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[Jean-Pierre NIEUDAN]

MARNE. A Aÿ, Saint-Vincent rime avec générosité. Hier c'est par le biais d'une vente aux enchères exceptionnelle de millésimes, au profit de la fondation de l'Abbé Pierre qu'ont démarré les festivités.

L'élan de générosité a payé : 9 430 euros. C'est la somme récoltée, hier après-midi, par la Confrérie de Saint-Vincent d'Aÿ, à l'occasion d'une vente aux enchères de bouteilles de champagne, qui s'est tenue dans les salons de la Villa-Bissinger, transformés pour l'occasion en salle des ventes… et orchestrée avec humour par Me Antoine Petit.
Une vente exceptionnelle par la qualité et la quantité des lots gracieusement offerts par les maisons de champagne de la région (43 lots). Une vente dont l'intégralité des bénéfices sera reversée à la fondation de l'Abbé Pierre.

Une Bollinger 1945 à 900 euros

Et hier, il y avait des amateurs dans la salle. Des Agéens, le maire d'Aÿ en tête, des Sparnaciens, mais également de nombreux étrangers et quelques Parisiens. C'est d'ailleurs vers la Scandinavie que les plus belles bouteilles se sont envolées… Comme ce Bollinger 1945, dégorgé en 1969, conservé dans les caves privées de Madame Bollinger… Une bouteille mise à prix 300 euros, partie à 900 euros…. Pour la bonne cause.
Pour Claire et Julien Zika, un jeune couple de Parisiens, dont c'était la première vente aux enchères physique, pas question de mettre un tel prix. « Nous sommes amoureux de la région et des amateurs passionnés de champagne. Nous avons déjà une bonne cave, une centaine de bouteilles de champagne. Pour cette vente, on s'est fixé un budget de 1 000 euros, mais on n'ira pas au-délà de 180 euros sur un vieux millésime… Il y a tout de même une part d'inconnu sur la conservation. En général, nous achetons davantage sur les annonces de particuliers ». Amateurs éclairés, c'est avec passion qu'ils parlent du champagne, un vin qu'ils dégustent « dans l'émotion du moment. On traverse l'histoire avec le vin ». Et d'avouer consommer un bon 250 millésimes par an.
Hier, ils sont repartis avec 4 lots : un Giraud 1990 remporté à 80 euros, un Mumm 1979 à 110 euros, un Mumm 1973 à 180 euros et un Peters 1985 à 140 euros. Ils ont raté de peu un millésime Henriot 1964, un champagne rare qu'ils espéraient acquérir… Mise à prix à 80 euros, la bouteille s'est envolée à 350 euros.
Le maire d'Aÿ a également joué les bienfaiteurs en enchérissant à 150 euros sur un lot de 3 bouteilles de Deutz 1974… pour les trois communes jumelées. D'autres millésimes ont été âprement disputés, comme ce jéroboam de Pol Roger 1979 parti à 680 euros ou cette bouteille de Gosset 1979 gagnée de haute lutte à 270 euros pour mise à prix à 60 euros. Il faut qu'elle n'existe qu'en 20 000 exemplaires et qu'il n'en restait que 10 dans les caves Gosset.

Caroline GARNIER
http://www.lunion.presse.fr/article/mar ... bbe-pierre