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De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar Didier » Mer 30 Jan 2008 20:59

En voyant la continuelle envolée des prix du 2005 (si, si, cela continue à grimper pour quelques crus très côtés) je me dis que la plupart de ces vins qui devraient être attendus longtemps, voire plusieurs décennies pour certains, vont être consommés trop jeunes. Trop jeunes ils n'apporteront que rarement le plaisir escompté et seront au final un bien piètre achat pour ceux qui n'auront pas eu la patience de les regarder se faire.
En contrepartie, pour les gens pressés, il sera (où il aurait été!) bien préférable de s'offrir quelques bouteilles bien choisies de millésimes moins côtés, de garde plus "légère" et de prix plus doux. Le plaisir ne s'arrête donc pas à la notion de millésime mais à la notion d'apogée de consommation eu égard au millésime.
Pour mémoire je me régale (et le mot est bien choisi) de grands Médoc du millésime 1991, pourtant tellement décrié initialement ; prix correct et qualité.
D'où l'intérêt des "petits" millésimes, dont les vins sont consommés dans une fenêtre d'apogée plus accessible pour la plupart des amateurs.
Didier

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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar StĂ©phane VILLETTE » Mer 30 Jan 2008 22:13

Didier, tu touches du doigt un principe un peu plus large. Pour ma part, jusqu'à l'année dernière, je ne pouvais me payer uniquement les petits millésimes. Loin de moi l'idée de me plaindre, car comme tu le soulignes, il y en a eu de sacrément mésestimés !

Heureusement, les copains m'ont fait goûter quelques belles choses. Et puis, je trouve que lorsque les millésimes défraient la chronique, comme 2006 et 2007, plus récemment, je me fais un malin plaisir d'acheter des vins moins connus en devenir ! :mrgreen:

Conclusion, je suis d'accord avec toi, il ne faut jamais sous-estimer les petits millésimes ! On a toujours besoin d'un plus petit que soi ! :lol:

@micalement.

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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar Basi68 » Ven 21 Mars 2008 12:55

Je suis tout Ă  fait d'accord avec Didier.

Ensuite, je pense qu'il ne faut pas surévaluer l'importance du millésime.
Il vaut toujours mieux prendre un petit millésime chez un "grand" vigneron qu'un grand millésime chez un "petit".
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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar FrĂ©dĂ©ric B. » Ven 21 Mars 2008 18:16

Sans compter qu'il y a de moins en moins de millésimes réellement ratés... Depuis 1994, à Bordeaux, on ne peut pas se plaindre! Il y a bien 2002 pour une partie des vins du Rhône, mais ça reste exceptionnel... J'ai bu de très belles choses sur de petites années: Cos d'Estournel 1991, Mission Haut-Brion 1994, Clos Fourtet 1997, Pape-Clément 1997...
Et actuellement, je me régale avec des 2002 et des 2004...
Barème de notation: 19+ à 20 = Vin mythique / 18+ à 19 = Vin exceptionnel / 17+ à 18 = Grand vin / 16+ à 17 = Excellent vin / 15+ à 16 = Très bon vin / 14+ à 15 = Bon vin / 13+ à 14 = Vin moyen / 11+ à 13 = Vin médiocre / 10 à 11 = Vin très faible
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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar Torschutz » Lun 24 Mars 2008 01:36

Parfaitement d'accord,

J'irai même plus loin en disant que les soi-disant bons millésimes sont parfois source d'ennui, bien élévés (dis bonjour à la dame), bien dans leurs bottes parkeriennes, alors que les petits recèlent des trésors de surprises, des vins avec du relief et des tas de choses à dire. Je crache pas dans la soupe, et me régalerai probablement des nombreux 2005 acquis ; mais il faut dire que pour le moment, l'approche générale de ce fameux millésime me parait hyper-technique (aucun plaisir actuellement : grosses matières peu causantes...).
Pour illustrer, pas assez de place, mais Rayas 2002 est terriblement séducteur, bourguignon, et à une moindre échelle Rasteau 2002 (de la cave) encore fiers debouts !!! Chateau La Haye 99 me fait mentir sur les Bordeaux 99 (cf thème), et les exemples sont nombreux...
Vivent les "petits millésimes" (les grands aussi) chez les gens qui savent faire du vin !!!!!

