Le vignoble AOC de Duras a toujours regardé vers Bordeaux, regrettant longtemps de n'être séparé de ses voisins réputés que par une délimitation administrative. Aujourd'hui, les acteurs de ce vignoble -il faudrait plutôt évoquer les "actrices" puisque les deux présidences-clé sont aux mains des dames- ne sont pas loin de se féliciter d'avoir conservé indépendance et liberté de mouvement. La présidente du Syndicat de Défense Marie-José Bireaud se réjouit en effet de cette situation qui favorise une diversité recherchée par les consommateurs. Cela a tout de même été dit à Bordeaux, sur l'espace intime du Quai des Saveurs.
Le vignoble de Duras qui voisine avec Bergerac et l'Entre-Deux-Mers ne comporte pas plus de 1 800 hectares, et a produit moins de 82 000 hl de vin en 2007, dont 49% de rouge, 33% de blanc, 16% de rosé et 2% de moelleux.
Quatre couleurs
La présence de ces quatre couleurs de vin est d'ailleurs soulignée en matière de communication. Paradoxe des attractions successives de marché et des reconversions, le vignoble de Duras originellement tourné vers les blancs, dut se réorienter vers les rouges. Aujourd'hui, ce sont les blancs qui se vendent le mieux. Au point que la production coopérative et celle des particuliers ne peut répondre aux besoins du marché. Il faut dire que les duras élaborés à partir de sauvignon, et maintenant de sémillon sont parvenus à un excellent niveau de réputation . Au cours de la dégustation on a pu apprécier ceux de Nadia Lusseau (Saint-Astier), Marie-Christine Morin (Loubès-Bernac), Marie-José et Pierre Bireaud (Baleyssagues)....Lorsque nous aurons indiqué que l'Union Interprofessionnelle des Vins de Duras est présidée par Corinne Mauro, on aura une idée de la place qu'occupe le féminin dans cette appellation. Une influence qui se fait sentir sur le caractère des blancs dont certains sont eux-aussi, très féminins. On a pu les apprécier à Bordeaux autour des spécialités présentées par le chef lot-et-garonnais Fabrice Biasolo.
Optimisme
"Nous y croyons" soulignaient ces ambassadrices de l'appellation lot-et-garonnaise. Un enthousiasme qui s'appuie sur le fait que la production ne connait pas actuellement de difficulté de marché, les duras bénéficiant d'un excellent rapport qualité/prix. Un certain nombre d'exploitations viticoles, se tournent vers le bio, et ce dernier représente désormais 10% de la production. Les nouvelles dispositions règlementaires sont quant à elles mises en oeuvre, et la certification de l'AOC a été confiée à Quali-Bordeaux. On notera enfin qu'en Lot-et-Garonne on réfléchit à la création d'une interprofession unique.
La fête d'août
On le voit, la viticulture duraquoise a de bonnes raisons de faire la fête. Et elle la fera les 8 et 9 août prochains selon le concept déjà testé "fête du vin, faîtes nuit blanche". On table une nouvelle fois sur l'allliance du patrimoine -le château des Ducs-du vin et de la gastronomie, et de la musique branchée dont les points forts annoncés sont la présence de cinq "DJ" de renom.
G.G.
http://www.aqui.fr/saveurs/les-cotes-de ... ,2094.html