Dans le cadre de Paroles de terroir, des vignerons du Vidourle accueillaient le public dans leur domaine
« Je revendique le droit de faire des vins qui ne plaisent pas à tout le monde. Mais ils ont une identité et ils sont sincères ! » André Moulière, du domaine de Sigalière à Carnas, n'a pas l'habitude de pratiquer la langue de bois. Voilà plusieurs années qu'il participe à l'opération Paroles de terroir, initié par le pays Vidourle Camargue avec le pôle touristique de la vallée du Vidourle. Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées hier au domaine de Sigalière à Carnas, – un des neuf domaines viticoles à ouvrir ses portes -, pour une randonnée dans les vignes. Certains visiteurs étaient déjà venus l'an dernier et sont revenus « séduits par l'accueil chaleureux et la passion du vigneron ».
Le thème, cette année, concerne les relations de la vigne et du terroir. Vaste sujet...« Pour certains paysans, l'herbe est mauvaise. Pas chez nous. Ici c'est une partenaire... » explique André Moulière qui essaie de laisser le sol « vivant », en limitant au maximum les traitements et en faisant en sorte qu'ils soient les moins polluants possibles.
Le petit groupe serpente dans les parcelles de grenache, entouré des senteurs de thym, de romarin, cade, genets, pins ou arbousiers.
« La pruine (la pellicule à la surface du fruit), capte les odeurs. Bien sûr, celui qui a une autoroute à côté de son vignoble ne vous le dira pas... » Au fil des pas, André Moulière évoque la vendange (à la main), les petites bestioles auxiliaires de la vigne, l'importance de l'enracinement, qui donnera au vin l'expression du terroir.
« J'ai essayé de vous faire comprendre dans quel esprit je travaille » conclut le vigneron avant d'inviter son auditoire « au meilleur moment de la journée... » : la dégustation, au son d'un orgue de barbarie, et la grillade paysanne. « Pour moi le vin est un produit relationnel. Un verre de vin c'est le reflet d'un terroir. Et d'un vigneron. »
C.M.
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