Paul Raynaud a 83 ans et il se porte comme un charme. Ce paysan, né à Boisset- Saint-Priest, où il vit toujours dans la maison construite par son grand père maternel, est l'un des rares habitants du village qui bénéficient du fameux privilège. « Mes parents m'ont donné un bout de vigne à mon retour de l'armée et c'est comme cela que je suis devenu bouilleur de cru ».
L'œil pétillant, très alerte, il explique qu'il fait son alcool depuis 1948. « J'ai 1 000 m2 de vigne et je fais chaque année mon vin. C'est juste pour la consommation de la famille. On réalise à peu près dix hectolitres. Ensuite on garde la grappe dans le vieux pressoir et on la fait distiller pour avoir de la gnole ».
Cet alcool, dont se régale le vieux monsieur, en fin de repas, au fond d'une tasse de café, est un bon marc artisanal. « C'est un vrai plaisir de le déguster, mais je n'en abuse pas. Dans le temps, on en buvait beaucoup plus, notamment le matin sur le marché, mais tout çà c'est fini » confie t-il.
Père de trois filles, dont une a repris l'exploitation, Paul Raynaud sait bien que son privilège s'éteindra à sa mort. Pour l'heure il se prépare à se rendre à l'alambic. « ça me coûte juste la façon, 4 euros le litre, je ne paie pas de taxe avec le privilège. J'offre quelques litres de ce marc à mes enfants et j'en mets quelques-uns de côté dans ma cave ».
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