Promenons-nous dans les vignes pour cueillir les impressions des producteurs de vins.
Si petit soit-il, le mouchoir de poche que constitue le vignoble sarthois (à peine 1 700 ha en tout) est un véritable plateau de jeu, côté météo. La pluie et le soleil s'amusent ainsi avec les nerfs de Bacchus. Et avec ceux des producteurs de jasnières et de coteau du Loir. C'est pour cette raison que ce vin dit « de climat » n'a pas le même goût d'une année sur l'autre. Alors, comment se sentent les viticulteurs à quelques jours des prochaines vendanges ?
Chez François et Xavier Fresneau (Marçon). « Quand ma femme me dit que je suis de mauvais poil, c'est que le moment des vendanges approche, sourit François Fresneau. Et pourtant, toutes les conditions météo sont réunies pour faire un bon millésime. » Et son fils Xavier d'ajouter : « On a eu trente millimètres d'eau mercredi. Ce n'était pas prévu. C'est bien, mais il n'en faut pas plus. Aujourd'hui, on s'approche de la maturité. Il faudrait qu'il fasse beau jusqu'à début octobre. Ce serait parfait.
Danielle Cartereau (Lhomme) : « Ça devrait faire un millésime correct, voire très bon. On a eu de l'eau pour augmenter le volume. Maintenant, il faut attendre quelques jours de maturité. On a une visite de vignes le 21 septembre. C'est ce jour-là où les dates de vendanges seront décidées (NDLR Ce qu'on appelle le banc des vendanges). Normalement, la cueillette du raisin devrait se dérouler deux ou trois jours après le 21 septembre pour les rouges. Et début octobre pour les blancs. Après, c'est le temps qui va nous guider. »
Éric Nicolas (Lhomme) : « Avant la pluie, mercredi, on était sur de super bases avec la météo qu'on a eue jusqu'à présent. Ces conditions favorables nous ont fait prendre le risque de ne pas traiter une bonne partie de la vigne. On est impatient de voir l'impact car c'est la première année qu'on ne traite pas de manière aussi massive. Quant au raisin, il est en pleine forme. Comme la vigne. »
Francine et Raynald Lelais (Ruillé-sur-Loir) : « C'est vrai que cette année, c'est l'aubaine, on n'a presque pas traité. Seulement quatre fois (de la bouillie bordelaise et du soufre jaune). Pour la météo, on ne stresse pas mais on jette toujours un oeil sur la station météo implantée au milieu des vignes à Marçon. Sur le plan de la maturité, ça avance deux fois plus vite que l'année dernière. La pluie, ce n'est pas gênant, ça apporte du jus. Mais il n'en faut pas trop. »
Bernard et Christophe Croisard (Chahaignes) : « Je ne suis pas stressé. Le moral est au beau fixe. On est presque prêt à démarrer. Nous n'avons aucune inquiétude sur la qualité du raisin. Quant à la quantité, cette année ce ne sera pas pléthorique, mais il ne faut pas se plaindre. Il y aura du vin. »
Bénédicte Ryke (Marçon). « Ça se présente pas mal. Les degrés sont déjà assez soutenus. C'est rigolo car je reviens du Gard où j'ai déjà fait mes vendanges en rouge. Ensuite, ce sera ici, à Marçon. C'est motivant, on a encore beaucoup de pain sur la planche. »
Thierry Soufflard
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