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Moins de jeunes agriculteurs Ă  cause de la crise

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Lun 14 FĂ©v 2011 08:48

Ils ne sont que 488 à s'être installés dans les Pays de la Loire en 2010. Leur nombre recule de près de 20 %. Benoît Landron, jeune vigneron dans le muscadet, n'a pas renoncé, lui, à son rêve

« J'ai toujours voulu être vigneron. Produire du bon vin et en vivre ! » Ton enjoué. Regard rieur et décidé. On sent chez Benoît Landron, 25 ans, une détermination sans faille. Le syndicat Jeunes agriculteurs (JA) des Pays de la Loire vient de lui décerner le prix régional de l'installation.

Le 1er avril 2009, Benoît réalise son rêve : après un BTS viticulture oenologie au lycée agricole de Briacé, au Landreau, il reprend les 25 ha de vignes du château de Clermont et les associe au château du Ponceau (20 ha), le domaine viticole exploité par ses parents, Bernard et Françoise, à Ligné, au nord du vignoble muscadet.

Benoît s'est lourdement endetté. « Le coût moyen de la reprise d'une exploitation se situe entre 150 000 et 200 000 €. Il a augmenté de 30 % depuis 2006. Cela nous préoccupe », précise Florent Renaudier, président des JA des Pays de la Loire.

À peine installé, le jeune vigneron se heurte à la crise du muscadet. Les caves des viticulteurs nantais sont engorgées par les stocks invendus. Les sociétés de négoce, par lesquelles transitent 80 % du marché, proposent des prix dérisoires. Les Landron l'ont décidé : ils vont sacrifier des vignes dans le cadre du plan d'arrachage mis sur pied par la profession.

« Tirer la qualité vers le haut »

« Ça me saigne les veines », soupire Bernard, le papa. « La moitié de notre production se vend sur le marché du gros, à un prix inférieur de 60 % à notre coût de production. Cela représente une perte de 3 000 à 5 000 € par hectare. Si je ne bouge pas, mon espérance de vie dans le métier est réduite à trois mois », calcule son fils.

Mais pas question pour Benoît de renoncer à son rêve d'enfance. Alors, il bouge. Ses nombreux stages dans les vignobles de l'Anjou et de la Touraine, son année d'études en marketing à Nantes alimentent sa boîte à idées. « Ma stratégie ? Arrêter les marchés qui perdent de l'argent. Tirer la qualité vers le haut, promouvoir les appellations, travailler de belles cuvées. Il faut maîtriser la distribution de son vin pour s'en sortir. »

Les rôles sont bien définis. Bernard convertit les vignes au bio. Françoise tient les comptes et éclaire de son sourire la vente au caveau. Benoît expérimente de nouvelles techniques de vinification, affine la typicité de ses vins avec l'aide d'un oenologue.

En 2010, son muscadet coteaux de la loire sur lie a remporté une médaille d'or au Salon de l'agriculture. Son cabernet coteau d'ancenis rosé s'est paré de bronze au Salon des vins de Loire. Benoît construit une gamme complète, habillée de nouvelles étiquettes, allant du vin de pays tout simple aux cuvées sélection, en passant par un mousseux faiblement alcoolisé.

Toute la famille se décarcasse pour développer la vente directe. Elle s'est forgée une clientèle locale (particuliers, cavistes, supermarchés...), fidélisée par les tournées commerciales et les animations au caveau. Et enfin, ça frémit à l'export. Quelques palettes ont été expédiées en Belgique. Et des contacts sérieux ont été pris avec un acheteur américain rencontré au Salon des vins de Loire.


Xavier BONNARDEL.
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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