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par **Jean-Pierre NIEUDAN** » Ven 11 Déc 2009 22:05

(AFP) –

FLEURIE, Rhône — Un Comité de défense du Beaujolais a été créé vendredi à Fleurie (Rhône) à l'initiative de deux journalistes, Bernard Pivot, membre de l'Académie Goncourt, et Périco Légasse, chroniqueur gastronomique à Marianne, qui y voit un "symbole de l'identité française".

Le Comité, composé de dix membres dont ses deux initiateurs, s'est réuni pour la première fois à l'auberge du Cep et a décerné deux prix, l'un pour le Beaujolais nouveau Lauron et fils, de Xavier Barbet, l'autre pour le Beaujolais-villages nouveau Château d'Emeringes, de Pierre David, 2009 étant considéré par les professionnels comme une année exceptionnelle.

Pendant près de deux heures, les dix jurés ont goûté, avec toute la panoplie des taste-vin (verres à vin, verres à eau, crachoirs et pain), dix beaujolais et dix beaujolais-villages, sélectionnés sur un premier tri venus de chez 280 producteurs, avec comme critères la robe, le nez, la bouche et l'harmonie.

"Après le premier verre, il faut être prudent", ironisait Bernard Pivot, pensant aux 19 autres vins à goûter. "On est quand même sur la terre des Bituriges (tribu gauloise, ndlr), d'où le mot +biture+", concluait Périco Légasse après la dernière dégustation.

Plus sérieusement, ajoutait-t-il plus tard, "ce comité veut dénoncer le lynchage, dont le beaujolais, vin du peuple, vin des ouvriers, vin festif, est victime alors qu'il est un symbole de l'identité française. Ici, les viticulteurs ont l'impression d'être abandonnés par le marché, par l'opinion publique, par certains journalistes... A Paris, il est de bon ton de dire que le beaujolais ne vaut rien, alors que c'est un grand vin de France".

Après cette première édition, le Comité de défense du Beaujolais se réunira chaque année pour récompenser les meilleurs beaujolais et beaujolais-villages nouveaux, et devrait s'adjoindre l'an prochain la voix d'un restaurateur britannique et, peut-être, d'un expert japonais.

Le vignoble du Beaujolais, qui compte environ 3.000 exploitations, se compose des appellations "beaujolais" et "beaujolais-villages", vendus pour leur majorité en vins primeurs, et de dix crus: brouilly, chénas, chiroubles, côtes-de-brouilly, fleurie, juliénas, morgon, moulin à vent, régnié et saint-amour.

par **Laurent Saura** » Ven 11 Déc 2009 22:07

Vive le Beaujolais et sa diversité!

par **vinosophe** » Sam 12 Déc 2009 00:47

Laurent,

S'ils cherchent un président pour le comité...je te laisse la place !!! :mrgreen:

par **Frédéric B.** » Sam 12 Déc 2009 02:04

Après Pétrus "grand vin de Bordeaux", le Beaujolais, "grand vin de France"!

par **Jean-Pierre NIEUDAN** » Dim 13 Déc 2009 13:51

Le documentaire de France 2, diffusé en octobre et qui a profondément blessé tout un vignoble, a aussi interpellé quelques grands noms, Bernard Pivot et Périco Légasse en tête. Ils ont lancé, vendredi , le comité de défense du Beaujolais

Ils sont des ambassadeurs de choix du Beaujolais et ils ont décidé de passer à l'offensive. Périco Légasse, rédacteur en chef de la rubrique « art de vivre » à l'hebdomadaire Marianne, Jean-Claude Ribaut, chroniqueur gastronomique au Monde, ou bien encore Bernard Pivot, membre de l'académie Goncourt, ont lancé, hier, à Fleurie, le comité de défense du Beaujolais. « Il s'agit de réagir à l'anathème jeté depuis une quinzaine d'années sur ce vignoble », commentait Périco Légasse. Le documentaire à charge de France 2, diffusé le 1er octobre, a été le déclic : « Le documentaire n'est pas mensonger, mais il généralise à partir d'un cas isolé, poursuit le journaliste. C'est ce que j'appelle faire de la désinformation totale. Avec des personnalités issues de professions différentes, journalistes, sommeliers, restaurateurs, vignerons, nous avons décidé de rétablir la vérité. Le beaujolais a prouvé qu'il était un grand vin dans sa vérité et sa fraîcheur ».

Hier, au restaurant Le Cep, dix jurés, tous membres de ce comité, ont dégusté vingt échantillons de beaujolais et beaujolais village, millésime 2009, afin de remettre les pendules à l'heure et les premiers trophées du « cep du noble gamay ».

« Nous dégustons ces vins à des températures absolument barbares, pour qu'il n'ait rien à nous cacher », introduisait Périco Légasse. « Les robes sont belles », commentait à son tour Bernard Pivot. « Pour des vins jeunes, il y a une incroyable souplesse », déclarait encore Mathieu Viannay, restaurateur. « Nous ne sommes pourtant pas dans les côtes rôties », plaisantait Philippe Bourguignon, un autre restaurateur. « C'est un vin de plaisir que je bois régulièrement ajoutait en aparté, Jean-Claude Ribaut, du Monde. Il y a une convivialité qui s'installe immédiatement, avec un petit casse-croûte, c'est tout à fait agréable ».

Pendant ce temps, Georges et Franck Duboeuf assuraient la logistique. « Je suis heureux qu'ils créent cette association avec ce millésime, commentait tout en simplicité ce grand nom de la région. C'est incontestablement le meilleur millésime de ces cinquante dernières années ».

Si l'ensemble du jury devait voter à l'unanimité pour le beaujolais de la maison Loron et fils, le beaujolais village suscitait quelques discussions. Le trophée revenait finalement au château d'Emeringes et à son vigneron Pierre David. Les grands noms de la gastronomie en profitaient pour un hommage appuyé à la restauratrice étoilée Chantal Chagny, qui devait les régaler de ce coq au vin dont elle a le secret.

Le combat du comité de défense du Beaujolais ne fait que commencer, mais il est porteur d'un immense espoir pour les quelque 3 000 exploitations de la région.

Cécile Deplaude
http://www.leprogres.fr/fr/permalien/ar ... eurie.html