Surchaptalisation/Beaujolais: réquisitions modérées contre les viticulteurs
Le parquet de Villefranche-sur-Saône (Rhône) a réclamé de 700 à 5.000 euros d'amende contre des viticulteurs jugés pour un trafic de sucre destiné à surchaptaliser des vins du Beaujolais, des réquisitions qualifiées de "modérées" par l'un de leurs avocats.
"Le réquisitoire peut être considéré comme modéré" à l'encontre des viticulteurs, a estimé Me Michel Desilets, avocat de 42 producteurs, même s'il a regretté une interprétation "hyper-rigide" de la législation encadrant les ajouts de sucre.
Les amendes les plus lourdes, de 50.000 à 100.000 euros ont été requises contre les quatre magasins Intermarché de Rhône Alpes qui avaient vendu le sucre sans facture. Trois mois de prison avec sursis, assortis d'amendes allant de 10.000 à 15.000 euros, ont été réclamés par le parquet contre quatre directeurs impliqués dans le trafic.
A l'encontre des deux principaux intermédiaires, un transporteur et un marchand de produits pour la viticulture à la retraite, le parquet a demandé respectivement 12 et 15 mois de prison avec sursis, ainsi que 30.000 euros d'amende chacun.
Le jugement a été mis en délibéré au 17 mars.
La chaptalisation est une pratique légale mais très encadrée consistant à verser un peu de sucre au moût lors de la fermentation afin de pallier au manque de sucre naturel, et d'augmenter le degré alcoolique du vin.
La plupart des viticulteurs sont poursuivis pour avoir surchaptalisé, c'est-à -dire dépassé la quantité de sucre autorisée, et enrichi ainsi de 2 à 3 degrés leurs vins, contre 2 degrés maximum autorisés en 2004.
Bon nombre d'entre eux ont reconnu avoir augmenté le degré alcoolique de 2 à 2,5 degrés, en espérant qu'ils obtiendraient la dérogation à 2,5 degrés demandée par les organismes professionnels en raison de la forte pluie qui a marqué le millésime 2004.
Mardi 27 Janvier 2009
Source : Journal du vin