L’exemple est parlant : l’entreprise de vins Gérard Bertrand (180 pleins-temps, 37 millions de chiffre d’affaires) a embauché douze personnes en huit mois dont trois commerciaux export et un responsable commercial sur le secteur café-hôtel-restaurant (CHR). « En ce moment, nous recrutons également une assistante commerciale et certainement d’autres commerciaux prochainement pour suivre notre croissance », ajoute Michael Van Duijn, directeur général adjoint en charge des ressources humaines.
De fait, la fonction commerciale a le vent en poupe dans le milieu du vin qui, voilà encore deux décennies, concentrait ses efforts sur la production avec un slogan dorénavant caduc : « On produit pour vendre. » En 2010, la maxime est inversée.
Même les petits domainess’y mettent
Ainsi, les Vignerons de caractère, coopérative de Vacqueyras (Vaucluse), emploie un quart de son effectif pour vendre ses produits : douze personnes pour la commercialisation auprès des particuliers, trois pour l’export et une pour la grande distribution, avec l’appui d’une vingtaine d’agents indépendants. En tout, dix pleins-temps. Même les petits domaines s’y mettent : pour accompagner le développement de l’entreprise familiale, Gabrielle Bourgeois, fille de vigneron de Ménetou-Salon (Gaec Croix-Margot), a décroché une licence de commerce et gestion vitivinicole après un BTS management des unités commerciales.
De leur côté, les cabinets de recrutement insistent sur la croissance des offres concernant ces fonctions, parfois difficiles à pourvoir en raison de l’éloignement des grands centres urbains ou de la mauvaise image d’une filière dite « en crise ». Pourtant, elles possèdent un avantage indiscutable : les profils recherchés sont divers, de l’ancien œnologue souhaitant se tourner vers la vente et un poste d’encadrement d’équipe, au jeune diplômé de licence pro ou de BTS vitivinicole, jusqu’au commercial hors secteur mais passionné de vin. Un employeur comme les Caves de caractère rémunère ses forces de vente entre 30000 et 70000 euros brut par an avec une part variable d’environ 30%. Cette fourchette doit être minorée au sein des plus petits domaines mais pourra atteindre des sommets dans les grandes maisons bordelaises ou de Champagne. A chacun de choisir sa région et ses vins.
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