Dans le cahier spécial "Genève" de son dernier n°, la revue suisse VINUM publie un court, mais intéressant article sur une étude accomplie en avril 2009 par David Rochat du bureau SOFIES. Il y analyse et compare les impacts potentiels que peut avoir sur l'environnement le cycle de vie d'une bouteille produite et mise en bouteille à Genève, en Espagne et au Chili et finalement vendue à Genève. Dans chaque région, des productions en culture raisonnée et en biodynamie sont comparées. David Rochat différencie quatre catégories d'impacts:
- Santé humaine
- Qualité des écosystèmes
- Changement climatique
- Ressources
Plusieurs points intéressants: l'enquête montre que l'approche en viticulture biodynamique ou en culture raisonnée (appellée Production Intégrée - PI en Suisse), présente certes des impacts certains sur la biodiversité ou la structure des sols, mais ne montre quasi aucune différence au niveau de l'influence de l'écobilan des vins. En fait, chose intéressante, le type de viticulture et les méthodes de vinification n'ont quasi aucun impact sur l'écobilan global d'une bouteille de vin. Par contre, l'emballage a de loin l'influence la plus grande. Dans tous les scénarios, la bouteille, l'étiquette, le bouchon et le carton alourdissent l'écobilan de plus de 50%! Pour les vins produits à l'étranger, le transport est, avec une part allant de 20% à 30%, le second facteur le plus important. Ainsi, pour un vin vin chilien consommé à Genève, le taux d'émissions monte à 650 grammes de CO2, contre 700 gr pour le vin espagnol et 350 gr de CO2 pour le vin genevois. En comparaison, faire un trajet de 1 km en voiture est la source d'une émission moyenne de 180 gr/CO2. Le taux apparemment plus élevé des vins espagnols par rapport au Chili est à attribuer au type de transport (avion contre camion), ainsi qu'aux circonstances qui font qu'en Espagne, la plus grande partie de la production d'électricité est basée sur les énergies fossiles.
En conclusion, l'étude souligne que l'écobilan des vins serait améliorée de manière significative si des alternatives au récipient bouteille pouvaient être trouvées, tout au moins pour le verre, véritable gouffre énergétique. Le "Bag-in-Box" pourrait représenter une solution alternative, du moins pour une certaine catégorie de vins à consommation rapide, fortement majoritaire en volume de production.