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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Dans la région viticole du Mavroud, les petits producteurs connaissent une situation économique qui vire à l'aigre. Du coup, ils arrachent…

La mort dans l'âme , Elena Nikolova et ses trois cousins sont bien décidés , malgré une récolte exceptionnelle , à arracher leurs pieds de vigne dans l'espoir de gagner un peu d'argent grâce à la vente de leur terrain , dans le sud de la Bulgarie . Cette année , grâce à des conditions climatiques optimales , la récolte a atteint quelque 400 000 tonnes dans le pays, contre 369 400 l'an dernier . Mais les petits producteurs ne s'en sortent plus .
Sur la route entre Plovdiv et Assenovgrad , au cœur de la région viticole du mavroud , le plus célèbre vin rouge bulgare , des cageots de raisin s'entassent devant les vignobles , des affichettes « A Vendre » griffonnées à la main . « On vit un cauchemar ! Les caves ne veulent pas acheter le raisin ou alors elles proposent un prix ridicule », explique Elena Nikolova , 65 ans , de Proslav , aux rares voyageurs qui prennent le temps de s'arrêter . Avec ses cousins , elle possède 1,2 ha de vignes , comme des centaines de milliers de petits propriétaires qui se sont vu restituer des terres nationalisées sous le communiste .
« Nous essayons donc d'en vendre un peu sur la route . Mais qui achèterait de nos jours du raisin pour produire son propre vin » , soupire-t-elle.

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