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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le mois d'avril aura été un peu fatal au vignoble du coteau du Braden, à Quimper. Pour la deuxième vendange de ces cépages plantés en 2006, les raisins ont, cette année, souffert du gel. «Les Amis de la vigne» s'attendent donc à une production moindre.

Munis de leurs inséparables sécateurs et de seaux, près de vingt membres des Amis de la vigne ont débuté, hier, les vendanges sur le coteau du Braden. L'après-midi a suffi pour récolter les grappes de chardonnay. Une seconde récolte est prévue lundi pour le pinot gris.

La vigne touchée par le gel

Mais de l'avis de tous, la récolte sera moins importante cette année. La faute à un hiver plus froid et au gel en avril. Il a grillé les premiers bourgeons qui pointaient. Si la quantité sera moindre, rien ne dit que la production 2010 sera moins bonne que celle de 2009, la toute première du vignoble quimpérois. D'ailleurs, des gourmands ont été surpris à goûter des raisins de pinot noir, quelques pieds de vigne ayant été plantés en bout de vignoble. Très sucré, comme gorgé de soleil, le raisin excitait les papilles. Et l'imaginaire des amateurs de bons vins.

Les grains pourris retirés

Cet été, le temps a été moins favorable au vignoble. «Et il y a aussi eu les fortes précipitations un week-end en octobre, rappelle Pierre Collorec, président de l'association. Les grains ont été gorgés d'eau. Mais le soleil de ces derniers jours a permis d'éliminer le surplus». La veille, une équipe de bénévoles était déjà passée pour éliminer les grains pourris. Le sécateur à la main, les vendangeurs sont passés entre les palissages en V pour couper les grappes soigneusement. Les baies abîmées ont été enlevées. Les vendangeurs ont aussi veillé à retirer l'excès de rafle (pédoncules des grains) qui donne trop de tanin au vin.

860 pieds de vigne

Le vignoble du Braden représente 860 pieds de vigne, dont le tiers de pinot gris, le reste en chardonnay. La surface totale est de 22ares et de 45 centiares. «Ce n'est pas du vin bio. C'est impossible dans cette région trop humide. C'est plutôt une culture raisonnée. Le vignoble est enherbé ce qui évite à la vigne de faire trop de bois», commente Pierre Collorec. Le produit de la vendange a tout de suite été conduit à la ferme du Quinquis pour le pressage. Le jus, appelé moût, a été placé en cuve. Viendra ensuite l'étape de la vinification d'une quinzaine de jours, voire 18 jours. Une étape importante. «Il faut surveiller la vinification tous les jours, explique Rémy Ferrand, d'origine bourguignonne. Le sucre va se transformer en alcool. Il faut surveiller la température». Puis ce sera la période de l'élevage. Le chardonnay et le pinot gris seront versés dans deux cuves différentes. En mars, on pourra goûter le vin et voir s'il est arrivé à maturité. «On le laisse reposer, pour que les matières se déposent au fond. Puis, quand le vin est devenu clair, aux environs du mois de mai, on le met en bouteille», commente Rémy Marchand.

Dégustation attendue en juin

C'est en juin dernier que tous ces amoureux de la vigne ont pu goûter au fruit de leurs efforts. C'était la première cuvée. «Nous étions plutôt satisfaits, raconte Luc Bailly, président de l'association des habitants du Braden. Il ne faut pas oublier que c'est un vin quimpérois. Il a été, en tout cas, très apprécié». La cuvée 2009, c'est l'assemblage de 80% de chardonnay et 20% de pinot gris, un vin appelé Coteau du Braden. Cet assemblage représente 800 bouteilles contre 170 bouteilles de pinot gris. Quelques mois de patience encore avant de savoir si la cuvée 2010 égalera ou, qui sait, surpassera celle de 2009.

Cathy Tymen
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