Pour Laurent Martin, directeur du Leclerc de Sainte- Eulalie, les clients ont compté leurs euros pour les achats de vin de fin d'année
Manifestement, les consommateurs ont compté leurs sous à l'occasion des fêtes. Et le vin n'y a pas échappé. « Les clients décortiquent les catalogues et comparent tous les prix. Le bilan de nos foires aux vins d'automne était comparable à celui de 2007. Et celui des fêtes de fin d'année est correct », avance cependant Laurent Martin.
Ce natif de Cenon, sur la rive droite de l'agglomération bordelaise, est depuis octobre 2006 à la tête de l'hypermarché Leclerc de Sainte-Eulalie, au nord du pont d'Aquitaine, au pied de l'autoroute en direction de Paris. Après des années en région parisienne, l'homme est revenu sur « ses terres » en prenant la direction d'un paquebot de 11 000 mètres carrés, 46 caisses et 405 employés ! Un des plus vastes centres Leclerc du département.
Si on résiste ici à une tendance baissière semblant générale sur les linéaires vins de l'Hexagone, c'est peut-être que ce magasin a boosté son offre en affinant la recherche de bons rapports qualité-prix. « Travaillant pour cela avec l'oenologue Olivier Dauga et Catherine Vivez, nous voulons devenir la grande surface de référence des vins de la rive droite. Ce linéaire est une priorité », avance Laurent Martin, déambulant au milieu du rayon.
Son équipe dispose aussi pour concrétiser cette ambition d'une marge de manoeuvre puisque au-delà des référencements nationaux (via le Galec) et régionaux (via la Scaso), 20 % du rayon vin du magasin proviennent d'achats réalisés en direct avec des producteurs locaux. « Installant un partenariat à long terme, certains sont venus animer le rayon pendant les fêtes. »
Champagne à la peine
Si le prix moyen de la bouteille achetée pendant les foires d'automne est à 10 euros, il tombe à 6 euros pour les achats de Noël. « J'ai constaté pendant ces fêtes un recul sérieux des ventes de haut de gamme, notamment du médoc. Alors que le marché des pessac-léognan, de la rive droite et des côtes s'est bien maintenu. » Même tendance pour les liquoreux avec un haut de gamme à la peine au profit par exemple du monbazillac.
Le champagne, rarement proposé à moins de 11 ou 12 euros, a cédé du terrain face aux autres effervescents moins chers comme les crémants. Par contre, le whisky à plus de 20 euros a fait un carton...
« Les grands noms bordelais ne se remettent pas en question. Les vins plus accessibles gagnent du terrain et les clients sont moins buveurs d'étiquettes », analyse Laurent Martin. Les temps durs annoncés seront peut-être un détonateur.
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