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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar Winemega-Alain » Mer 26 Mars 2008 10:35

C'est vrai.. Les réussites sur les petits millésimes offrent toujours quelques opportunités réjouissantes. Et les amateurs qui ont su dénicher quelque perle rare, prennent toujours grand plaisir à l'apprécier, pour elle même. Car en comparaison sur une verticale, par exemple, ces vins souffrent toujours terriblement.

Mais je reste quand même dubitatif lorsque je lis certains commentaires passionnés sur la grandeur supposée de vins issus de "petits" millésimes. Le dernier exemple en tête étant le chapitre entier du dernier livre de Nossiter.. qui traite de l'immense émotion partagée avec le vigneron sur un vin de Loire issu d'un millésime totalement pourri.

C'est d'ailleurs à se demander pourquoi ces gens ne déclassent pas leur récolte dans les années réussies comme 2005, pour ne produire que du vin d'ascèse qu'ils adorent (et que seule une certaine élite peut comprendre)! On a parfois l'impression avec eux que ce n'est que dans la souffrance et le tourment qu'ils trouvent le bonheur.


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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar PomN'Rolls33 » Mer 26 Mars 2008 10:48

Oui d'ailleurs ces barriques neuves ne sont pas du gout de ceux qui aiment les grands crus jeunes. Je tombe souvent sur des produits et notamment sur des 2005 donc on sent le potentiel mais le tout est caché derrière ce gout prononcé de merrain ! :|

J'ai eu la chance lors de la première édition du WE des grands amateurs de visiter les chais de certains pomerol le dimanche.

Et je suis tombé amoureux du Chateau Clinet (heureusement que ce n'était pas Petrus.. :drunk: ). Ce jour là j'ai connu quelque chose de super grâce au propriétaire qui nous a fait gouter la barrique de merlot d'une part avec l'explication de ses arômes, puis celle des cabernets et finir sur le bouquet de l'assemblage.. :wineglass: c'était divin !!

Mais maintenant si je devais le gouter, je pense que je ne sentirais pas aussi bien tout ca avec le vieillissement en foudre :cry: !

Je devrais patienter une petite dizaine pour voir ca ! :lol:

Pour en revenir au sujet général, il y a matière a trouver son bonheur dans des petits millésimes ! Certains ou la plupart y mettent vraiment du bonheur a l'ouvrage pour faire des vins super qui ne verront jamais le haut du pavé. J'ai pu gouter dernièrement des vins excellents au salon des vignerons indépendants. Alors oui vive les petits crus :king:
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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar Torschutz » Mer 26 Mars 2008 16:21

C'est vrai qu'en 2005, Bordeaux est plus facile que le Rhône notamment, ce dernier procurant actuellement moins de plaisir immédiat que 2006, voire même 2004... Pour le potentiel, on verra dans dix ans.

D'une façon plus générale,
Le plaisir des autres n'appartient à personne, et je ne vois pas en quoi il est masochiste de se faire plaisir avec un vin qui n'aurait pas reçu la bénédection des experts dans un millésime reconnu comme médiocre. Même si, évidemment, on a plus de chances de s'éclater avec un 90 qu'avec un 93, etc.., etc..., etc...

PS :
On a parfois l'impression avec eux que ce n'est que dans la souffrance et le tourment qu'ils trouvent le bonheur.
: c'est qui "eux" ?

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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar Winemega-Alain » Mer 26 Mars 2008 18:33

"eux".. terme trop imprécis et nébuleux, je l'admet volontiers, Cyrille.

