrait fort bien se faire dans le cadre d'une exposition ouverte à tous.

Les choses pourraient aller très vite ensuite. Choix du concepteur avant l'été 2011, début des travaux avant la fin de la même année soit une possible fin de travaux au cours de l'année 2013.

7 55 millions d'euros à trouver

Un beau projet incontestablement. Il va tout de même falloir trouver l'argent : 55 millions d'euros au moins.

Par le biais de l'association mise en place, les partenaires connus ont déjà promis de participer au financement des études. Ils devront inévitablement participer aussi au financement de l'opération. Si l'on en croit les propos tenus par François Fillon, lors d'une récente visite à Bordeaux, l'État pourrait également apporter son aide. L'Europe aussi.

8 300 000 à 400 O00 visiteurs par an

Pourquoi tout cela ? Selon des estimations d'expert, ce Centre culturel du vin devrait accueillir 300 000 à 400 000 visiteurs par an. En gros, 15 à 20 % du nombre de touristes accueillis chaque année.

Jean-Paul Vigneaud
http://www.sudouest.com/gironde/actuali ... 94680.html

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le projet de centre culturel et touristique du vin, un équipement de 55 millions d'euros prévu pour 2013 a été présenté aujourd'hui aux professionnels. L'objectif des 400.000 visiteurs par an a été évoqué

Le maire de Bordeaux Alain Juppé (UMP) a présenté jeudi aux professionnels de la filière son projet de centre culturel et touristique du vin, un équipement de 55 millions d'euros qui consacre "Bordeaux comme capitale mondiale du vin". L'objectif des 400.000 visiteurs par an a été évoqué.

Ce nouvel équipement de 10.000 m2, en cours d'élaboration, vise à présenter la "civilisation" du vin. Il doit comporter des expositions permanentes, des expositions temporaires, des commerces.

"A l'occasion de 4 réunions de présentation à Cadillac, Saint-Émilion, Beychac et Caillau et Pauillac, Alain Juppé a pu constater devant un public nombreux l'adhésion très forte suscitée par ce projet. Le Centre Culturel et Touristique du Vin prendra place dès 2013 dans le quartier des Bassins à flot, sur l'actuel site de la fourrière et des forges. En contact direct avec le fleuve, bénéficiant d'une accessibilité exceptionnelle (tramway, rocade, pont Bacalan Bastide) et d'une forte visibilité, il prendra la forme d'un bâtiment à l'architecture voulue exceptionnelle et qui reste encore à dessiner", indique la mairie de Bordeaux dans un communiqué.

Sur un budget de 55 millions d'euros pour la construction du bâtiment et la scénographie des expositions, 35 millions d'euros doivent être pris en charge par les collectivités territoriales (mairie de Bordeaux, communauté urbaine et Région) et des partenaires institutionnels (Chambre de commerce et Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux).

Pour le restant, 10 millions d'euros devraient provenir "de fonds privés par l'intermédiaire d'une fondation en cours de formation et 10 millions par un emprunt", a indiqué M. Juppé.

http://www.sudouest.com/accueil/actuali ... 5/mil.html

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Avis très contrastés sur le projet de musée du vin

Les viticulteurs sont partagés sur le futur centre dédié au vin à Bordeaux
Alain Juppé a présenté jeudi, à Saint-Émilion, son ambitieux projet de centre culturel et touristique du vin aux viticulteurs libournais .

Ce nouveau site, qui devrait sortir de terre d'ici 2013, représenterait un budget global de 55 millions d'euros avec la participation de partenaires publics et privés. « Notre vin ne se vend pas spontanément, a-t-il indiqué. Et je pense que l'implantation d'un tel lieu emblématique représenterait une belle vitrine pour les trois millions de touristes de passage à Bordeaux chaque année ». Et profiterait sans aucun doute aux viticulteurs...

Ce centre culturel touristique sera très probablement implanté sur les bassins à flots de la capitale girondine. « Dans le prolongement de l'aménagement des quais Deschamps, à la place de la fourrière qui sera déplacée », a précisé le maire de Bordeaux.

Bordeaux « cloisonnée » ?

Mais ce futur bâtiment d'une surface totale de 10 000 m² ne fédère pas tous les viticulteurs. Si bon nombre de grands propriétaires y sont favorables, les petits viticulteurs ne voient pas toujours cette idée d'un bon oeil : « Pourquoi installer un musée du vin au centre de Bordeaux, sans vignes aux alentours ? », s'est interrogée Chantal Seguillon, du collectif des viticulteurs.

Question à laquelle Alain Juppé a rétorqué : « Bordeaux est le chef-lieu de la Gironde et c'est là que les touristes choisissent de s'attarder. Avec la LGV, la fréquentation de la gare passera de 9 à 20 millions de personnes d'ici sept ou huit ans. L'objectif serait de capter 10 % de cette population ».

Hubert Boidron, secrétaire du syndicat ODG (organisme défense gestion de Montagne Saint-Émilion) a évoqué un « problème de distance » avec les vignerons, si ce site dédié au vin et à son histoire est implanté à Bordeaux : « Il faudrait aménager des minibus au départ de ce futur centre et proposer des visites de vignobles, sinon la création de cet espace ne servira à rien ».

Ce viticulteur a d'ailleurs fait part de son regret de voir Bordeaux aussi « cloisonnée » envers ses vignobles. Un avis partagé par un représentant de la CCI de Libourne, qui a suscité les applaudissements du public lors de son intervention.

« Projet indécent »

Daniel Fénelon, également membre du collectif, à quant à lui trouvé le financement de ce projet « indécent » : « Actuellement, 25 % des viticulteurs sont à bout de souffle et plus de 25 %, proches de la faillite. On ne peut pas critiquer ce projet sur le fond car l'idée est bonne mais son coût me paraît exorbitant ».

Et Alain Juppé de lui répondre : « C'est justement maintenant que la viticulture va mal qu'il faut réagir. Et puis vous m'amusez en disant que ce projet est trop cher, mais qu'il faut le faire... L'Institut de la vigne et du vin n'a-t-il pas coûté 30 millions d'euros ? Le musée Guggenheim à Bilbao, 150 millions euros ? Un projet à hauteur de 55 millions d'euros me paraît donc raisonnable. Cela ne servirait à rien de faire un musée « petit bras ».

Le président du collectif a également pointé du doigt le CIVB, auquel tous les viticulteurs cotisent. Et qui est aussi l'un des sept partenaires du projet.

La Région absente

Interrogé sur le financement de ce centre culturel et touristique du vin, le maire de Bordeaux a répondu que le CIVB apporterait sa pierre à l'édifice avec 5 millions d'euros, la CUB, entre 5 et 6 millions d'euros, la ville de Bordeaux entre 6 et 9 millions d'euros et l'État, entre 6 et 9 millions également.

En revanche, on ne sait pas si la Région participera. Alain Juppé s'est dit dans l'attente d'une confirmation. Mais aucun membre du Conseil régional n'était présent à cette réunion. D'autres partenaires privés devraient aussi se mobiliser. Dans cette optique, une fondation sera créée pour récolter des fonds.

caroline campagne
http://www.sudouest.com/gironde/actuali ... 58508.html