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« Nous sommes l’ONU du vin »

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Sam 6 Nov 2010 05:21

La semaine dernière, l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a délocalisé ses réunions de travail à Beaune. Rencontre avec son président Yves Bénard.

Yves Bénard, vous êtes le président de l’OIV : qu’est-ce que cette structure ?

« L’OIV est une agence intergouvernementale qui se compose de 43 États membres, producteurs de raisin de table, de vin mais également consommateurs, et dont l’ambition avouée est d’être la référence mondiale, scientifique et technique, du monde de la vigne et du vin. Pour cela, l’OIV est composée de deux comités : un comité exécutif, qui s’occupe notamment du budget, et un comité technique, qui regroupe nos experts. J’aime à dire que nous sommes en quelque sorte l’ONU de la vigne et du vin. »

Qui dit ONU dit gouvernance mondiale, experte et normes uniques. C’est vrai aussi pour l’OIV ?

« C’est tout à fait vrai. Notre objectif principal est d’harmoniser, d’unifier les différentes normes qui président à la viticulture. Il s’agit d’avoir tous les mêmes outils pour mieux se comprendre mutuellement et rendre la concurrence plus juste entre les différentes régions viticoles, pour que tout le monde soit au même niveau. »

Quels sont les sujets sur lesquels travaille en ce moment votre comité technique ?

« Notre thématique du moment, c’est le réchauffement climatique. Il y a deux sujets qui ont toute notre attention. Le premier, c’est la mise en place d’un protocole de calcul des émissions de gaz à effet de serre et du bilan carbone des vignes. Il y a tellement de disparités entre nos pays membres que c’est pour le moment absolument impossible de tirer des conclusions générales sur l’impact environnemental de la viticulture. Le second concerne la problématique de l’eau. Dans certains pays, comme en Argentine par exemple, énormément de vignes sont irriguées. Il y a des endroits où le manque d’eau se fait sentir, d’autres où elle est gaspillée. Notre rôle est de définir les outils pour optimiser l’utilisation de l’eau, qui peut conduire à repenser la carte de certains vignobles. »

Entre le moment où vous vous emparez d’un sujet et celui où vous rendez votre conclusion, combien de temps peut-il se passer ?

« Il faut compter au minimum deux ans. Notre travail est divisé en plusieurs étapes. Il y a d’abord la réflexion, les discussions avec les Etats, puis la recherche proprement dite. C’est ce que nous appelons l’étape 3. Au terme de cette étape, les travaux sont soumis à l’Organisation, qui les vote ou non. Ce processus prend du temps, car il est basé sur le consensus : il faut l’unanimité pour adopter une résolution. »

Quels sont les dossiers en étape 3 ?

« La mise en place d’un protocole de calcul des émissions de gaz à effet de serre et du bilan carbone des vignes, dont nous avons parlé. Il y a également les biotechnologies, c’est-à-dire les OGM, et la possibilité éventuelle de désalcooliser le vin après la fermentation. Ce sont les sujets qui nous occupent. »

Vos conclusions sont­-elles contraignantes ?

« Elles n’ont officiellement aucune valeur juridique. Mais nous sommes une agence gouvernementale, avec une réelle expertise scientifique et technique. De plus, nous travaillons en lien étroit l’Union européenne et les gouvernements. La plupart du temps, nos résolutions sont retranscrites en droit communautaire où national. »

http://www.bienpublic.com/fr/accueil/ar ... u-vin.html
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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