Mon propos concerne une certaine mouvance, probablement née des excès de la "Parkerisation" galopante des années 90, réunissant maintenant une certaine frange d'amateurs (ainsi qu'une part de professionnels.. surtout des cavistes et quelques sommeliers), se réclamant de vins soit-disant plus "authentiques" et "vrais".

Je n'ai, bien au contraire, rien contre la volonté de mieux souligner la qualité d'un "terroir" au sens large (sols, sous-sols, réussite historique de la production, compétence et talent humain etc..) ! Cependant, prenons garde à cette tendance vers des vins d'ascèse, janséistes (ou calvinistes pour les helvètes.. ;) ), excluant tout artifice et fondamentalement non-interventioniste. Prenons garde qu'elle ne pousse, tel un balancier, dans l'excès inverse! Car sous le couvert de volonté pour des vins "vrais", se cache parfois une dérive regrettable qui prend certains défauts (dont ceux inhérents à certains millésimes faibles) pour du cachet d'authenticité.

Que certains puissent apprécier ce type de breuvage, libre à eux. Mais ensuite, qu'ils aillent prêcher et tenter de convertir la foule en leur faisant croire que là se situe la vérité.. je m'en insurge!

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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar Torschutz » Mer 26 Mars 2008 18:51

Je remercie Alain d'avoir précisé sa pensée, que je comprends mieux maitenant. Je suis, comme lui, agacé des excès en tous genres. Cependant reconnaissons à Nossiter les bienfaits de son coté "poil à gratter" : il provoque le débat, ce qu'une position neutre ne saurait faire.

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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar Winemega-Alain » Jeu 27 Mars 2008 11:14

On s'éloigne quelque peu du sujet initial, mais je touche volontiers quelques mots sur le bouquin de Nossiter.

Contrairement à certains qui avaient choppé des boutons à sa visualisation, j'avais trouvé que Mondovino, malgré quelques aspects un peu discutables, avait donné un bon coup de pied dans la fourmilière.

Le bouquin, «Le goût et le pouvoir», en gros, j'ai bien aimé. Bien que ce soit un livre Janus, avec une face plutôt réussie, qui met en lumière nombre d'éléments questionnables dans le monde du vin. Mais il y a également une face détestable au personnage Nossiter qui peut exaspérer. Quelques petits exemples..
(voir également le blog http://www.thomasvino.ch/articles.php?lng=fr&pg=992).


Nossiter :good:

Dégustation à l'aveugle
«Maintenant que je sais ce que c’est (réd: le vin dégusté, donc...), le plaisir redouble! Comme quoi la dégustation à l’aveugle, c’est très bien, c’est l’objectivité jusqu’à un certain point, mais après il y a aussi la connaissance qui aide à comprendre son plaisir.» Et de rappeler la phrase de Kermit Lynch, importateur de vins européens aux Etats-Unis: «La dégustation à l’aveugle est au vin ce que le strip-poker est à l’amour.»

Vocabulaire du vin
«La pseudo technicité poétique du discours tue le discours, le plaisir, la communication. Les professionnels l’ont accaparée, peut-être pour éviter d’être compris par les autres.»

Vocabulaire (2) : «Le discours non pas des vrais vignerons, mais des techniciens, des œnologues, qui savent comment construire (et déconstruire) un vin, le discours des marketeux, le discours des critiques qui n’ont presque jamais de vraies connaissances pour justifier leur position mais adoptent avec bonheur les formules toutes faites des endoctrinés.»

Vins et cuisine«S’il existe une guerre dans le monde du vin, c’est entre la tendance de la cuisine plus intelligente et le vin stupide. Les gens cherchent une cuisine de danseuses classiques et les vignerons font des boxeurs pleins de stéroïdes. Ce n’est pas un joli couple. L’un est littéralement mis KO par l’autre.»

