Index du forum ‹ Les rubriques ‹ Histoire du vin et de la vigne... découvrir le vin, l'aborder, s'informer ‹ Le vin pour les débutants !

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Acerbe :qualifie un vin dur et trop acide

Acide :terme employé pour qualifier un vin "vert"

Acre :qualifie un vin rouge très astringent

Aigre :se dit d'un vin proche du vinaigre

Amertume :se trouve dans les vins aux tannins dégradés

Animal :terme qui qualifie les notes de venaison, de musc, de cuir

Aqueux :caractéristique d'un vin très dilué

Aromatique :au parfum intense

Astringence :marque l'âpreté du vin, due aux acides et aux tannins

Boisé :se dit d'un vin marqué par le bois (chêne, vanille, cèdre, pin)

Bouquet :parfum de fleurs et de fruits dégagés par le vin

Chair :qualifie la consistance, le gras, la rondeur du vin

Charpenté :qualifie un vin de bonne tenue

Creux :se dit d'un vin maigre

Dur :astringent, trop chargé en tannins

Empyreumatique :famille regroupant les arômes qui évoquent le pain grillé, les plat fumés ou cuits

Equilibré :dégageant une harmonie entre alcool et acidité

Etoffé :dense et soyeux

Fermé :se dit d'un vin devant bien évoluer et s'arrondir

Fin :au bouquet délicat

Floral :le nez du vin possède des arômes de fleurs (rose, violette, acacia, jasmin, pivoine…)

Frais :jeune et franc

Fruité :possédant des arômes de fruits (cerise, mûre, prune, pêche, litchi, agrumes, pomme, ananas…)

Gouleyant :léger, jeune et frais

Gras :charnu et moelleux

Herbacé :"vert", manquant de maturité

Long :persistant en bouche

Lourd :chargé en alcool

Minéral :se dit d'un vin ayant le goût de la pierre mouillée, du silex

Nerveux :légèrement acide en bouche mais franc et agréable

Net :se dit d'un vin rafraîchissant et agréable sans faux goût

Onctueux :moelleux et velouté

Rond :souple et gras en bouche

Séveux :se dit d'un vin riche en arômes et en alcool

Souple :qualifie un vin bien équilibré sans trop de corps

Tannique :se dit lorsque tannin et astringence priment sur alcool et acidité

Vert :qualifie un vin résultant de vendanges pas assez mûres

source : idealwine

[Vincent R.]

Nombre des termes cités précédemment ciblent des défauts ou des particularités des vins. L'amateur en ajoutera d'autres peut être moins tranchés dans leur définition.

Par exemple, on trouve précédemment:

Acide :terme employé pour qualifier un vin "vert"
Or, l'acidité dans un vin est une caractéristique très importante, actrice majeure de l'équilibre du vin, elle n'est pas du exclusivement au niveau de maturité du raisin mais aussi du terroir sur lequel pousse la vigne

Amertume :se trouve dans les vins aux tannins dégradés
Je pourrai citer nombre de vins ayant une amertume prononcée sans y trouver ce coté très négatif souligné par la notion de tannins dégradés. L'amertume est une qualité comme une autre, c'est son excès qui est un défaut

Animal :terme qui qualifie les notes de venaison, de musc, de cuir
Cela peut aussi hélas être une déviation du vin, dûe à des micro organismes comme par exemple les Brettanomyces, qui donnent une odeur d'écurie dans le vin, odeur considérée par certains comme une qualité liée à l'évolution du vin... Il en faut pour tous

Etc...etc...

Je ne vais pas reprendre ici tous les termes utilisés mais il appartient à chacun de poser une question si dans un commentaire, un terme ne lui semble pas clair. Nous sommes entre amateurs plus ou moins expérimentés mais personne ici ne détient la vérité

[franck.v]

"Je ne vais pas reprendre ici tous les termes utilisés mais il appartient à chacun de poser une question si dans un commentaire, un terme ne lui semble pas clair. Nous sommes entre amateurs plus ou moins expérimentés mais personne ici ne détient la vérité"...tout à fait Vincent.
J'ajouterai, à l'attention des nombreux lecteurs qui n'osent poster, que les mots de la dégustation n'ont rien de figé. Chacun a sa sensibilité, ses souvenirs olfactifs, sa culture, ses expériences, et bien entendu son propre vocabulaire : alors il ne faut surtout pas hésiter à décrire ses sensations lorsque l'on déguste un vin, même le plus simple des nectars, sans se forcer à utiliser un vocabulaire codé ou préexistant. Le coeur et les sens doivent s'exprimer simplement. C'est souvent les plus beaux commentaires.
Après, si l'on veut rentrer dans une logique plus descriptive, organoleptique, etc...il faut du temps, des centaines de bouteilles dégustées chaque années, de l'humilité, de l'objectivité et du talent. Ce n'est pas à la portée de tous (d'ailleurs tous ne le cherche pas...ce qui est mon cas) mais certains s'en chargent très brillamment sur BDE.
Franck.

