La campagne 2008-2009 de commercialisation des vins de Bordeaux, qui s’achève fin juillet, ne restera pas dans les annales pour sa réussite. A l’occasion de l’assemblée générale de l’interprofession, le président Vironneau n’a pas caché les chiffres d’un net ralentissement .
Au total, l’impact de la crise internationale a entraîné une baisse de 14% des sorties, une baisse de 15% des exportations et une baisse de 29% des contrats d’achat. Sur les douze mois de la campagne, les volumes commercialisés ne devraient pas excéder au total 4,9 millions d’hectolitres. On est loin des six millions d’hectolitres vendus dans les bonnes années.
Face à cette situation, se pose le douloureux problème de la survie des entreprises viticoles, pilier de l’économie girondine, qui conditionne peu ou prou 40.000 emplois dans le département. Situation aggravée par de récents orages de grêle, qui ont touché ou détruit 20.000 hectares, par une accumulation de stocks, par une baisse des prix sur certains lots de vrac, et par un léger tassement des ventes de vins en grandes surfaces. Le baromètre n’étant pas au beau fixe, l’interprofession multiplie les négociations avec le préfet, le ministère, les assemblées consulaires, les banquiers, et les services de l’état concernés.
Le but poursuivi est, d’abord, de trouver des aides pour soulager « un quotidien difficile et douloureux » pour certains viticulteurs qui n’ont plus de débouchés pour leurs vins; ensuite de favoriser des regroupements et des restructurations de coopératives mal en point et trop stockées; enfin, de préparer une prompte reprise avec l’espoir que le marché s’ouvrira un peu dans l’année 2010. A ce jour, toute la viticulture girondine est touchée par la crise, à l’exception des premiers crus et des étiquettes stars, qui font partie du marché du luxe, et non plus du marché du vin. Les négociants commencent à souffrir également, du moins ceux qui ont perdu des marchés importants en Amérique du Nord ou en Grande Bretagne. On observera que la situation est identique en Bourgogne et en Champagne.
http://www.lejournalduvin.com/actualite/eco/1379.FR.php