Approche au vin
«Ne pas savoir, mais ressentir; croire, mais rester sceptique; posséder des connaissances, mais ne pas croire qu’elles représentent une vérité absolue. Voilà me semble-t-il les marques principales de l’âge adulte. Pour moi, le vin a toujours été le dépositaire parfait des joies de l’indéfinissable et de l’ambigu.

Terroir
«Un vigneron se situe entre la sage-femme et le magicien. Sans sa baguette magique, le terroir ne s’exprime pas. Donc, entre auteur et terroir, faut-il choisir? Non, car il faut les deux. L’homme, sans contexte culturel, est perdu, et toute culture, sans expression individuelle, est morte.»

Terroir (2) : «On peut dire que les grands terroirs n’existent pas sans de grands hommes, mais il faut dire également que les grands hommes dans des petits terroirs ne feront jamais plus qu’un bon vin.»

Terroir (3) : «Les vrais terroirs ne peuvent pas être mis en valeur en France ou ailleurs, sans qu’il y ait une appréciation, une mise en valeur des terroirs des autres. C’est une idée qui va de soi à Tokyo ou à New York, mais tant qu’elle ne fera pas partie de la conception française, la perte de ses parts sur le marché mondial se poursuivra.»

(réd: également, je partage pour grande partie sa réflexion sur la modification des goûts des consommateurs, de leur dépendance croissante aux sucres et aux graisses.. avec les implications que l'on sait.


Nossiter :notgood:

Obsession politique et amalgames douteux anti-Parker..
«Les Etats-Unis, même (surtout) pour les Français, représentaient, il n’y a pas très longtemps, la tolérance, une idée de liberté partagée et une entente culturelle profonde. Cette noble tradition américaine est trahie de nos jours par Bush dans la politique, comme Robert Parker (et d’autres) dans la déformation du goût américain.»

Anti-Parker primaire (2) : «Je suis sûr que c’est (Robert Parker) un homme profondément malhonnête, qui encourage la malhonnêteté chez tout le monde autour de lui. C’est une malhonnêteté fondée sur une croyance intérieure, comme celle de George Bush. C’est mélanger la mauvaise foi avec la certitude d’avoir raison.» (Parker, le G. W. Bush du goût)

Anti-Parker primaire (3) «Il est très primitif, Parker. Il y a chez lui une hypocrisie profonde. C’est drôle : le critique qui ne veut pas être critiqué. (…) Il est devenu lui-même, avec Rolland, l’expression du pouvoir bordelais qu’il avait critiqué au début de sa carrière. Il réécrit l’histoire.»

Critiques du goût - Anti-Parker primaire (4)
«Ce livre, en un sens, est une charge polémique contre tous les critiques et les arbitres du goût, qui à vouloir imposer leurs opinions gâchent tout le plaisir du vin et en détruisent la culture.»

(Réd: Ce point de vue est aberrant.. jamais plus qu'aujourd'hui, il n'y a eu autant de vins du monde entier, aux caractères différents et surtout, d'un tel niveau qualitatif. Les avis critiques sur ces vins sont d'ailleurs souvent très divergents - j'en sais quelque chose pour collecter depuis 10 ans les notes primeurs pour Winemega).

Défauts du vin
Ce modèle (réd.: d’industrie efficace) laisse peu de place, aux plaisirs accidentels et aux affinités historiques qui, du moins pour moi, sont essentiels au bonheur.»

Défauts du vin (2) «5-6 euros, pour des vins parfois exquis, parfois étranges ou ratés, mais toujours vrais, vivants, intrigants.»

(réd: voir mon post précédent.. je m'insurge totalement contre de telles approches!)

Notes (Un cas « d’école » classique)
«Le système numérique à points (sur 20 ou sur 100, peu importe) implique par définition une forme de certitude mathématique. Pour absurde qu’elle soit, cette scientificité de pacotille correspond parfaitement à une culture ayant du mal à accepter que le jugement critique averti puisse faire bon ménage avec l’ambigüité et la complexité. (…) Assigner des chiffres à un vin, alors que le vin est vivant et change constamment selon son environnement, est pour moi aussi répugnant que d’assigner des chiffres ou une valeur numérique aux êtres humains.»

