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Ces fortunes qui ont investi dans le vin

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Sam 29 Août 2009 07:30

Sur les 500 Français les plus riches, plus de 50 ont des vignobles, surtout en Bordelais mais aussi en Cognaçais et Champagne. Décryptage d'un phénomène

Le vin attire les puissants du monde des affaires en même temps qu'il a fait la fortune de viticulteurs ou de négociants qui s'y investissent depuis des décennies. Voilà le double enseignement à tirer d'une lecture « viticole » du classement des 500 plus grandes fortunes de France que le magazine économique « Challenges » vient de sortir pour la 13e année (1).
Dans la majorité des cas, il s'agit d'achats de propriétés plus ou moins prestigieuses effectués ces dernières années par des « néovignerons » ayant fait fortune ailleurs (distribution, immobilier, finance...). Mais d'autres noms apparaissant dans ce palmarès faisant autorité se sont aussi forgé de gros patrimoines grâce à leurs activités viticoles (voir ci-dessous).
Une revue d'effectifs où ce secteur occupe donc une place de choix tout en réservant également des surprises. Car nombre d'investisseurs extérieurs, qui voient dans le vin une bonne affaire, une diversification ou une passion nouvelle à assouvir, aiment rester discrets...

Côté discrétion donc, à tout seigneur, tout honneur : Bernard Arnault, propriétaire de l'empire du luxe LVMH (2e au classement) est numéro un en Champagne (Moët & Chandon, Krug...) et à Cognac (Hennessy). Il possède aussi, avec des partenaires, des Rolls bordelaises dont Château d'Yquem (Sauternes) et Cheval-Blanc (Saint-Émillion). L'homme, qui ne passe pas pour un épicurien qui s'encanaille, considère ces propriétés comme des « actifs ». « En vingt ans, je ne l'ai jamais vu en Champagne », note un responsable local. Même absence remarquée en Bordelais... où il a cependant marié sa fille.

Bouygues et Peugeot
Son meilleur « ennemi », François Pinault (Groupe PPR, 6e) a eu la bonne idée d'acheter Latour (Pauillac) en 1993. Pour environ 600 millions de francs à l'époque, alors que le château vaudrait aujourd'hui 600 millions... d'euros. Les rumeurs de revente, sorties à Londres fin 2008, ne se sont pas confirmées. Mais il ne serait pas étonnant que des hommes d'affaires avisés, sentant le retournement de conjoncture dans le monde du vin, envisagent de « réaliser leurs actifs », comme à la bourse.

Dans le Top Ten de « Challenges », le Breton devance les Dassault (7e) propriétaires depuis un demi-siècle du château homonyme, cru classé à Saint-Émilion, et les Wertheimer (10e), détenteurs de Chanel, amoureux des champs de course et propriétaires de Canon (Saint-Émilion) et Rauzan Ségla (Margaux). Ils sont suivis des Bouygues (21e), récents acquéreurs de Montrose (Saint-Estèphe), et de la famille Ricard (24e). Un numéro deux mondial des alcools qui croit davantage au pastis et aux spiritueux qu'au vin, même s'il possède des vignobles en Australie ou en Argentine. Dans l'Hexagone, il est présent en champagne (Mumm...) et à Cognac (Martell).

Dans cette liste de noms connus, on pointe aussi la famille Peugeot (26e) qui a jeté son dévolu sur Guiraud (Sauternes) ou le Bordelais Clément Fayat (36e), à la tête d'un empire du BTP et de vignobles (La Dominique à Saint-Émilion, Clément-Pichon en Haut Médoc...).

C'est à la 75e place qu'apparaît Michel Reybier, ex-propriétaire de Jambon d'Aoste (Cochonou...) et maintenant chez lui à Cos d'Estournel (Saint-Estèphe) où il vient d'investir près de 30 ME dans un chai dernier cri. L'homme s'apprêterait à enrichir encore son patrimoine viticole médocain.
Il est suivi par la famille champenoise Frey (90e) qui a fait fortune dans l'immobilier et a acquis le Château La Lagune (Haut Médoc). Puis viennent les Gervoson (99e), des Lotois fondateurs d'Andros (Bonne Maman) et vignerons à Larrivet Haut-Brion (Pessac-Léognan), un cru bien remis sur pied.

Perrodo, Lorenzetti et Perse
Toujours en Bordelais, la famille Decelle (139e), fondatrice de Picard Surgelés, a investi en Libournais (Château Jean Faure) et en Médoc ; alors que les Perrodo (167e), fortune faite dans le pétrole (Perenco) s'installent à Margaux (Labégorce).
Toujours dans cette catégorie des nouveaux « amoureux » du vin suivent les Cuvelier (210e) dont le fruit de la vente de Guilbert (papeterie) a été en partie réinvesti au Clos Fourtet (Saint-Émilion) et à Poujeaux (Moulis). Mais aussi Jacky Lorenzetti (268e), fondateur de Foncia et patron de l'équipe de rugby du Racing Métro 92, et tout récent acquéreur de Lilian Ladouys (Saint-Estèphe) et Pédesclaux (Pauillac). Alors que Daniel Cathiard (336e), après la revente de Go Sport a acheté Smith Haut-Lafitte (Pessac-Léognan) en 1990 ; et Gérard Perse (361e), fortune faite dans la grande distribution, s'est installé huit ans plus tard à Saint-Émilion (Pavie...).

À signaler enfin que des secteurs connexes au vin ont aussi amené leur lot de millions aux familles Ballu (201e), leader de la pulvérisation des vignes, François (258e), poids lourd de la tonnellerie, et Autajon (382e) leader de l'étiquette.

(1) Il s'agit de fortunes professionnelles. À voir sur www. challenges.fr

César Compadre
http://www.terredevins.com/article-545- ... e-vin.html
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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