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[Sebastien]

Oui. J'ai envie de rajouter qu'une belle cuvée d'un vigneron est un épiphénomène dans la vie du terroir et de son pedigree et donc dans la vie d'un classement qui se doit d'être le plus objectif possible. Et l'objectivité passe par des critères quasi intangibles, comme la notion de terroir ou de "climats" comme en Bourgogne. Il y a des vins qu'on ne peut faire, qu'aucun grand vigneron ne pourra jamais faire car l'outil fondamental n'est pas en sa possession.

C'est un peu comme un grand décorateur d'intérieur, ou architecte.Il peut transcender un taudis. Mais à côté de lui, une petit château en vieille pierre laissé à l'abandon aura tjrs un cachet, des fondations plus qualitatives potentiellement.

Le classement doit primer le potentiel, le terrain et non les qualités culturales, oenologiques, tarifaires ou marketing .

[MARS2]

Perso, je trouve que le terroir ne devrait pas intervenir, à part comme mention du lieu sur l'étiquette.
Et le classement devrait être revu tous les ans en fonction de la qualité de la production. Seul les bons vins étant classés.

Après tout, la plupart achètent un GCC parce que c'est censé être de bonne qualité. Le terroir ne fait pas la qualité(même si il intervient dans le résultat final). Vendre des vins réputés comme bon sur base du terroir, c'est de l'arnaque!(je n'ai pas d'autre mot)

Maintenant, il est vrai qu'il est plus facile de classer sur base de l'emplacement géographique et l'exposition/qualité du sol que sur la qualité qui est un domaine subjectif!

[Sebastien]

Maintenant, il est vrai qu'il est plus facile de classer sur base de l'emplacement géographique et l'exposition/qualité du sol que sur la qualité qui est un domaine subjectif!

ou comment plomber son argumentaire en 1 phrase

Si ce classement est édité chaque année par un collège d'experts, d'amateurs, de critiques, de vignerons de France et Navarre; soit, ça pourrait être pertinent pour le consommateur et la vérité d'un millésime, mais sujet à d'innombrables soucis. Sans même parler d'une telle organisation, du coût et des éventuels traficotage de vin lors de l'examen annuel de passage, les domaines n'auraient avec ce genre de classement aucune visibilité pour communiquer . C'est toute la filière d'une région qui se retrouverait en difficulté. Quid de l'image à l'export etc. Trop compliqué et surtout trop conjoncturel.

Les critiques sont déjà dans la place pour flinguer un éventuel 1 GCC qui n'est pas à la hauteur de sa hauteur théorique.

[Greg V]

la qualité d'un terroir c'est aussi assez subjectif ? Ou en tout cas assez difficilement quantifiable.

[Didier]

Les critiques sont déjà dans la place pour flinguer un éventuel 1 GCC qui n'est pas à la hauteur de sa hauteur théorique.

Je mets un bémol! J'ai rarement vu un critique "professionnel" flinguer un 1er GCC ; trop d'intérêts entrent en jeu.

[Greg V]

Il suffit de voir les notes de Parker, Bettane, la RVF pour se rendre compte que les 1ers GCC sont plutôt choyés

[Sebastien]

Sans doute mais parfois c'est assez simple. C'est ce que me disait un vigneron alsacien. Les vieux regardaient les pentes, les vignes et celles dont la neige fondaient en premier étaient souvent les meilleurs parcelles. Certaines régions sont surement moins lisibles que d'autres. Mais sur Saint Emilion, je suppose que les terrasses, les "coteaux" sont plus qualitatifs que les vignes du bas. Idem pour les sous sol qui doivent être connus. D'ailleurs, je suis sûr qu'entre eux, les vignerons savent pertinemment qui possèdent des parcelles semblables en qualité ou supérieures à d'autres, celles que l'on jalouse et celles qui font rire. Lur Saluces, à qui ont demandait si le Château de Fargues pouvait atteindre la qualité d'Yquem a répondu que si Yquem et ses hommes ne faisaient pas d'erreurs, il était impossible d'être à leur hauteur, uniquement du fait d'une différence de terroir. S'en rapprocher oui, mais qu'Yquem avait un atout fondamental et inimatable en la présence de ce "terroir" si "parfait"....Et il a dit ça en ayant perdu Yquem d'où une certaine crédibilité et sincérité en tout cas dans ses propos.

[Vincent R.]

Perso, je trouve que le terroir ne devrait pas intervenir, à part comme mention du lieu sur l'étiquette.
Et le classement devrait être revu tous les ans en fonction de la qualité de la production. Seul les bons vins étant classés.

là on y est... si le but était de passer pour des clowns intersideraux, on y est!

