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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Alors que la crise financière et ses conséquences suscitent bien des inquiétudes les viticulteurs bordelais, qui peinent à sortir d'une crise structurelle, viennent d'avoir confirmation d'une nouvelle qu'ils avaient commencé à mesurer lors des vendanges. Le niveau de récolte de 2008 est le plus faible jamais enregistré depuis le gel de 1991. Quelles seront les conséquences économiques ? Pour l'heure, elles sont difficiles à déterminer, mais elles dépendront notamment de la qualité de ce millésime.

"Il s'agit du niveau de récolte le plus faible jamais enregistré depuis le gel de 1991 pour les appellations Bordeaux, Bordeaux Supérieur et Crémant en blanc, rouge, rosé et clairet. Avec 2.550.550 hectolitres, le volume de la récolte 2008 est en retrait de 19% par rapport à celui de 2007 (déjà faible) et de 25% par rapport à la moyenne des 5 années précédentes", indique dans un communiqué le syndicat Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Les raisons sont connues : une météo capricieuse, un gel important début avril, de la grêle et de nombreuses maladies, telles le mildiou, qui ont réduit la récolte. Mais, il faut noter que les Bordeaux blancs, Bordeaux rosés et clairets sont les plus affectés par cette baisse avec respectivement -26% et -28%. Avec 1.670.000 hectolitres, les Bordeaux rouges accusent, eux, une baisse de 21% alors que le Bordeaux Supérieur rouge reste sensiblement au même niveau qu'en 2007. Si l'on regarde l'ensemble des appelations du vignoble bordelais, la récolte est de 4,55 millions d'hectolitres, soit une baisse de 20% par rapport à la récolte précédente (5,6 millions d'hectolitres), selon les chiffres du CIVB (Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux).

2008, un excellent millésime ?

Avec une aussi faible récolte, il est à craindre que les viticulteurs voient leur chiffre d'affaires baisser. Cependant, "ce millésime est excellent de l'avis de tous les oenologues", affirme Bernard Farges, le président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur. Et ce, grâce notamment à de "beaux" mois de septembre et octobre, où le soleil a permis de récolter des raisins sains et mûrs. Mais, d'autres considérations que la qualité entreront en ligne de compte en cette année pleine d'incertitudes pour l'ensemble des marchés. Le volume des exportations des vins de Bordeaux dépendra, aussi, de l'efficacité des plans de relance mis en place dans les pays européens et aux Etats-Unis.

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