(réd: le contraire m'eut étonné..)

Vignerons espagnols (Olé, traîtres à la patrie! ou la politique du complot de droite..)
«Leurs paramètres de goût sont dictés par le goût international et par les champions de ce goût, Robert Parker, le Wine Spectator et certain critiques espagnols comme José Penin. Ils sont ensuite mis en œuvre par les fonctionnaires de ce goût comme Michel Rolland et des centaines d’œnologues autochtones comme Telmo Rodriguez. Il faut construire instantanément un vin qui puisse se vendre instantanément, ce qui signifie des vins au goût instantanément reconnaissable. (…) Le vin espagnol représente le triomphe de la vision busho-aznaro-blairo-berluscono-sarkozienne du marché mondial.»

(réd: ça c'est du grand n'importe quoi..! une visite en Espagne en compagnie d'un ami résident et connaisseur, m'a permis de constater qu'il y a, en Espagne, nombre de "vins d'auteurs"!)

Alain
Dernière édition par Winemega-Alain le Jeu 27 Mars 2008 14:51, édité 1 fois au total.
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Re: De l'intérêt des "petits" millésimes !

Messagepar Torschutz » Jeu 27 Mars 2008 13:39

On dévie, on dévie, mais c'est un vrai sujet actuel, de débat, de polémique aussi :

L'exagération à géométrie politique invariable. C'est le grand défaut de l'ami Nossiter. Le prisme qu'il utilise rend notre perception de sa pensée comme manichéenne, un peu monomaniaque : Jules Cesar et ses légions romaines contre le village d'irréductibles gaulois. L'amalgame Parker-Bush le discrédite évidemment : quel rapport entre les deux ? ; c'est un mauvais effet spécial de (bon) réalisateur de film. Cela étant dit, et au risque de me répéter, pour défendre ce qui doit être défendu comme une juste cause, peut-il utiliser d'autres armes qu'une certaine forme de provocation ? Alors, le risque de cette stratégie est de se mettre parfois dans le rouge en sortant quelques conneries. A t'il bien relu ses rush avant le montage final du livre ?

Par contre, pour revenir à Mondovino (version "longue" DVD), même si le film transpire la pensée de Nossiter (contraste maximal "blanc - noir"), force est de constater que même face à une caméra, les grandes familles du vin californien, italien et bordelais (il y en a aussi ailleurs) ne donnent pas une autre image qu'une aristocratie décadante qui parle de tout sauf du vin, de la vigne, du rapport avec la terre. Elle parle de produit, de finance, de marché (marketing), ou bien nous montre une collection de sculptures ridicules ; le choix du style était-il imposé ? N'y avait pas possibilité de transformer la visite de la gallerie en une visite des vignes ? Nossiter s'est-il présenté comme un critique d'art contemporain, ou bien a t'il occulté volontairement tous les aspects qu'il juge comme pertinent vis à vis du vin ? Est-ce la manipulation de la caméra et du montage (10 heures de film) ou bien la représentation fidèle de la pensée et du comportement des acteurs malgré eux (comme la fameuse polémique Rolland dans sa limousine - du genre "à l'insu de mon plein gré") ? Que faut-il en penser ???

Reste que tout cela doit servir à des fins constructives dans le but d'améliorer la qualité des vins, sans opposer systématiquement modernité et tradition, sans forcement taper gratuitement sur Parker ou les autres, dans le respect de la diversité et une conduite forcément responsable vis à vis de l'environnement. Cela, les meilleurs vignerons le savaient déjà avant la sortie du film ou du livre. Le consommateur lambda, lui, n'en sait encore foutrement rien, et c'est là où l'action de Nossiter peut avoir un impact positif : lutter contre la crétinisation des masses, du point de vue du vin (sans parler d'élitisme intellectuel, sans aucun doute moins dangereux que l'élitisme financier...).

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