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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Une délégation de vignerons européens réfléchit aux futures applications de l'Organisation Commune des Marchés.

Ne pouvant se dérouler en Slovénie c omme prévu, c'est à Perpignan que s'est tenue la réunion semestrielle de la Confédération Européenne des Vignerons Indépendants. Une confédération qui regroupe, pour l'instant, le Portugal, l'Espagne, la France, l'Italie, la Suisse, le Luxembourg, la Slovénie et la Hongrie pour plus de 15 000 entreprises viticoles adhérentes. Vont très prochainement rejoindre ces pays, la Bulgarie, la Roumanie et la Grèce. Pour Xavier de Volontat, président de cette entité créée en 2002, "il était important de construire une force de propositions au seind'une Europe qui gère 80 % des replantations viticoles. Notre souci permanent étant de faire reconnaître nos petites entreprises".

Elles sont en effet 200 000 en Europe, au sein de 17 pays producteurs, à vivre de la viticulture et à s'intéresser de très près à ce que leur réserve la prochaine OCM prévue en 2013. Et même si la finalité d'un éventuel redéploiement des aides n'est pas perçue de la même manière par tous les responsables viticoles, pour lui, il faut pouvoir y prétendre. "Le 7 mai, nous rencontrons le commissaire européen afin de discuter de cette OCM et de la part qui sera consentie à la viticulture. Nous ne sommes pas favorables aux aides à l'hectare et nous comprenons la lassitude d'une partie de la société qui en a assez d'aider une agriculture sous perfusion. De plus, il se peut qu'en 2018 ce type de soutien disparaisse totalement, donc nous estimons que nous ne devons pas accéder à un régime de dépendance. En contrepartie, il faut encourager la promotion et, de façon très conséquente, l'investissement car nous plantons pour deux générations, tout en contribuant au maintien d'un territoire et au développement d'une économie".

S'adapter et abolir les idées reçues

Concernant le marché actuel, le président des vignerons indépendants pense qu'il faut, avant tout, redynamiser la filière européenne. "Le développement de la consommation, qu'on le veuille ou non, se fait sur l'Europe. Au-delà, les volumes demeurent faibles et les marchés fragiles. Nous l'avons vu avec la récente crise sur les Etats Unis et le Japon où le vignoble français a perdu, à l'export, trois millions d'hectos". Enfin lorsque l'on aborde le devenir des vignerons du sud de la France, victimes d'une chute spectaculaire de leur revenu Xavier de Volontat répond. "Notre viticulture, il faut le reconnaître, va encore diminuer à cause du vieillissement de sa population, mais aussi car elle n'arrive pas à tirer un revenu honorable de son travail. Il faut travailler avec l'interprofession et s'adapter vraiment, en amont, à ce que veut le consommateur. Ne plus sectoriser les différents intervenants que sont production, négoce et distribution. Abolir ces idées reçues qui ne profitent plus a personne". Précisons encore que, comme cela s'est fait en Espagne, Xavier de Volontat va faire valider une motion pour qu'en France le vin soit considéré comme étant un produit culturel.

Jean-Paul Pelras
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