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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Les vignerons de l'Ouest audois, à travers Evoc et l'UCCOAR, tracent une nouvelle stratégie.

S'il fallait ne retenir que trois mots, ce serait : un commerce, un produit, une vigne », lance Gérard Guiraud, le président d'Evoc qui, avec Laurent-Emmanuel Migeon, le directeur général du groupement des vignerons de l'Ouest audois, ont présenté lors d'une conférence de presse la nouvelle stratégie du groupe. Une nouvelle stratégie qui va à l'encontre de toutes les idées reçues et qui est pour le moins aussi volontariste qu'inattendue. Evoc veut faire de la viticulture, du moins pour les vins de cépages, « du cousu main industriel pour le développement international », et même de parler « de cépages coca-cola », entendez des vins de cépages largement produits et distribués. Plusieurs axes et objectifs ont été définis: « d'abord, faire des cépages plus productifs, en clair produire plus pour que ça coûte moins. Développer les cépages rosés et s'appuyer sur l'existant commercial à travers le navire amiral qu'est l'Uccoar», précise Laurent-Emmanuel Migeon. « Cela fait trente ans que nous regardons et constatons la crise, il faut bouger. Nous avons en face désormais un marché mondial, les produits ne sont pas adaptés au marché et nous souffrons de structures de commercialisation », affirme encore Gérard Guiraud.

Les cibles : les hard-discount, les grandes surfaces avec des premiers prix qualitatifs à moins de 2 euros en linéaire, le groupe vend 80 % de sa production dans l'Hexagone et 20 % à l'export. Pour ce faire, il faudra développer le rendement jusqu'à plus de 70 hectos/l'hectare, « Nous avons un vignoble de cépage qui supporte ces rendements et bien au-delà », souligne le directeur général d'Evoc; «nous sommes dans l'Ouest audois, je ne dirais pas la même chose si j'étais à Tuchan ou dans le Minervois », poursuit-il en parlant d'une réorientation du vignoble.

Développer plus encore le rosé

Mais à Evoc, on ne néglige pas pour autant les AOC, même s'ils sont quasi à l'état de niche, ici, on veut jouer sur tous les tableaux. « Nous possédons un rosé qui peut se vendre toute l'année et de plus nous constatons une croissance à deux chiffres sur le rosé en Hollande ou en Allemagne », affirme encore Laurent-Emmanuel Migeon. Et d'insister sur le fait que « le renforcement des structures commerciales du groupe permettra d'internaliser plus de valeur ajoutée ». Bref, du cousu main industriel qui va à l'encontre de bien des discours des stratégies entendus dans le monde viticole régional. Une stratégie agressive, guerrière même, qui pourrait faire quelques dégâts collatéraux.

http://www.ladepeche.fr

commentaire : fait pas rêver

[Stéphane VILLETTE]

Pareil pour moi,

Si je peux concevoir le besoin de se rapprocher au plus près, d'un système commercial mondial. J'ai du mal à imaginer comment prendre du plaisir, avec un produit qui ne ressemblera, ni de près, ni de loin à un produit de terroir, soigné !

Mais peut-être est-ce là mon plus grand défaut, le soucis du détail !!!

Je me rappelle, il y a un an, nous avions évoqué, la possibilité pour les industriels de proposer des cuvées mono cépage, sur différents terroirs, afin d'éduquer le consommateur, tout en gardant un atout commercial. Je persiste et je signe !

@micalement.

Stéphane.