Ouf ! Les viticulteurs qui n'en pouvaient plus de ne pas trouver de place pour stationner au plus près du siège du CIVRB (Conseil interprofessionnel des vins de la région de Bergerac), afin de déposer leurs échantillons de vin, vont pouvoir économiser des timbres-amendes. Le laboratoire oenologique a quitté le quartier historique pour rejoindre sa place naturelle au pôle viticole, dans la zone artisanale de Vallade. « Le vignoble n'est pas dans la ville ! commente François Gérardin le nouveau président du CIVRB. « Qu'il se rapproche du vignoble est d'une immense logique ! »
Une science expérimentale
Le déménagement a eu lieu vendredi et samedi derniers et les cartons s'amoncellent encore dans ce nouvel espace plus fonctionnel, qui s'est doté au passage d'un nouvel équipement plus performant dit « à flux continu », qui va encore améliorer le service rendu aux quelque 200 viticulteurs qui fréquentent le laboratoire oenologique. Depuis les années 1960 celui-ci a contribué à l'amélioration qualitative des vins de Bergerac. « L'oenologie est devenue une science expérimentale. On est passé du conseil aimable du pharmacien et du droguiste à des analyses pointues et aux conseils d'oenologues qualifiés, » ajoute le président.
Caroline Castagnède et Damien Le Grelle, oenologues, sont coresponsables du labo et sont aidés de Laurent Lartigue à la période des vendanges. Pour les analyses, cinq techniciens laborantins travaillent dans ce nouveau laboratoire. L'analyse d'un échantillon est effectuée dans la journée, avec une période de pointe du 10 septembre au 15 décembre. Mais il y a des analyses toute l'année. Le vin est un élément vivant, et plus on l'observera et l'analysera à chaque étape de sa transformation jusqu'à la mise en bouteille, plus on aura de chance de faire évoluer sa qualité.
Médecin et labo d'analyse « Ici on a en même temps le médecin et le laboratoire d'analyse.
Pas le pharmacien, » résume François Gérardin. Sans oublier la part subtile de l'artiste mais qui ne peut s'exonérer désormais d'une veille sanitaire et technologique.
Pour le CIVRB c'est en tout cas un investissement fort et lourd (380 000?) qui doit encore davantage ancrer l'existence du vignoble de Bergerac « et sa confiance dans l'avenir ». Dans le concert mondial il est important de présenter les meilleurs vins. » affirme le président. Grâce notamment à ce nouvel outil performant qui recevra dans les jours à venir l'agrément COFRAC, qui accrédite la fiabilité de ses analyses. Un temps fort à la veille de vendanges qui s'annoncent sous de bons auspices, à en croire Damien Le Grelle « Avec notamment des rendements intéressants en rouge . Si tout continue à bien se passer et si le soleil ne nous lâche pas, nous sommes confiants pour le millésime 2009 ! »
Christine Lamaison
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