De l'extérieur, ce n'est qu'une maison en pierre comme il en existe tant dans les ruelles du quartier historique des Chartrons à Bordeaux. Mais, au-delà de sa porte massive, l'immeuble semble s'agrandir. Les pièces sont vastes, la pierre dorée agréable à l'oeil, les voûtes majestueuses. Le récent musée du Vin et du Négoce présente bien. Tout comme son créateur, Grégory Pecastaing, un jeune homme fringant au contact facile.
Grâce aux Irlandais
Ce négociant en vin avait installé ses bureaux dans cette maison réputée. Le Cellier des Chartrons - c'est aussi son nom - accueillit en son temps de mémorables soirées étudiantes, avant de se transformer en éphémère musée du Vin, sans grand succès. Un savoureux hasard de l'histoire a voulu qu'il reprenne vie grâce à une autre fête d'anthologie, celle de la Coupe du monde de rugby 2006. Sur la foi d'un guide touristique obsolète, des milliers de supporteurs irlandais frappèrent à la porte de ce qu'ils pensaient être un musée.
« En voyant cette affluence, je me suis simplement dit qu'il existait un potentiel. Bordeaux n'avait quand même toujours pas de musée consacré à son vin, malgré des tentatives dans le passé », résume Grégory Pecastaing. Une incongruité, effectivement, dans la capitale mondiale du vin. En juin 2008, le musée ouvrait ses portes, grâce à l'aide précieuse de son associée, Marie-Chantal Leboucq, une passionnée de l'histoire du vin, responsable des visites. Mais il n'a été inauguré officiellement que le 27 octobre dernier, après plusieurs mois de fonctionnement.
Histoire et expositions
Ses crĂ©ateurs ont en fait choisi de se concentrer sur l'histoire du nĂ©goce, non sans une certaine logique. Le 41, rue Borie fut anciennement une maison de courtier royal construite en 1720, puis une cave... de nĂ©goce. On dĂ©couvre cette histoire au sous-sol, dans les couloirs de ladite cave voĂ»tĂ©e, Ă travers des objets, des tableaux, des bouteilles, et un petit film. On pouvait aussi y voir, il y a quelques jours encore, les dessins d'un cĂ©lèbre affichiste du vin, Jean-Pierre Got. La grande pièce de l'Ă©tage est, en revanche, consacrĂ©e aux expositions. La dernière, sur Salvador DalĂ, a permis de faire grimper le nombre de visiteurs de plusieurs milliers. « Un joli coup mĂ©diatique », selon l'expression de GrĂ©gory Pecastaing. Revenu de loin, ce petit musĂ©e a effectivement quelques ambitions. Sans grande publicitĂ©, il a attirĂ© en 2009 près de 10 000 personnes. Son crĂ©ateur espère faire grimper cette frĂ©quentation Ă 15 000 et accroĂ®tre le chiffre d'affaires d'environ 20 %. Il avoisine, en 2009, les 80 000 euros. Business is business... une boutique tend les bras aux visiteurs dès l'entrĂ©e. On peut bien Ă©videmment y acheter du vin, quelques objets et ouvrages. C'est donc un vrai pari lancĂ© par cette Ă©quipe. D'autant plus audacieux qu'un important centre culturel du vin est un projet public très bien avancĂ©, qui devrait voir le jour aux bassins Ă flot, au nord de Bordeaux. Mais, d'ici lĂ , le musĂ©e du Vin et du NĂ©goce a peut-ĂŞtre une carte Ă jouer.
41, rue Borie. 05 56 90 19 13
http://www.mvnb.fr, contact@mvnb.fr,
Du lundi au dimanche, de 10 à 18 heures. Tous les jeudis : nocturne jusqu'à 22 heures. Entrée : 7 euros (étudiants : 5 euros, enfants : 3,50 ).
Bruno Béziat
http://www.sudouest.com/accueil/actuali ... 56768.html