Je sais, en écrivant cela je passe pour un donneur de leçon puant et prétentieux mais lire qu'un classement des grands crus devrait faire abstraction du terroir, on atteint une limite qui chez moi fait tilt et me fait sortir de mes gonds. Aucune attaque personnelle ici mais juste une remarque pour vous inciter à mesurer la portée et le sens de ce que vous écrivez

Le classement annuel, pour information, il est fait par un dénommé Robert Parker et le marché prospère grâce à cela!
Il y a ceux qui présentent des échantillons spéciaux pour l'occasion, ceux qui tous les ans sont devants et ceux qui tous les ans sont derrière.
maintenant, quand on goute aux primeurs ce que je vous invite à faire pour mieux appréhender cette belle région et cette superbe appellation, il y a intérêt à aimer les vins très murs, très boisés et assez tanniques.
Un grand St Emilion s'apprécie après quelques années de bouteilles, quand il atteint un plateau de maturité, a avalé ses marques de jeunesse, son élevage, ses tannins et alors, les grands vins font la différence de par leur terroir qui s'exprime. Et bizarrement, c'est rarement les St Emilion génériques qui sortent des dégustations à l'aveugle.

il y a de beaux terroirs non classés, il y a de grands vignerons qui n'ont pas de grands terroirs, mais après quelques années, les grands terroirs font que les vins qui en sont issus ont quelque chose à raconter!

Il suffit de voir les notes de Parker, Bettane, la RVF pour se rendre compte que les 1ers GCC sont plutôt choyés

reprenez vos guides Parker et autres, regardez les notes et les avis divergeants sur des vins comme Pavie, qui reste un grand terroir mais où la patte de l'homme a été violemment marquée...
Allez voir les notes attribuées à Ausone avant 1995, Cheval Blanc en 2002/03/04, Latour 85 ou 98, Mouton en 90 ou 2001...

Dans la notion de terroir, il n'y a pas que la notion de terrain, il y a qui travaille dessus une équipe humaine qui impacte le résultat
Vous avez le droit d'être en désaccord avec ce que j'ai écrit, mais vous aurez du mal à me faire lâcher prise sur l'importance du terroir

[Greg V]

Désolé, je n'ai pas compris où tu voulais en venir ?

[Sebastien]

Je mets un bémol! J'ai rarement vu un critique "professionnel" flinguer un 1er GCC ; trop d'intérêts entrent en jeu.

C'est vrai, j'espérais vouloir dire qu'un critique, qu'il soit professionnel, amateur, de bonne ou mauvaise foi a un jour écrit que tel ou tel GCC de telle année était raté, fluet, déséquilibré en tout cas en deçà de ce que l'on est en "droit" d'attendre de ce genre de vin.

là on y est... si le but était de passer pour des clowns intersideraux, on y est!

Gloire à toi chef parmi les chefs suprêmes! Intersidéraux c'est MON expression soit dit en passant, mais je te la prête.

Le classement annuel, pour information, il est fait par un dénommé Robert Parker et le marché prospère grâce à cela!

Il y a même des classements mensuels faits par la Rvf et la presse en générale.

Dans la notion de terroir, il n'y a pas que la notion de terrain, il y a qui travaille dessus une équipe humaine qui impacte le résultat
Vous avez le droit d'être en désaccord avec ce que j'ai écrit, mais vous aurez du mal à me faire lâcher prise sur l'importance du terroir

Alors là, tu vois, j'irai encore plus loin comme j'ai essayé de le dire plus haut.

Si dans la notion de terroir, on peut y adjoindre l'idée de la compétence humaine,c'est uniquement, pour ma part dans le but d'acheter bon, à un rapport Q/P positif, et bien d'autres facteurs qui me sont propres et personnels.

Mais, ôter le vigneron, son talent ou sa médiocrité, sa capacité d'investissement financier, son idéologie et vous n'aurez q'un champs de ceps vierges, laissé à dame nature. Bref vous aurez un terrain comme bien d'autres tout autour de celui-ci.

Oui mais, voilà, imaginons que tous les terrains redeviennent "ceps à l'abandon", terrain non cultivé; et que monsieur le maire, appelons le Vincent R., décide de mettre en vente tous les terrains autour de Saint Emilion ou de Vosne.

Que va-t-il se passer? ET bien, tous les agriculteurs vont se ruer vers certaines parcelles. Pour y faire quoi? Du bon, du mauvais, du rien du tout également, et peu importe après tout, ils auront tout simplement les parcelles les meilleures.

Et c'est cela qu'un classement doit récompenser. Il doit hiérarchiser le mieux possible l'inégalité de la Nature, pas les soubresauts, incohérences, incompétences ou talents humains.

Ce classement 1855 doit nous dire " voilà, vous avez un classement pyramidale des meilleurs terroirs sur lesquels travaillent les châteaux, faîtes votre choix tout en sachant que l'expression d'un sol peut être valorisée ou dévalorisée par le potentiel du vigneron"...

[MARS2]

J'étais sur que mon commentaire allait déchainer les passions!

Mon flingage de propre avis à la fin signifie clairement que je comprend le fait de choisir de se baser sur le terroir plutôt que sur la qualité du vin.
Je parlais juste de ce que j'aimerais voir dans un monde idéal. Mais le monde idéal n'existe pas!
Quant au fait que les vins réputés comme bons voient leur prix augmenter, on ne peut rien y faire. C'est valable pour n'importe quoi et c'est normal.

