A travers son Secrétaire Général, Pierre Chevallet, l'Institut de Coopération avec l'Europe Orientale (ICEO) publie un manifeste de sa Commission Vin et Culture, pour que vive l'oenotourisme. Une réflexion à méditer sur les enjeux de communication d'une autre façon de voir la vigne et le vin.
Introduction : l'oenotourisme, un retour aux sources du vin
Que le centre de conférence du Palais des Expositions de Montpellier ait été archicomble le jeudi 29 janvier dernier montre tout l’intérêt que les professionnels de la vigne et du vin du Languedoc-Roussillon portent aujourd’hui à l’œnotourisme.
C’est probablement dû à la nouvelle crise que la profession traverse, l’œnotourisme apparaissant comme un des moyens d’amortir le choc économique. C’est plus heureusement le signe que la profession redécouvre les fondamentaux de la culture du vin, qui lie étroitement le vin au sol, au climat et aux hommes qui l’ont produit. Tous les vins mêmes ceux que l’on ne qualifient pas traditionnellement de vins de terroir sont « nés » quelque part, c’est pourquoi les consommateurs avertis se méfient des vins « nés » sous X.
L’œnotourisme est une sorte de retour aux sources. Il y a une trentaine d’années, du temps où la culture du vin était encore une évidence, les vignerons traditionnels qui faisaient déguster leurs vins dans leur caveau faisaient de l’œnotourisme sans le savoir.
Mais depuis la situation a notablement changé. Alors que les visiteurs de l’époque étaient presque tous des consommateurs réguliers de vin, ceux d’aujourd’hui sont de plus en plus souvent des amateurs de vin néophytes voire de simples curieux qui n’ont presque jamais bu de vin.
Pour ne rien arranger, un rapport de l’Institut National du Cancer*, vient aujourd’hui relancer la polémique sur les méfaits de l’alcool. Prétendant que même à faible dose l’alcool est très mauvais pour la santé, le rapport ruine en un instant les espoirs et le travail des vignerons qui s’efforcent de faire la promotion de la consommation modérée mais régulière de vin.
La promotion œnotouristique devient donc de plus en plus complexe et délicate sous peine d’être peu efficace voire inaudible. Elle doit surtout s’effectuer dans le cadre d’une politique spécifique, originale, globale et cohérente.