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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Les vignerons joviniens ont fêté la Saint-Vincent, dimanche, avec un peu d’avance sur le calendrier. L’occasion de promouvoir un terroir qui produit 300.000 bouteilles par an, sous deux appellations.

Les vignerons du Jovinien ont accueilli la flamme de la Saint-Vincent tournante du Grand Auxerrois, hier matin. Ce symbole de la manifestation traverse l'Yonne, depuis la semaine dernière, afin de mettre toutes les appellations viticoles en lumière avant la grand-messe prévue dimanche 20 janvier, à Saint-Bris-le-Vineux. « C'est un petit coup de projecteur de deux heures sur notre vignoble, se réjouit Alain Vignot, le président du syndicat Bourgogne Côte Saint-Jacques.

Le grand rassemblement en 2015 à Joigny

En 2015, les vignerons du Jovinien organiseront ce grand rassemblement à Joigny. » Soit dix ans après le précédent rendez-vous. C'était en janvier 2005.

Une cinquantaine d'hectares sont cultivés par huit producteurs à Joigny, Champvallon et Volgré, en appellations Bourgogne et Bourgogne Côte Saint-Jacques. Le vignoble produit 300.000 bouteilles par an, en moyenne. Très loin derrière Chablis, une appellation qui fait des adeptes jusqu'en Chine.

« Nous ne nous faisons pas de comparaisons avec Chablis, assure Alain Vignot. Le Bourgogne Côte Saint-Jacques est une appellation à part. Elle représente seulement quatre domaines pour 13 hectares. Nos rendements ne nous permettent pas d'écouler la production auprès de grands distributeurs. Nous avons un marché de niche composé de particuliers, de cavistes et de restaurateurs. »

L'idée de passer de l'appellation Bourgogne Côte Saint-Jacques à l'appellation Village ne fait pas encore son chemin. « Cela nous obligerait à choisir une couleur, rappelle le président du syndicat. Et notre quantité de vin est trop faible par rapport à d'autres communes viticoles qui ont l'appellation. »

Les vins de pays tirent vers le haut

D'autres vignerons ont sauté le pas en 2009. Des producteurs de vins de pays ont profité d'une réforme des appellations viticoles – orchestrée par l'union européenne – pour s'associer au sein d'un syndicat afin de promouvoir et améliorer la qualité de leurs produits.

Tout est parti de la Celle-Saint-Cyr, lorsque l'union européenne a supprimé les vins de pays au profit de l'IGP (indication géographique protégée). « On a rédigé un cahier des charges, explique Clément Pointeau, vigneron dans la commune et président du syndicat des grands vins de l'Yonne. Les adhérents qui le respectent obtiennent le macaron IGP vin de l'Yonne sur leurs bouteilles. »

Le syndicat regroupe aujourd'hui quatorze producteurs icaunais, dont Vincent Pointeau et un vigneron de Senan. « Il fallait sortir de ce groupe fourre-tout car on subissait l'image des vins conditionnés dans les bouteilles plastiques, estime le président du syndicat. L'Europe remet les compteurs à zéro et donne une chance aux vins plus confidentiels. Cela nous encourage à tirer vers le haut. »

Estelle Dissay
http://www.lyonne.fr/yonne/actualite/pa ... 03937.html