Tout cela pour dire que quand j'achète un vin, je regarde avant tout les notes de dégustation et les cotes données. Le terroir, ben (je m'en fou complètement)
Mais bon, ce n'est que mon avis. Et ce n'est pas vraiment important. D'autant qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

[Sebastien]

Tout cela pour dire que quand j'achète un vin, je regarde avant tout les notes de dégustation et les cotes données. Le terroir, ben (je m'en fou complètement)

C'est intéressant et c'est une démarche qui a le mérite d'être assumé. Mais puisque nous sommes sur un forum et que le débat est roi, j'ai envie de le prolonger.

Je vais prendre l'exemple d'une domaine que j'ai découvert sur les recommandations de Vincent Ravenne, mon chef, ton chef.

Domaine fait en la compagnie de Lomag ( où es-tu loic?) qui avait un goût différent de Monsieur Dupont. J'oscillais entre les deux ( manque de personnalité? )

Il y a avait différents "climats" sur le même millésime donc "terroir", tels que le Gevrey 1er cru " les cazetiers" et 1er cru " la petite chapelle"

Or si entre les deux, un monde aromatique et structurelle existe. Si tu regardes les côtes et les notes de Lomag, tu auras une super note sur " la petite chapelle", si tu regardes celle de M.Dupont tu auras l'inverse. Et cela vaut pour beaucoup d'autres critiques. En gros, la note n'est pas forcément indexé à ton propre goût. Si tu adores les vins "féminins", accessibles rapidement, soyeux, très fruités alors tu auras fait une grosse erreur en suivant la cotation de M. Dupont, car "les Caztiers" sont assez austères, droit, racé et peu flatteur dans sa jeunesse.

Pourquoi? Question de terroir sans doute. Bien connaître les terroirs ses propres goûts et les vignerons permettent de zapper l'absurdité ( le terme est fort exprès ) "cotation" souvent biaisée par de nombreux critères. Même si ce critère " note" sert aussi d'indice, et j'en suis également consommateur

[Greg V]

Bon, faudrait pas oublier que Bordeaux n'est pas réellement connu pour ses vins de terroirs, mais plutôt pour son art de l'assemblage.

[EricC]

Perso, je trouve que le terroir ne devrait pas intervenir, à part comme mention du lieu sur l'étiquette.

C'est bien une posture de maltophile, ça, tiens

[EricC]

Et le classement devrait être revu tous les ans en fonction de la qualité de la production. Seul les bons vins étant classés.

Après tout, la plupart achètent un GCC parce que c'est censé être de bonne qualité.

Il y a la note de Bob pour ça

[EricC]

Je vais prendre l'exemple d'une domaine que j'ai découvert sur les recommandations de Vincent Ravenne, mon chef, ton chef.

Domaine fait en la compagnie de Lomag ( où es-tu loic?) qui avait un goût différent de Monsieur Dupont.

Vous avez visité le domaine en même temps que Jacques Dupont ? Ouahhh ... la chance !

[EricC]

(nb : je me permets dans cette réponse de remettre les citations en forme)

Tout cela pour dire que quand j'achète un vin, je regarde avant tout les notes de dégustation et les cotes données. Le terroir, ben (je m'en fou complètement)

Il y a avait différents "climats" sur le même millésime donc "terroir", tels que le Gevrey 1er cru " les cazetiers" et 1er cru " la petite chapelle"

Or si entre les deux, un monde aromatique et structurelle existe. Si tu regardes les côtes et les notes de Lomag, tu auras une super note sur " la petite chapelle", si tu regardes celle de M.Dupont tu auras l'inverse. Et cela vaut pour beaucoup d'autres critiques. En gros, la note n'est pas forcément indexé à ton propre goût.

Tout à fait d'accord avec cette objection.
Il faudrait, pour pouvoir passer au-delà, connaitre suffisamment bien les préférences des critiques sur lesquels on s'appuie pour deviner ce que leur lecture d'un vin signifie.

Et comme cette lecture est généralement influencée par le terroir (sauf pour les vins de garage ), il est difficile de nier l'importance de ce dernier, même si on n'y fait pas référence explicitement dans ses propres choix


(p'tain en me relisant j'ai du mal à comprendre ce que je veux dire, mais j'arrive pas à faire mieux)

[Sebastien]

C'est assez clair Eric, assez.

Ce que tu essayes de dire c'est qu'un critique, un amateur, a moins de mal à trouver un grand cru digne d'éloge ( 18/20 ) qu'un simple village, et ce même si le Grand cru est fermé à double tour. Il dira, ce critique, que le vin est d'une structure admirable avec un potentiel de garde digne des plus grands, d'où la note et le rejet de Lomag qui aura affirmé contre vents et marées " je dois être féminin car je préfère la petite chapelle"

Non Jacques Dupont était parmi moi lors d'une dégustation de Bouzy et rosé des Riceys mémorable. Tu confonds!!

[Greg V]

Pour en revenir au message initial de ce fil, les motifs de contestation des recalés ne semblent pas totalement farfelus (voir la RVF de ce mois)

[Sebastien]

Je ne vois aucun article traitant de cette affaire dans la rvf du mois de février.