Cardiovasculaire
Le vin rouge: le meilleur alcool pour la santé
Journal de Montréal
Par Richard Béliveau, Docteur en biochimie
29 décembre 2008
La consommation modérée de vin rouge agit sur la prévention des maladies cardiovasculaires.
© Photo d'archives
On a beaucoup parlé ces dernières années des effets bénéfiques associés à la consommation d’alcool, notamment pour la prévention des maladies du coeur. Cependant, tous les alcools ne sont pas égaux et le vin rouge est de loin le meilleur choix pour la santé.
Le vin rouge est un breuvage très complexe, contenant plusieurs milliers de composés phytochimiques qui sont extraits de la peau du raisin au cours de la période de fermentation. Que ce soit les anthocyanidines, les acides phénoliques, les proanthocyanidines ou différents flavonoïdes, toutes ces molécules font du vin rouge un breuvage unique, doté d’un potentiel antioxydant hors du commun ainsi que de plusieurs activités biologiques bénéfiques pour la santé.
Un des effets les mieux documentés de la consommation modérée de vin rouge (2 verres par jour pour les hommes et un verre pour les femmes) est sur la prévention des maladies cardiovasculaires. Cet impact positif est en grande partie dû à l’amélioration marquée de la fonction du tissu endothélial qui tapisse la paroi des vaisseaux, un effet qui permet une meilleure circulation du sang et réduit ainsi les risques de formation de caillots qui peuvent mener à un infarctus.
Selon une étude récente (1), cet impact positif du vin rouge est beaucoup plus important que pour d’autres types d’alcools, en particulier les alcools forts comme le whisky, ce qui pourrait expliquer la plus faible incidence de maladies cardiovasculaires chez les consommateurs réguliers (et modérés) de vin rouge. Le vin rouge était également le seul type d’alcool à ne pas modifier les niveaux de la capacité de coagulation du sang, un autre paramètre qui est associé à une protection de la fonction du coeur. Ces observations viennent encore une fois confirmer les propriétés uniques du vin rouge sur la santé du système cardiovasculaire.
Contre le cancer
Pour ce qui est des autres alcools, d’innombrables études ont permis d’identifier la consommation excessive comme un facteur de risque important de plusieurs types de cancers, notamment ceux du système digestif supérieur (la cavité buccale, du larynx, de l’oesophage). Par exemple, la consommation quotidienne de 80 g d’alcool, ce qui correspond à environ 7 oz (213 ml) d’alcool fort, augmente de 18 fois le risque de cancer de l’oesophage comparativement aux personnes qui ne consomment pas d’alcool. Cette hausse de risque devient encore plus importante pour les personnes qui fument, celles-ci ayant alors 44 fois plus de risques d’être touchées par ce cancer redoutable (2).
Cet effet néfaste de l’alcool sur le risque de cancer de l’oesophage n’est cependant pas observé chez les consommateurs modérés de vin rouge (3). En effet, des chercheurs espagnols ont récemment observé que les personnes qui consommaient quotidiennement 25 g d’alcool sous forme d’alcools forts (soit 2 oz) avaient 2.5 fois plus de risque d’être touchées par la maladie que les personnes abstinentes. À l’inverse, les personnes qui consommaient la même quantité d’alcool mais sous forme de vin rouge (2 verres) n’avaient pas un risque accru de développer la maladie. Il est probable que la présence de grandes quantités de composés phytochimiques anticancéreux dans le vin rouge, notamment le resvératrol, parvient à protéger les cellules des effets néfastes de l’alcool et prévient leur transformation en cellules cancéreuses.
Dans l’ensemble, ces observations viennent nous rappeler qu’il est possible de fêter tout en prenant soin de sa santé!
http://sante.canoe.com/channel_health_n ... nnel_id=36