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Des Américaines à Margaux

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Sam 17 Jan 2009 08:55

Des professionnelles girondines de la viticulture ont accueilli des homologues californiennes

Du 11 au 15 janvier, une dizaine de Bordelaises, propriétaires ou dirigeantes de grands vignobles, et autant de Californiennes exerçant les mêmes responsabilités, ont célébré l'amitié franco-américaine. Les premières, sous la conduite de Sophie Schÿler-Thierry, du Château Kirwan, faisaient découvrir aux secondes trois terroirs prestigieux du Bordelais : le Médoc, Saint-Émilion et le Sauternais.

Elles rendaient ainsi la politesse aux « dames du nouveau monde » qui les avaient reçues l'année dernière dans la Napa Valley, cet autre pays du vin auquel les professionnels de l'appellation Margaux s'intéressent de plus en plus.

Le rôle de Sharon Harris

On peut ainsi rappeler la dégustation à l'aveugle de grands vins californiens à Brane-Cantenac, en octobre 2007, où 65 Français (propriétaires, négociants, oenologues et journalistes) plébiscitèrent le cabernet-sauvignon de Rocca Family Vineyards de Oakville.

À l'origine de l'échange entre les vigneronnes des deux pays, Sharon Harris, Californienne, imprégnée de culture française, titulaire d'un diplôme universitaire d'aptitude à la dégustation obtenu à l'université de Bordeaux. Mardi 13 janvier, la journée était consacrée au Médoc. Le matin, avait lieu l'atelier d'assemblage au château Paloumey et à la Tour de Bessan, à Cantenac, où Marie-Laure Lurton, la propriétaire, organisait l'atelier qui mit à l'épreuve les qualités gustatives des Américaines. Ce qui lui faisait dire : « C'est d'autant plus intéressant que les assemblages sont peu courants aux États-Unis, où l'on boit des vins de cépages, cabernet, merlot, chardonnay... »

Là, après avoir goûté séparément cabernet-sauvignon, merlot, cabernet-franc, le jeu était de trouver quel pourcentage de chacun de ces cépages était présent dans l'assemblage. Trois d'entre elles firent un sans-faute.

Délicatesse et puissance

L'après-midi, elles ont découvert château Margaux, producteur mythique, pour les amateurs de vin, d'un premier grand cru classé connu dans le monde entier. Le soir, à château Kirwan, un cocktail convivial auquel s'étaient joints des professionnels (négociants, techniciens, propriétaires) permettait de faire partager des savoirs, déguster des vins californiens et ceux du Médoc, de Margaux, de Pessac-Léognan. De cette journée margalaise, Sharon Harris déclarait : « Je connais les vins de Margaux, mais peut-être que mes amies les connaissent moins, et je suis contente qu'elles aient pu en juger d'autant que c'est un vin que l'on dit féminin, plus en délicatesse qu'en puissance. »

Mercredi 14, leur périple les a conduites à Saint-Émilion et jeudi 15, dans le Sauternais. Un séjour bordelais qu'elles ont mis à profit, appareil photos, papier et crayon à portée de main, pour accroître leurs connaissances du vin, particulièrement du margaux, qu'elles ont beaucoup apprécié.

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Re: Des Américaines à Margaux

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Sam 17 Jan 2009 16:03

Toujours sur le même sujet et d'un autre journal :

Des viticultrices bordelaises s'ouvrent au Nouveau Monde

Après avoir visité l'an passé la Napa Valley, l'une des meilleures régions viticoles des États-Unis, une douzaine de viticultrices bordelaises ont reçu à leur tour, de dimanche à jeudi, quinze productrices et propriétaires, avec au menu ateliers d'assemblage, dégustations et visites de châteaux.
Loin d'un match où chaque camp compterait les points pour savoir qui du « vieux » Bordeaux (500 ans d'histoire) ou de la « jeune » Napa Valley (150 ans d'histoire) fait le meilleur vin, les femmes cherchent avant tout à échanger, en quête d'idées neuves.
Le dialogue n'était pourtant pas évident, notamment depuis ce cinglant « jugement de Paris » qui décerna pour la première fois la victoire à deux châteaux de la Napa Valley au terme d'une dégustation à l'aveugle en 1976, choquant la sélecte place bordelaise pour de longues années.
« Nous avons besoin de ce contact entre pairs, nous ne sommes pas concurrentes, nous voulons toutes faire du très bon vin même si nos défis ne sont pas les mêmes », résume Sharon Harris, viticultrice chez Amici Cellars, en faisant surtout référence au climat, la vraie matière première du vin.
Les Bordelaises, avides de s'ouvrir à l'extérieur, soulignent aussi la différence des systèmes de distribution avec les professionnelles de la Napa Valley, qui regroupe 340 vignobles sur 17.000 ha.
« A Bordeaux, le poids de la tradition nous retient. On doit composer avec l'opacité du négoce alors que les Californiennes vendent en direct ou sur internet », regrette Martine Cazeneuve, propriétaire de Château Paloumey, dans le Médoc, qui accueillait mardi le groupe pour un atelier.
Pam Starr, viticultrice chez Crocker and Starr, approuve : « Les vieilles familles traditionnelles ont besoin d'être en contact avec leur marché et leurs consommateurs », assure-t-elle.
Ce sont les subtilités du terroir bordelais, plus vaste vignoble d'appellation d'origine contrôlée (AOC) français avec 120.000 ha, qui suscitent le plus d'interrogations.
« Dans le Médoc, les meilleurs sols sont réservés aux cépages Cabernets alors que sur la rive gauche de la Garonne, comme à Saint-Emilion, ils sont réservés au Merlot. Quand vous avez compris cela, vous avez compris les vins de Bordeaux », schématise Sophie Schyler Thierry, du Château Kirwan à Margaux.
Si les 57 appellations des vins de Bordeaux se définissent par le terroir, les vins californiens ne bénéficient, et depuis peu, que d'une appellation générale, American Viticultural Area (AVA), qui n'est pas définie par la nature des sols.
Quant à l'art de l'assemblage entre les différents cépages, pratiqué pour structurer et équilibrer un vin, il reste inconnu aux Californiennes, qui ne voyaient jusque-là qu'une façon de camoufler les erreurs de vinification.
« Nous devons aller à la rencontre des racines du monde viticole si nous voulons réagir, éviter ou suivre les tendances du Vieux Continent », conclut Melinda Kearney, directrice de Wolf Family Vineyards.

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