par louisdavidleclercq » Sam 3 Oct 2009 07:54
Veni, Vidi mais pas vici !
Petit résumé :
D'abord, on retrouve 2 restaurateurs qui comparent à l'aveugle des vins sulfités et non sulfités, produits par un viticulteur alsacien, dont le nom est à peine cité : la preuve, je ne m'en rappelle pas. Heureusement, ils concluent que le vin sans sulfites possède des arômes beaucoup plus expressifs, car la suite se gâte franchement.
Retour sur la condamnation d'enseignes floutées de la grande distribution, de transporteurs peu scrupuleux ayant perdus leurs factures et de vignerons qui commandent des tonnes de sucre pour surchaptaliser leur vin afin d'atteindre le degré vital d'alcool légal pour la vente. Même si on explique que la chaptalisation est autorisée et réglementée, les avocats des vignerons qui ont été condamnés se transforment, après avoir retiré leur toge de cérémonie, en " VRP du beaujolais ", donnant une image minimaliste et un peu pathétique du terroir viticole français.
Ensuite, on lâche le grand mot : "les pesticides". Le reportage explique, avec analyses à l'appui et commentaires de spécialistes écologistes, que les vins présentent des concentrations en pesticides 400 fois supérieures à l'eau de boisson du robinet (soit dit en passant, cela semble vrai car les limites pour l'eau tourne à 0,1µg/L, voire moins, et ils citent un pesticide dosé à 48,2 µg/L). Encore une fois la grande distribution est montré du doigt, car elle favoriserait un comportement productiviste et une rentabilité des sols et de la vigne maximale. A l'appui, le témoignage d'un vigneron tombé malade et atteint de la moëlle qui continue à utiliser glufosinate et autre... mais qui plaide pour la biodynamie (toujours en passant, c'est maintenant fait puisque dit par les reporteurs, en aparté après que le reportage soit fini, mais j'aimerais qu'ils s'attardent prochainement sur son cas et sur les changements dans son mode de travail et la qualité de son vin !).
Entre deux, il revienne sur l'impact très néfaste des pesticides sur les sols qui remette alors en cause la notion de vins de terroir, en compagnie de spécialistes pédologues allant chez un vigneron bordelais.
L'apothéose, c'est quand on va au salon de l'agriculture sur le stand des producteurs de pesticides où il propose un test simple : sentir un vin produit à partir de vigne non traitée par les pesticides. Constat de tous les expérimentateurs : cela sent le vinaigre ! Alors là , il va vraiment falloir qu'on m'explique le lien de cause à effet, surtout quand le directeur de l'entreprise à l'origine de cette opération marketing, finit par avouer que pour faire un bon vin, il s'agit surtout de faire une bonne vinification. Pour le consommateur lambda, par contre, il faut un message simple et percutant. Tu m'étonnes, allez mettre votre nez au goulot d'une bouteille de vinaigre, c'est toujours agréable "la piqûre acétique".
Il y avait une part de vérité dans le reportage, mais je pense que la profession n'a pas besoin d'une communication aussi négative, surtout dans un contexte économique aussi morose. Je connais certains de mes amis qui seront très réceptif à une psychose du trop chimique dans l'agro-alimentaire, et à qui il faudra bien expliquer que certains travaillent en biodynamie, par exemple. Quant à moi, je pense discuter davantage avec les vignerons que je pourrais rencontrer sur leurs méthodes de travail, et je continuerai à déguster.
Si j'ai oublié certaines choses, n'hésitez pas.