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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Plus de 250 personnes sont attendues aux Journées techniques nationales de la viticulture bio

Plus de 250 personnes inscrites, dont 80 « locaux », aux Journées techniques nationales de la viticulture bio, qui se déroulent aujourd'hui et demain au château de Monbazillac. C'est déjà une belle réussite pour Emmanuel Marseille, directeur d'AgroBio. Agrobio Périgord qui depuis 2003 a fait le pari du développement de la viticulture biologique sur le Bergeracois.

« Cette belle participation à ces journées techniques, c'est notamment la récompense du travail de notre technicien Éric Maille qui est très impliqué sur le terrain. Et ce qui nous différencie d'autres organismes, c'est le partage de nos observations et le traitement des données accessibles à tous sur notre site. Il y a aussi un échange avec les autres régions. Ce qu'apporte Éric dans ses prestations et ses interventions auprès des viticulteurs, c'est une approche systémique qui prend en compte les plantes, l'environnement, les insectes, la biodiversité... »

La caution scientifique

Des compétences techniques et des observations empiriques validées scientifiquement semblent avoir sorti le bio de la marginalité. En Bergeracois comme ailleurs, il gagne du terrain.

Du côté d'AgroBio en tout cas on ne veut pas opposer les conventionnels aux viticulteurs bio, les méchants et les bons, mais convaincre par le « plus qualitatif ».

De grands noms de la viticulture bergeracoise sont passés au bio. « Il y a quinze ans, nous avions treize viticulteurs : les historiques. Jusqu'en 2004 où il y a eu un soubresaut. Là, nous avons eu 70 contacts ! » Aujourd'hui, on évalue à environ 10 % la proportion de vignes bio en Bergeracois. « Tous les "leaders" y réfléchissent. La progression va continuer lorsque l'on voit les noms inscrits à ces journées. »

Et, signe encourageant pour AgroBio, le lycée viticole de Monbazillac a annoncé aussi le passage en bio de ses parcelles, confortant le message que l'association porte auprès de l'enseignement agricole. « Nous sommes en passe de devenir un, et pour ainsi dire le vignoble de référence en matière de viticulture biologique. »

Emmanuel Marseille relève par ailleurs que ceux qui ont fait le pari du bio, comme au château La Jaubertie, ne veulent pas revenir en arrière. « Quand j'entends un viticulteur comme Gérard Cuisset (château les Miaudoux) qui me dit qu'il redécouvre son métier de viticulteur, ça n'est pas rien. »

Du « bion »

Parmi les viticulteurs « en conversion », Christian Roche (L'Ancienne Cure) qui veut passer ses 44 hectares en bio. « C'est une réflexion personnelle et peut-être un nouveau challenge à dix ans de la retraite. C'est vrai qu'il y a trois ans de conversion et qu'il vaut mieux ne pas être anxieux. Moi, ce qui m'importe c'est de gagner en qualité. Parce que j'ai goûté ailleurs du vin fabuleux. mais il y a aussi du bio pas bon. Moi, mon objectif c'est le... bion. »

christine lamaison
http://www.sudouest.com/dordogne/actual ... 02074.html