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[Jean-Pierre NIEUDAN]

En Bourgogne comme ailleurs, la longue période de la guerre de cent ans trainait derrière elle son cortège de misère. Les victimes de cet interminable conflit souffraient surtout d'un manque de soins. L'accès aux soins était réservé aux classes aisées, les nobles, le haut clergé et les riches bourgeois. Les plus démunis se trouvaient alors sans aucune possibilité de secours et vivaient les périodes de guerre et d'après guerre avec des souffrances qui leur étaient vraiment pénibles, beaucoup d'entre eux mourrait dans l'indifférence générale.

C'est dans ce contexte que Nicolas Rolin, chancelier du Duc de Bourgogne, assisté par sa femme Guigone de Salins, ont eu l'initiative de construire un centre d'accueil religieux pour les malades pauvres. Les travaux furent commencés en 1443 mais les premiers patients n'étaient reçus qu'en 1452. Depuis, l' Hôtel-Dieu apporte le secours nécessaire à ses patients, composés essentiellement de vieillards, d'handicapés, d'orphelins, de malades sans ressources et de parturientes, et ce jusqu'au XX ème siècle. C'est ainsi que, avec l'aide des Soeurs Hospitalières de Beaune, les infirmiers dispensaient des soins de qualité. Elles se vouaient corps et âmes dans l'accomplissement de leur tâche. Le centre n'exigeait aucune rémunération quant aux soins qui étaient dispensés. Sa fédération avec d'autres centres a contribué à son appellation « Les Hospices de Beaunes ». Depuis peu, avec l'installation d'instruments de haute qualité et d'appareils sophistiqués, l'hôpital général a donné son nom au Centre Hospitalier Philippe Le Bon. La devise de toujours venir en aide aux plus démunis reste inchangée. L'architecture de la maison est digne d'un grand maître.

Rien que de l'extérieur, la toiture est composée d'un ensemble de tuiles vernissées rangées harmonieusement . Plusieurs modifications et réaménagements y ont été effectués notamment par Sauvageot entre 1902 et 1907.Devenu musée d'oeuvre d'art, avec des tableaux de grands maîtres et près de 5000 objets y sont exposés. Ainsi, le musée de l'Hôtel-Dieu a en possession le polyptyque du jugement dernier, de Rogier Van Der Weyden, une oeuvre picturale sur bois de chêne exceptionnelle.

Les visites du musée requièrent une participation qui sera versée dans l'intérêt des personnes démunies dont l'établissement a en charge. Toutefois, les hospices de Beaune continuent toujours de travailler pour l'intérêt des personnes en difficulté. D'ailleurs, comme étant un centre hospitalier, des formations sont dispensées grâce à la mise en place de l'institut de Formation en Soins Infirmiers ou IFSI sous l'initiative des soeurs hospitalières des hospices de Beaune. Le centre hospitalier Philippe Le Bon, le centre Nicolas Rolin, l'Hôtel-Dieu et la Charité sont les établissements de soins et d'hébergement dans les hospices de Beaune. Pour des durées de court, de long ou de moyen séjour, les patients se voient offrir un lieu qui est à la fois accueillant et réconfortant. En tout, prés de 800 employés travaillent quotidiennement dans l'intérêt des malades. Des salles sont aussi mises en location, un moyen de plus pour les propriétaires de remplir les caisses du centre hospitalier en vue des éventuels travaux qui devront être menés .

De même, les bénéfices qui sont obtenues grâce à la boutique de vente d'articles de souvenir et les recettes des journées portes ouvertes de l'ensemble des hospices contribuent à l'amélioration de tout les services que dispensent le centre. Le domaine viticole des hospices de Beaune est aussi célèbre par l'évènement annuel qui s'y tient depuis des générations. Avec une superficie totale de près de 60 hectares de ceps, les Hospices de Beaune figurent parmi les producteurs de vins les plus connus de la région bourgogne. En effet, grâce aux activités de la viticulture, une grande fête populaire dont le but est de faire découvrir, déguster et surtout de vendre la production des Hospices aux amateurs et passionnés, fait réunir des professionnels du monde entier. De ce fait, une vente aux enchères des vins issus du domaine s'en suit comme ce fut le cas de la 148 ème édition qui a été présidée par les acteurs Jean Pierre Marielle et Michèle Blanc, tous deux, grands connaisseurs en la matière. Les pièces qui sortent de ce domaine portent l'étiquette au nom des Hospices de Beaune. Les bénéfices reviendront aux profits d'enfants ou de malades nécessiteux ou encore à des associations qui luttent pour l'intérêt des plus démunis. Quoi qu'il en soit, les Hospices de Beaune, grâce aux activités qui y sont présentes, ne cessera d'agir selon ses premiers objectifs. Elles offrent toujours le meilleur soin possible à ceux qu'elles accueillent. La vocation de ses fondateurs du XVéme siècle qui était de venir en aide aux pauvres et nécessiteux demeure une devise pour l'ensemble des salariés.

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