La Reconnaissance Cru Bourgeois, qui remplace les précédents classements jamais homologués, relance l’utilisation de cette vieille mention pour les vins du Médoc.
L’annulation du classement 2003 des crus bourgeois avait créé un vide juridique dans l’utilisation de cette dénomination sur l’étiquette, et en même temps un vide économique préjudiciable à la filière viticole du Médoc.
Désormais, les choses sont claires. L’arrêté du 16 novembre 2009, pris au ministère de l’économie, stipule que «le cahier des charges et le plan de vérification relatifs à la sélection des crus bourgeois du Médoc, déposés par l’Alliance des Crus Bourgeois du Médoc, sont homologués». Voilà pour l’aspect règlementaire et officiel.
La Reconnaissance Cru Bourgeois est une certification de qualité pour un vin, dans un millésime donné. Ce n’est pas un classement de propriété ou de terroir; c’est une garantie apportée au consommateur que ce vin, dans ce millésime, est conforme aux exigences définies par la dénomination Cru Bourgeois, posée sur l’étiquette. Ce n’est ni un label, ni une appellation, c’est une mention facultative, pour laquelle tous les crus du Médoc, qu’ils soient issus de chais indépendants ou de caves coopératives, peuvent être candidats.
Un jury de cinq personnes sera constitué par le Bureau Veritas, garant de l’intégrité du système, pour déguster à l’aveugle, et sans concertation entre elles, chaque vin proposé. Cet examen aura lieu un an et demi après les vendanges, avant la mise en bouteille. En 2010, seront donc agréés (ou refusés) les vins du millésime 2008. Puis l’année d’après, les jurys se réuniront à nouveau pour le millésime 2009, et ainsi de suite. Une quarantaine de dégustateurs sont d’ores et déjà retenus; ils seront spécialement formés à cet exercice.
L’Alliance des Crus Bourgeois, maitre d’ouvrage de cette procédure, estime qu’environ 300 châteaux du Médoc se porteront candidats à l’obtention de la Reconnaissance. Cela représente des millions de bouteilles de bons vins qui arriveront sur les rayons avec une garantie d’authenticité et de qualité qui n’est pas négligeable dans un marché aussi perturbé qu’encombré.
Si le consommateur d’ici et d’ailleurs valide à terme cette démarche, il n’est pas impossible que d’autres vignerons de Bordeaux, issus du Blayais ou du Sauternais par exemple, suivent l’exemple du Médoc.
http://www.lejournalduvin.com/actualite ... 592.FR.php