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Ma non troppo, notes de terre

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Ven 13 FĂ©v 2009 21:55

Dans le verre, le vin paraît d’abord abrupt. Puis ample et long, élégant en bouche. C’est un pezenas, jeune appellation du Languedoc construite autour du joli terroir de Caux. Jean-Pierre Vanel s’y est installé en 1998. Il était jusque-là restaurateur à Sète, après une formation de professeur de lettres. La passion de la vigne lui est venue en transformant son restaurant en bar à vin, avant la mode. «Je n’ai pas un cursus d’agriculture», résume-t-il. Il est allé du verre à la terre. Il se définit aujourd’hui comme un «accompagnateur» de la nature. Il s’oppose à l’idée qu’un bon viticulteur soit un «créateur» de vins. Il se préfère «artisan -vigneron», explique qu’il se «co ntente de suivre la nature», ne «la précède pas», ne «la remplace pas». Son intuition ne lui servirait qu’à aider à exprimer «ce que décident la terre, le vent, la météo, le millésime». Bien sûr, il faut faire des choix très subjectifs pour chaque cuvée. Celle-ci s’appelle Ma non troppo. Parce que Vanel est pianiste, et que ce vin est constitué à 93 % de mourvèdre, cépage complet qui s’impose avec force, mais demande de la nuance dans l’assemblage. Les 7 % restant sont constitués de syrah et grenache. La bouche est concentrée, mais fraîche.

Le sol du domaine est constitué de graves, ces gros graviers du quaternaire que l’on trouve aussi au sud de Bordeaux. Ils drainent le sous-sol, gardent la chaleur tout en obligeant la vigne à plonger pour trouver de l’humidité dans des argiles plus profondes.

Il y a aussi des traces volcaniques. La terre est acide, ce qui explique peut-être cette bouche si fraîche. Jean-Pierre Vanel clôt le sujet : «La fraîcheur est une énigme.» Il vinifie de façon très «artisanale», a raccourci les macérations, toujours pour viser la fraîcheur. Les jus restent cependant concentrés car c’est une région de soleil, et que les rendements sont faibles (15 hl à 30 hl à l’hectare). Le vin est élevé dix-huit mois en cuve, sans passer par la case fût.

Il a pourtant un drôle de petit côté grillé, qui viendrait du terroir. Quelque 3 500 bouteilles sont produites chaque année, et le domaine propose également des cuvés à dominante syrah ou grenache, et un blanc élégant (en grenache blanc), baptisé E blanc, en hommage aux Voyelles de Rimbaud.

Domaine Lacroix Vanel. 41, Boulevard du Puits-Allier, 34720 Caux. Tel-Fax : 04 67 09 32 39. Cuvée Ma non troppo 2005. 16 € départ cave.

Olivier Bertrand
http://www.liberation.fr
La vérité est dans la bouteille ..( Lao Tseu )
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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