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[Jean-Pierre NIEUDAN]

L'AOC en novembre, trois nouveaux venus sortant leurs premières cuvées, trois Ligers au concours des vins d'Angers, la période est faste, même s'il faut encore bosser pour faire connaître le vignoble castelmeillantais.

Le vignoble de Châteaumeillant était représenté par la cave coopérative et par cinq vignerons sur ce 25e Salon des vins de Loire.

Cinq vignerons, dont trois petits nouveaux : Vincent Siret, le domaine Lecomte (Bruno et Nicolas) et le domaine Roux (Jean-Claude et Albin). D'habitude, Pierre Picot, Fabien Geoffrenet et la cave coopérative se sentent seuls. Là, les effectifs ont doublé d'un coup pour vanter un terroir enfin baptisé AOC.

Ce petit vignoble de 90 hectares grandissait petit à petit. AOC et sang neuf lui donnent un coup de fouet. Et pour faire bonne mesure, la cave coopérative a glané un Liger d'or et un Liger de bronze pour ses Prestige des Garennes rouge et rosé, et le domaine Lecomte un Liger de bronze pour son rouge. Ça ne peut pas faire de mal en terme de communication !

L'AOC, moteur du développement ? Oui et non .

Pierre Picot, président du syndicat des vins de Châteaumeillant, et ses jeunes collègues observent d'abord « qu'on nous en parle peu ». Mais le même Pierre Picot ajoute aussitôt : « on va enfin cesser de nous demander pourquoi on ne l'a pas et l'AOC peut susciter des vocations, amener de jeunes vignerons sur le vignoble, lui donnant ainsi un nouveau souffle ».

Pierre Picot évoque trois projets d'installation en cours d'étude. « Il faut d'autres petits vignerons, sans doute des gens qui ont une autre activité pour pouvoir se lancer, mais des gens qui s'intéressent au produit et qui nous aideront à faire parler davantage de nos vins qui présentent une vraie originalité et un bon rapport qualité-prix ».

Fabrice Deterne, maître de chai à la cave coopérative, est sur la même longueur d'onde. « On va se nourrir des nouveaux arrivants, à la cave ou en dehors. Il y a du parcellaire disponible. On ne fait pas une notoriété à deux ou trois. Il faut créer de l'événementiel, travailler ensemble la communication. »

La belle aventure du vignoble castelmeillantais ne ferait donc que démarrer, et voilà qu'elle croise une autre aventure, celle de Vincent Siret, de Nicolas Lecomte et d'Albin Roux (et de leurs pères Bruno et Nicolas), qui ont présenté sur ce salon leurs premières cuvées en rouge et rosé de Châteaumeillant.

Bien sûr, les producteurs de blanc quinçois voulaient compléter leur gamme avec rouge et rosé, « et, sur Reuilly, c'était pas évident », mais leur arrivée est d'abord une histoire d'amitié. Celle des parents, celle des enfants qui se fréquentent depuis l'enfance, celle pour Fabien Geoffrenet, dont le talent pour sortir des bons vins n'est plus à vanter, mais qui connaissait des difficultés.

« Il était vendeur », note Jean-Claude Roux. « On a racheté tous ensemble (douze hectares, environ trois chacun) et créé une Cuma intégrale. On travaille sur le même chai, mais chacun produit son vin. C'est un beau pari sur l'avenir et on ne pouvait pas abandonner Fabien qui nous est d'ailleurs précieux pour faire nos rouges. C'est le début d'une belle aventure humaine. »

Pour eux et le vignoble. « Les gens aiment découvrir de nouveaux vins. Les rouges et rosés de Châteaumeillant offrent une vraie particularité qui a tout pour séduire. Nous sommes ravis de participer au développement de ce vignoble. »

Philippe Dessaigne
http://www.leberry.fr/editions_locales/ ... BBRg-.html