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L’oenotourisme, la France toujours à la traîne

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mar 24 AoĂ»t 2010 13:52

Nous savons que se développe toujours plus le concept d’expérience dans le tourisme, et dans le vin, c’est la même chose : le consommateur veut bien plus que déguster un nectar, il attend de vivre quelque chose en plus, de partager ce moment avec des amis et des connaisseurs…

Ce concept se développe donc également dans le domaine du vin, mais en quoi consiste exactement l’oenotourisme ?

Pas de vacances pour les vignerons ?

L’oenotourisme est pluriel. Le premier niveau se situe directement chez le producteur qui organise des visites de la propriété, des promenades dans ses vignes, des journées portes ouvertes, etc. Certains proposent même des packs chambres d’hôtes et découvertes de leurs vins. Cependant, il n’est pas toujours facile de gérer toutes ses activités lors des périodes estivales durant lesquelles les vignerons sont occupés avec les vendanges en vert ou l’effeuillage, ou encore à l’automne lorsqu’ils sont overbookés du fait des vendanges.

Certains embauchent donc du personnel pour assurer l’activité oenotouristique pendant l’été. D’autres plus novateurs utilisent l’oenotourisme pour se libérer un peu : en effet les vignerons font participer les touristes aux tâches agricoles moyennant finances…Les touristes payent donc pour faire les vendanges !!!

Le second degré de l’oenotourisme englobe tous les syndicats d’appellation qui ont surtout un rôle de promotion et de redirection des touristes vers les propriétés susceptibles de les intéresser. Ces institutions sont donc des intermédiaires mais dispensent rarement des services eux-mêmes.

Enfin, ces dernières années, nous avons vu le développement d’une foultitude d’acteurs différents qui organisent des séjours au sein des vignobles comprenant balades dans les vignes, cours de dégustations dans une école du vin, pique nique gastronomique ou visite de propriétés. Cependant, ils sont plutôt des coordinateurs qui font appel à des « prestataires de services » et les vignerons doivent donc leur accorder de leur temps également.

L’oenotourisme constitue donc un investissement pour les producteurs, investissement en temps certes, mais parfois aussi en argent. Les vignerons ne prennent pas toujours le risque d’investir dans les différents services oenotouristiques.

Des touristes en quête d’authenticité

La France compte parmi les premiers producteurs de vin et figure au premier rang mondial en ce qui concerne le tourisme. Une étude parue en 1999 a montré que, pour 40% des touristes, la gastronomie et les vins français ont été un critère de choix, et que pour 29%, ce fut le critère principal. Autant dire qu’en matière oenotouristique, la France a des opportunités sans pareil !

Les touristes recherchent en effet de plus en plus l’authenticité et la culture lorsqu’ils se rendent dans un pays, et ils ne veulent plus se contenter de visites traditionnelles sans échange avec la population locale. Et s’il y a bien un produit, et tout particulièrement en France, qui exprime cette notion d’authenticité et de terroir, c’est bien le vin !

Un débouché important

La vente directe peut s’avérer considérable lorsque l’on met en place une activité oenotouristique. Pour certains producteurs c’est même une part non négligeable de leurs ventes. On constate d’ailleurs une mise en place d’une fidélité lorsque le consommateur s’est rendu chez le vigneron : cela tisse des liens, et le consommateur s’attache plus au produit et passera très souvent d’autres commandes par correspondance ultérieurement.

Carneros Taittinger, immense winery californienne qui appartient à la maison de Champagne du même nom, permet d’illustrer parfaitement ces constats. En effet, cette propriété écoule plus d’un tiers de sa production grâce à l’oenotourisme en recevant plus de 120 000 visiteurs par an.

Et en France on en est oĂą ?

Depuis longtemps, la France a mis en place des petites initiatives à l’échelon régional pour stimuler quelque peu l’activité touristique autour de nos vignobles, telle que la création des routes des vins dans plusieurs régions. Cependant, l’oenotourisme a eu du mal à décoller, le vignoble français demeurant regrettablement hermétique. En 2009, un Conseil national de l’oenotourisme a été créé sous l’égide de Michel Barnier, mais des opérations nationales ont du mal à se concrétiser.

La marche est en route, certaines propriétés ont déjà des outils très performants pour l’accueil de visiteurs, notamment les maisons de Champagne (comme Pommery qui propose une exposition d’art contemporain dans ses crayères) ou quelques grandes propriétés (comme le Château Pape Clément, qui propose même des vues en hélicoptère de son vignoble). Cependant, il manque encore quelques grands projets qui permettraient de coordonner les actions individuelles et de leur donner un peu plus de poids.

Source : http://www.findawine.com/blog/2010/08/2 ... la-traine/
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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