Je réponds ici à l’invitation de Didier. Je précise que –malgré le logo à gauche- je ne suis pas caviste de métier et que je ne propose qu’une douzaine de références et aurai donc du mal à alimenter cette rubrique tous les 15 jours.
La bouteille dont je vais vous parler a été découverte par hasard alors que je participais à une dégustation au caveau de Chassagne il y a deux ans. Après avoir tasté une demi-douzaine de premiers crus de la côte des blancs, j’ai eu un véritable coup de cœur pour :
Domaine Bruno Colin Puligny-Montrachet premier cru La Truffière 2008Jasper Morris dans
Inside Burgungy dit de ce climat:
“it is perhaps too high up the slope, though, to be a first-division premier cruâ€. Je crains de ne pas être d’accord avec ce Master of Wine (après il faut assumer en public).
Ce climat, qui se trouve au-dessous du hameau de Blagny, fait peu parler de lui. Il a une particularité : il est divisé en deux parcelles bien distinctes. Bruno Colin cultive des rangs qui sont situés au sein de la parcelle la plus basse (de l’autre côté du chemin par rapport aux Folatières) à environ 300m d’altitude sur des sols argilo-calcaires. Ils sont coloriés en gris à droite sur la carte ci-dessous.
Ce truculent vigneron produit en moyenne 3500 bouteilles par millésime sur ces 0,50 ha grâce à des vignes âgées d’une cinquantaine d’années.
Voici ce que j'ai pu observer/consigner ce soir en le dégustant:
Å’il : robe or clair
Nez : de fortes notes minérales, de beurre et de fleurs blanches s’entremêlent
Bouche : on retrouve les deux premiers éléments présents lors de l’inhalation. Viennent s’ajouter des notes de pamplemousse, et d’autres liées à l’élevage bien maîtrisé : légèrement noisetté mais surtout agréablement vanillé.
Pour les amateurs de technique, il est élevé 14 mois en fûts de chêne (dont 25% fûts neufs) et 3 mois en cuve.Que ceux qui craignent une forte acidité liée au millésime soient rassurés. Elle est là pour le meilleur mais absolument pas dérangeante. Ce qui en fait un vin particulièrement équilibré, qui possède une finale sur les épices, et surtout la réglisse, très longue.
Il est peu gras, droit, fin et élégant. Il a été accompagné de sushis, mais serait véritablement sublimé par un homard aux épices douces. On prendra donc soin de le servir avec un plat qui ne prendra pas le dessus sur lui. C’est un vin d’esthète et il doit être traité comme tel s’il veut être apprécié à sa juste valeur. Il peut être bu dès maintenant mais s’abonnira si vous choisissez de le laisser vieillir 2 ou 3 ans de plus.
Je le qualifie volontiers d’
excellent (et peut-être même d'exceptionnel dans trois ans ; en tout cas assurément de
first-division premier cru !). Pour les amateurs de notes sur vingt, un
18+ reflète mon ressenti.