[colbert]

Elle est faite pour moi cette nouvelle rubrique!!!
Bien pratique en tout cas pour décrypter certain CR...
Reste pour moi une certaine admiration à vous voir énumérer les différents arômes couche par couche.

D'ailleurs petite question : comment avez vous acquis ces compétences et développer votre palais?
Entrainement , gourou , inné , études , chamanisme , acupuncture , atavisme , etc ???

Clément alias Colbert ...

[Jean-Pierre NIEUDAN]

"D'ailleurs petite question : comment avez vous acquis ces compétences et développé votre palais? " Clément .

pour apprendre il faut beaucoup : lire , goûter , écouter , comparer ( tout cela dans l'ordre que tu veux ), tenir compte de son goût , pas de celui des autres ( si tu n'aimes pas ce n'est pas une tare !) et toujours garder la notion principale qui doit te guider tout le temps : celle de plaisir ...
Pour le palais je pense qu'un de nos gourous te dira qu'il faut goûter , encore et toujours et qu'il n'y a que comme cela que l'on peut progresser ...
je laisse donc la parole à ..........

[Vincent R.]

Eh, les gourous, vous etes où?

Il n'en demeure pas moins que Jean-Pierre à raison! Il faut gouter et gouter encore.
Je me souviens d'une discussion avec Christophe il y a deux ans aux environs de Noël... On parlait de son nombre de vins dégustés dans l'année qui approchait des 1855, chiffre particulier car représentant l'année du classement des grands crus à bordeaux. Je crois qu'il s'est arrêté à 2 ou 3 avant 1855. Il l'a explosé l'an passé avec Vinexpo qui apporte son nombre important de vins goutés.
A titre perso, j'ai perdu le compte de ce que j'ai gouté au cours des 12 derniers mois mais on doit être bien au delà de 2000 vins!

Mais rassure toi Colbert, plus on déguste, plus on découvre qu'il reste énormément à apprendre et à découvrir! Il faut déguster à plusieurs comme lors de nos rencontre pour voir les disparités dans l'appréciation des vins et l'immensité de nos lacunes. Pour une odeur que je perçois, il y en a 2à que je rate et encore, celle que j'ai cru reconnaitre, tu lui donnerais sans doute un autre nom.
J'ai encore en mémoire l'an passé d'avoir ouvert à notre réunion de clôture un clos de tart 2001. Une bouteille magnifique. Laurent et Christophe en jouant au ping-pong tous les deux ont identifié la bouteille.
Dans le même temps, le seul professionnel du groupe d'alors, représentant en vin, l'a placé en Crozes Hermitage (pas le même cépage, les mêmes arômes, la même texture, la même approche, rien de commun en théorie et il était pro!!!)...alors l'important reste le plaisir, celui de gouter, de boire raisonnablement et d'en discuter avec les copains. Et en plus on apprend des choses.

Rester humble est la base de tout, ensuite, il faut gouter!

[franck.v]

Clément,

Heureux de te voir rebondir sur ce thème, cela ne m'étonne guère d'ailleurs...il a été conçu pour toi .
Cependant, rassures-toi ma biche, point n'est besoin de déguster 2000 ou 3000 vins pour se "faire" un palais et pouvoir mettre un nom sur une sensation fusse-t-elle cérébrale ou sensorielle. Prends d'abord du plaisir en dégustant, sois curieux de tout comme dirait l'autre et fais appel à tes propres souvenirs pour décrire un arôme ou une sensation (ne stéréotype pas ton goût en te fondant sur l'avis des autres pour absolument trouver quelque chose dans un vin). Ensuite, si tes moyens, ton emploi du temps et tes relations te le permettent, tu peux déguster jusqu'à l'overdose...et de jeune candide imberbe, tu deviendras un grand maître de cérémonie bachique .
Clem, commences donc par tanner le cuir du caviste qui a ouvert sur le M.I.N. en décembre 2006 quand je suis parti...on y avait trouvé quelques pépites à très bon prix et le gars semblait intéressant.
Adishatz,
Franck.

