Je donne les CR dans leur ordre d'appartion dans la dégustation.
S. 1Langoa-Barton 1989Robe profonde, à peine évoluée.
Nez initial de fumée froide, tabac, un peu sanguin. Après agitation, l'olfaction montre des fruits rouges assez crémeux et du poivron rouge.
Développement en bouche assez symptomatique des beaux Médocs classiques, structuré et assez puissant, avec des tannins encore marqués. Milieu de bouche sapide, d'un beau volume. La finale revient sur une sensation d'épices et de terre, d'une persistance moyenne.
Un vin au caractère sérieux mais attractif, qui commence à peine à atteindre son plateau de maturité.
15.5/20J'avoue avoir quelque peu séché sur son origine..
Yon-Figeac 1989Couleur fauve assez claire, montrant de premiers signes d'évolution.
Très fin et élégant, se déclinant d'abord sur du fruit, cerise au kirsch, pruneau, grenadine. Délicates flaveurs de vieille rose, feuilles de thé et de bois précieux.
Le palais est suave, avec des tannins totalement intégrés. Légère sensation d'amertume en milieu de bouche. Curieusement, le fruit est moins "solaire" que j'aurais imaginé sur ce millésime. La finale est en demi-corps, revenant sur des épices douces (cannelle).
Un vin subtil qui fait plaisir, mais qu'il faut maintenant penser à boire sans trop tarder (en début de phase déclinante).
16/20.J'ai pensé à un St-Emilion avec une exposition Nord.. (p. ex Clos de l'Oratoire).. Pas mal vu, mais raté!
S. 2Montus Prestige 1989 (pirate)La robe est encore bien intense, légère évolution sur le liseré.
Olfactivement, on est sur du tertiaire empyreumatique, léger goudron, musc et de curry. Fruit rouge ainsi qu'une fraîcheur d'eucalyptus à l'agitation.
La chair est belle, bien vibrante avec beaucoup de volume. La trame au grain fin se diffuse en rondeur sur le palais. La finale se montre malheureusement moins précise, avec un retour acide en dernière sensation, ternissant quelque peu l'excellente impression ressentie jusque là .
15/20.Attentive, l’assemblée identifie rapidement un pirate (quelqu’un mentionne même Bouscassé..

)
Léoville las Cases 1989Le propriétaire de la bouteille s'était montré inquiet à son ouverture, le vin présentant des arômes pas nets (bret?). Heureusement, après deux heures épaules dégagées, tout est rentré dans l'ordre.
La couleur est d'un rubis très profond.
Nez initial un peu viandé, encore marqué par des fruits rouges crémeux et des griottes. Légèrement poivré avec un côté mentholé (chocolats "After-Eight"), floral, évoluant sur du bois précieux et de la boîte à cigares. Bon sang.. quels arômes!
Corps rond, structuré qui emplit le palais. Beau volume, construit sur une trame serrée aux tannins encore marqués. Le grain ainsi que le fruit montrent une superbe maturité. Longue finale homogène montrant beaucoup tenue.
Un superbe vin, droit et racé, dont ma douce moitié trouve brillamment le pedigree à l'aveugle! (pour ma part, j'étais allé me perdre du côté de Pauillac..).
Garde: 2020.. et probablement davantage!
18.5/20 actuellement - un point de plus en potentialité.