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[Jean-Pierre NIEUDAN]

PARIS (Reuters) - La Champagne est relativement optimiste pour les fêtes de Noël au regard de la remontée des ventes observées en septembre et en octobre par rapport au début de l'année, mais n'a aucune visibilité sur 2010, déclare à Reuters Ghislain de Montgolfier, président du Comité interprofessionnel des vins de champagne (CIVC).

"La courbe remonte. Les mois de septembre et d'octobre sont en amélioration par rapport au début de l'année. Aujourd'hui, les sorties des caves sont équivalentes à celles de l'an dernier", a précisé Ghislain de Montgolfier dans une interview téléphonique.

Bien sûr, poursuit-il, "on ne rattrapera pas en fin d'année ce que l'on n'a pas vendu depuis le début de l'année" mais l'adage "quand je suis optimiste je bois du champagne et quand je suis pessimiste je bois encore du champagne pour redevenir optimiste" devrait à nouveau se vérifier pour les fêtes.

Le relatif optimiste du président du CIVC s'appuie aussi sur la "très belle vendange" de 2009 avec ses 13.000 kilos à l'hectare de raisins récoltés - il en faut 1,2 kilo pour une bouteille - contre un peu plus de 14.000 kilos l'an dernier.

Mais, au total, les ventes de champagne devraient être inférieures en 2009 à celles de 322 millions de bouteilles de 2008, elles mêmes en repli de 4,8% après deux années de forte croissance.

GRANDE-BRETAGNE ET USA LES PLUS TOUCHÉS

Pour Ghislain de Montgolfier ce repli de 2009 résulte de la chute des expéditions vers la Grande-Bretagne, premier client pour la Champagne à l'exportation, et des exportations vers les Etats-Unis jusqu'en août même si, depuis, la tendance est au redémarrage.

La France, avec un peu plus de 50% des ventes totales en volume et un peu moins de 50% des ventes en valeur, "est moins concernée car notre économie est moins en crise", ajoute le président du CIVC.

La profession champenoise est principalement organisée autour du CIVC qui fédère un chiffre d'affaires de quatre milliards d'euros.

Il s'agit d'un organe de concertation entre les vignerons et les négociants permettant de valider toutes les décisions d'intérêt général comme la gestion de l'appellation, la réglementation où le prix du raisin.

"C'est cette organisation qui permet à la Champagne de mieux passer la crise que d'autres secteurs viticoles. Sa force c'est sa régulation", affirme le président du CIVC.

Il ajoute que la gestion des stocks - que les maisons doivent constituer compte tenu d'une durée minimum de 15 à 18 mois pour élaborer le vin - joue un rôle essentiel dans l'économie champenoise.

Les stocks pèsent entre trois et quatre années de chiffre d'affaires. Selon des analystes, ils incitent des maisons en mal de trésorerie à se lancer dans une braderie tarifaire à l'approche des fêtes de fin d'année.

"Le problème de trésorerie s'est toujours posé à cause des stocks. Ils font partie de l'économie champenoise et chaque fois que nous avons eu des crises c'était une question de gestion des stocks", souligne Ghislain de Montgolfier.

PROMOTIONS POUR NOËL

"Quand on a un peu plus de stocks on est tenté de faire des promotions. Il pourrait y en avoir pour Noël ou pour le jour de l'an", ajoute Ghislain de Montgolfier, admettant que des bouteilles se sont vendues à moins de 10 euros et que l'on pourrait en revoir à ce tarif durant les fêtes.

"C'est en France que la bagarre est la plus féroce car à l'étranger les maisons de champagne ont des politiques tarifaires à plus long terme. En France, on a des circuits courts qui permettent à la grande distribution d'exercer le rôle qu'elle joue actuellement".

Ghislain de Montgolfier juge cette concurrence plus déstabilisante que celle des Américains qui fabriquent leurs propres vins pétillant.

"Les Américains sont les plus grands faussaires en champagne mais c'est une concurrence qui n'en est pas une. Est-ce que vous voyez James Bond avec du faux champagne ? Les marques produites par des Californiens, c'est comme d'excellents mousseux chez nous", ironise-t-il.

Le secteur compte des spécialistes de champagne tels que Boizel Champagne où Laurent Perrier et des groupes plus diversifiés comme Pernod Ricard, avec ses marques Mumm et Perrier-Jouët, ou Rémy Cointreau dans le portefeuille duquel voisinent Piper-Heidsieck et Charles Hiedsieck.

Son leader reste LVMH, propriétaire notamment de Dom Perignon, Moët & Chandon, Veuve Clicquot-Ponsardin, Ruinart ou encore Krug.

Quasiment toutes ces sociétés ont enregistré une baisse de leur activité depuis le début de l'année.

Noëlle Mennella
http://fr.reuters.com/

[Vincent R.]

Quasiment toutes ces sociétés ont enregistré une baisse de leur activité depuis le début de l'année.

Si seulement l'on avait eu une baisse des prix, l'activité n'aurait guère chutée.
le prix pour un grand champagne à fait un bon comme peu de vins l'ont fait en France

[Winemega-Alain]

Parfaitement, Vincent!
Le prix de certaines cuvées millésimée de luxe fait vraiment réfléchir l'amateur..! Heureusement, il y a encore moyen de se régaler en chinant chez certaines petites maisons.

J'étais à un salon professionnel hier après-midi à Genève. La maison Roederer y tenait un stand.. et j'y ai été plutôt chaleureusement accueilli.. signe que les affaires sont probablement en baisse là également..?

[Frédéric B.]

C'est clair que tout est fait pour décourager les amateurs.
Le BSA de Bollinger était autour de 20-25 euros il y a encore 4 ans. Aujourd'hui, on est plus proche de 40 euros...
Le GA coûtait autour de 45 euros, aujourd'hui on serait plutôt entre 75 et 100 euros...
Autant pour le BSA je considère que la qualité vaut encore le prix, autant pour le GA, sauf très grands millésimes, je n'achète plus...
Quant au RD, à plus de 120 euros la quille, beaucoup sont sceptiques sur le fameux "surcroît de fraîcheur" que lui apporterait le dégorgement récent, bien réel, mais pas forcément d'une grande plus-value, surtout si la bouteille est achetée quelques années après. Je n'ai bu qu'un RD (un 1985 décevant), mais j'ai beaucoup entendu dire que les amateurs préféraient GA à RD...
Je ne parle pas de VVF, totalement inacessible au commun des mortels (autour de 400 euros généralement).
Et que dire du Clos d'Ambonnay de Krug, à 3000 euros et quelques? Il a déjà été beaucoup écrit sur le sujet, je ne relancerai pas le débat...

Ceci dit, il paraît que les prix de Bollinger vont baisser à Noël...

[Didier]

Je ne sais si les prix vont vraiment baisser pour les grandes maison mais j'avais effectivement remarqué que les champagnes de négociants "génériques" mais de qualité acceptable pouvaient se trouver autour de 10,00 € en promo en GD ; même le champagne Tzarine très correcte production de la maison CHANOINE placée en moyenne gamme supérieure pouvait se trouver il y a quelques semaines à 13,00 € la bouteille.