[Didier]

Dégustateur isolé jusqu'à il y a quelques années, je me trouvais assez souvent en contradiction dans mes analyses et évaluations comparativement aux professionnels rédigeant dans des revues ou guides spécialisés ; j'en concevais un certain complexe en me pensant bien piètre dégustateur. Mon affiliation sur LPV et les contacts noués avec des amis d'abord virtuels puis pour certains bien physiques, m'ont permis de réviser ce jugement négatif initial. De "victime" et soumis aux avis des divers gourous, je me suis alors comparé aux amateurs, aux vrais, désintéréssés et objectifs. L'exercice de la "Dégustation commune" puis sur BDE de la "Dégustation virtuelle" m'a conforté dans la certitude que mon goût était ce qu'il était mais que je ne devais nourir aucun complexe avec les "sachants" (ou supposés comme tels / Il y a effectivement dans le vin les sachants qui évaluent après avoir vu les étiquettes et ceux qui dégustent à l'aveugle .... Personnellement je n'estime vraiment désormais que la seconde catégorie).
Je me souviens de la dégustation commune de HAUT-BAILLY 1990 à laquelle avaient participé (je cite de mémoire, au risque de me tromper!) Thierry DEBAISIEUX, Alain-Winemega, Luc JAVAUX, Christophe JALLOT .... ainsi que votre serviteur ; les divers compte-rendus étaient tous en phase et on aurait pu penser à une dégustation comparative de haut vol. Depuis ce jour j'assume totalement mon goût et mes analyses et je conseille à tout amateur de raisonner non pas en terme d'analyse lue dans un guide et émanant d'un gourou (ou d'un goût politiquement correct) mais bien selon ses sensations propres.
Cela permettra à l'amateur naissant de gagner du temps ; il évitera cette phase de doute survenant après sa boulimie de lecture, lorsqu'il se rendra compte que son goût ne lui retraduit pas forcément ce qu'il a lu.
En cela les sites d'amateurs tels BDE ou autres, sont un plus indéniable pour tout dégustateur qui ne se satisfait pas seulement des évaluations pro (parfois tendancieuses, parfois orientées ou simplement nées d'un goût différent).

[Jean-Pierre NIEUDAN]

UN MAL, DES MOTS : l’art de parler du vin

Il suffit de nommer les choses pour qu’elles existent. Soyons précis et usons des bons termes.

La dégustation n’échappe pas à la règle : dans cet exercice délicat et totalement subjectif, on ne peut exprimer - et transmettre - avec justesse ce que l’on ressent qu’à l’aide d’un vocabulaire approprié, varié, peu importe son degré de technicité.

Aujourd’hui, attardons-nous un instant sur une classification sémantique (une parmi d’autres), celle de quelques grandes familles d’expressions aromatiques. Précisons que ces arômes peuvent être ressentis au nez et en bouche.

Florale : préférez les roses aux chrysanthèmes, l’acacia au bouleau (aussi solide mais moins fatigant), la violette de la syrah au rassis des fins de bouquet, l’aubépine et le chèvrefeuille aux roses fanées, les fleurs fraîches aux vieux pots.

Fruitée : le raisin, c’est déjà pas mal. Mais les évocations fruitées sont légion dans les vins. Les fruits rouges (fraise, framboise, groseille) et noirs (mûre, cassis) sont les plus communs, les fruits jaunes (pêche, abricot) également. Les agrumes (citron, pamplemousse, écorce d’orange, zeste) sont décelables dans les vins blancs. Les fruits exotiques (mangue, ananas notamment) s’expriment le plus souvent dans les vins doux. De même pour les fruits secs, apanage également des vins doux (noix, raisin sec, amande, pruneau, figue).

Empyreumatique : le fumé, voire le brûlé sont des arômes dus au bois quand le vin a été élevé en fût. Le pneu, le goudron sont des tonalités un peu moins agréables… Sauf au grand prix de Monaco ! Le fumé des vins blancs est du à leur minéralité, une expression de “pierre à fusil”, de silex (cf. la guerre du feu). Notez aussi les notes aromatiques de café, de cacao, de pain grillé qui peuvent émaner de certains vins rouges ou de vins doux.

Animale : viandé, faisandé, musc, parfois aussi on dit que ça sent l’écurie ou le poulailler : courage, fuyez. Cela dit, la fourrure, le cuir sont des arômes que l’on retrouve dans les rouges anciens.

Végétale : tilleul, verveine, menthe, citronnelle. Et vous, qu’est-ce que vous prendrez ? Pin, résine, truffe, fougère, mousse, feuille morte, sous-bois sont quelques-uns des arômes que l’on retrouve sous cette famille.

Épicée : muscade, clou de girofle, poivre, cannelle, curry, vanille, réglisse, laurier et thym pour les aromates composent les saveurs que l’on retrouve aussi bien dans les rouges que les blancs.

Ensuite, à vous de jouer (sur les mots) : il n’y a de limites aux termes employés que votre vocabulaire, vos sensations, vos souvenirs. Une matière, une musique, un paysage sont autant d’évocations qui peuvent tout à fait caractériser un vin. Le reste n’est que littérature…

Véronique Raisin
http://www.idealwine.net/blog/2009/12/1 ... er-du-vin/