Peut-on dire que la chute vertigineuse des expéditions de champagne est enrayée ?
On ne peut que l'espérer pour la région. Les derniers chiffres sortis par le Comité interprofessionnel du vin de Champagne sont les moins mauvais depuis dix-huit mois. Ils ont été publiés mardi soir. Ils s'arrêtent au mois de mars dernier.
Ainsi pour mars 2010, les statistiques des expéditions de vins de Champagne indiquent un volume d'expéditions de 19,5 millions de bouteilles, en hausse de 19,7 % par rapport à mars 2009 (16,2 millions). C'est un taux de hausse fort par rapport à celui du mois de mars 2009 dont il faut rappeler qu'il était de -14 %. En terme d'expéditions, mars n'est pas un mois important. Il représente en moyenne 6,2 % de l'année entière, le premier trimestre comptant en moyenne pour 15,8 %. C'est le dernier trimestre de l'année, celui des fêtes de fin d'année fait le chiffre d'affaires de la Champagne. Sur les douze derniers mois, le recul du volume s'établit désormais à -2 %. Même si les expéditions ne passent pas encore la barre du positif, ce pourcentage peut être considéré comme une évolution en amélioration par rapport aux résultats observés depuis ces deux derniers mois janvier (-6,6 %) et de février (-3,9 %). De manière plus détaillée, l'analyse du cumul des expéditions pour le 1er trimestre 2010 met en évidence plusieurs points importants.
Prudence
Le volume atteint est similaire au niveau du 1er trimestre 2005, mais en dessous des 56 millions de bouteilles expédiées au cours du même trimestre de 2007 et 2008 qui étaient des années records pour la Champagne. Les vignerons enregistrent une baisse de 3,3 %, contre une hausse de 27,8 % pour les maisons et une hausse de 20,8 % pour les coopératives ; la tendance des vignerons s'améliore par rapport aux deux premiers mois de l'année. La France progresse de 8,1 %, résultat de la combinaison entre la baisse des vignerons (-5 %) et la hausse des maisons (+15,2 %) et des coopératives (+19,9 %). L'exportation (Union européenne et pays tiers) augmente de 38,2 %, grâce à la progression conjointe de l'Union européenne (+25,8 %) et des pays tiers (+59 %).
Il faut rester prudent car d'une part, ces chiffres ne reflètent que le volume des expéditions et non pas leur valeur, d'autre part, depuis deux ans l'interprofession a bien compris que le mot « expédition » n'est pas nécessairement le synonyme de « vente » ou de « consommation ». De plus, et au vu de la politique économique européenne, il est encore trop tôt pour déterminer si la tendance constatée au cours de ce premier trimestre sera ou non confirmée par les trimestres suivants.
S.C.-P.
http://www.lunion.presse.fr/article/cha ... -doucement