Le Val de Loire s'empare de l'oenotourisme. Cette nouvelle activité offre aux entreprises viticoles l'opportunité de diversifier leur activité. Entre installation d'une relation durable avec le consommateur et valorisation du territoire, les enjeux sont importants
«Dans le Val de Loire, le potentiel est énorme», souligne Valérie Closset. Pour la directrice de l'agence I.D Vin Loire, spécialisée dans le marketing du vin, le vignoble aux 69 appellations et aux 7.000 exploitations, premier en terme de vente directe au consommateur en France, offre, de Nantes à Sancerre, «une palette de choix capable de répondre aux attentes de chaque touriste». Et notamment à celles des Britanniques, «friands d'oenotourisme». Le tourisme viticole, ou appelé communément oenotourisme, peut aussi permettre au territoire, grâce à sa situation géographique privilégiée, de s'ouvrir de manière encore plus forte à la clientèle d'Ile-de-France, deuxième région source d'oenotouristes en Val de Loire. «Aujourd'hui, la production est rurale et la consommation (r) urbaine», rappelle Valérie Closset.
Relation durable avec le consommateur
Afin de développer cette activité nouvelle, celle de proposer un produit ou un service liés à l'activité viticole, le Val de Loire peut miser sur ses atouts touristiques valorisables et complémentaires: son patrimoine bâti, son fleuve et son vignoble. Mais aussi, comme l'indique Fanny Gillet, responsable de l'observatoire économique d'Interloire, interprofession des vins d'appellation de Loire, sur «des vins décomplexés qui se boivent sans prise de tête. Le vin fait peur, en particulier aux jeunes. Le Val de Loire est capable de lever cette intimidation et démystifier la dégustation au caveau». Pour les entreprises, l'enjeu est de taille. Dans un contexte général de baisse de la consommation de vin en France, «la vente à la cave assure une rentabilité immédiate et continue», explique Valérie Closset. Outil de promotion auprès de touristes en quête de sens, d'authenticité, d'hédonisme et de lien social, l'oenotourisme contribue aussi à créer «une relation durable avec le consommateur et développer la notoriété du territoire», explique Fanny Gillet. Une étude pilotée par Atout France, agence nationale de développement touristique, a montré que le budget moyen d'un séjour en Val de Loire est de 1.050€, dont 20% consacrés au vin. Elle a également révélé qu'un visiteur sur deux repart avec une image encore plus positive de la région et souhaite y revenir. La même proportion affirme vouloir consommer plus de vin local.
Lancement de la première application Iphone
Interloire veut exploiter ce potentiel. En 2006, partant du constat que l'offre était peu lisible, elle a mis en place un plan d'actions basé sur la mise en réseau des acteurs, la promotion et le développement de l'offre. Le programme a notamment débouché sur la création du réseau des «Caves touristiques du vignoble de Loire». «Il regroupe actuellement 300 caves, dont une centaine dans le Maine-et-Loire, indique Anne-Sophie Lerouge, responsable communication et oenotourisme pour Interloire. Il devrait en compter 400 à la fin de l'année.» Il a aussi abouti, fin 2010, au lancement de la première application Iphone dédiée, téléchargée 1.500 fois à la mi-janvier. Pour Anne-Sophie Lerouge, l'utilisation des réseaux sociaux et des nouvelles technologies est importante dans la mesure où elle contribue à «créer du lien en permanence avec les consommateurs et à faciliter la recommandation». Point de vue partagé par Valérie Closset, qui met aussi en avant le «Videotasting», dégustation de vin en ligne. La spécialiste du marketing du vin prône la mise en place d'un plan d'oenotourisme moderne au sein des entreprises. «Il s'agit de créer une offre identitaire, tellement propre à votre entreprise et originale qu'elle est rentable et non concurrentielle.» Sans pour autant imaginer quelque chose d'extravagant. «Même avec un petit budget (2.000 - 3.000 €), on peut construire une offre cohérente.»
Des actions qui permettent à l'oenotourisme de s'installer, petit à petit, sur les bords de Loire. Mais déjà la région se place en pionnière et gagne en visibilité puisqu'elle compte, depuis fin 2010, trois des dix premières destinations labellisées par le Conseil supérieur de l'oenotourisme «Vignobles et découverte» (vallée du Layon, vallée du Loir et territoire de Chinon-Bourgueil-Azay), sur 43 en lice
. Cinq autres projets sont à l'étude.
Source : http://www.lejournaldesentreprises.com/ ... 115422.php