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Terre de Bardet : le domaine du vin cévenol

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Dim 22 AoĂ»t 2010 14:15

Contrairement à ce que l’on peut croire, les Cévennes n’ont pas toujours été une terre où seuls les châtaigniers et pommiers prospéraient. Avant le dixième siècle, il n’y avait d’ailleurs pas de châtaigniers, ils furent introduits par les moines désireux de valoriser leurs domaines. En Pays viganais, longtemps, l’olivier et la vigne couvraient une grosse partie du territoire, faisant du bassin cévenol l’avant-poste le plus avancé du pourtour méditerranéen dans le Massif-Central. Aujourd’hui, si l’olive revient sur le devant de la scène, il n’y a plus qu’un viticulteur. Et son histoire est des plus étonnantes.

Il y a une soixantaine d’années, la seule commune d’Avèze comptait plus de cent propriétaires viticoles. Les caves d’Aulas renfermaient presque toutes un pressoir et, de Pont d’Hérault à Arphy, le raisin était roi. Dès que l’altitude s’élevait, le Clinton prenait ses aises et, partout, on produisait son propre vin. Les raisons de cette pratique sont d’abord culturelles mais, on le voit, économiques. En effet, les Cévenols vinifiaient eux-mêmes un breuvage qu’ils n’avaient pas à acheter et qui provenait de leur terroirs personnels, répondant à cette fascination hexagonale de déguster ce que «son» sol, ou «sa» terre peut produire. Pour autant, le vin des Cévennes était une odieuse piquette, verte, râpeuse, et qui, du fait de ses degrés peu élevés (7 à 8 degrés), se conservait très mal et très peu longtemps.

Les temps ont changé. Il y a aujourd’hui un vin en Pays viganais qui tient la comparaison avec les meilleurs Costières. Ce nouveau cru, on le doit à un jeune Britannique, Frank Cameron-Wilson. En 2000, ses parents achètent une propriété au Vigan, en bordure de Saint-Bresson. Frank vient passer deux semaines de vacances en famille et il découvre, reprises par les ronces, des vignes. Son aventure en laissera perplexes plus d’un. Décidé à s’installer au Pays et à produire du vin, Frank va se rendre en librairie, va acheter un ouvrage dans le genre «La vigne pour les nuls» et il va se lancer à l’assaut d’une des professions françaises les plus nobles et les plus anciennes.

En 2002, sa première vendange s’élève à 110 kilos de raisins. Il ne décourage pas. L’année d’après il récolte 5 tonnes. Enregistré à Saint-Martin de Londres, il veillera à ce que ses raisins ne soient pas mêlés à ceux d’autres producteurs, avant, en 2006, de construire une cave au domaine. Depuis l’année dernière donc, le vin de Bardet est entièrement fait sur place, sur la commune du Vigan. Frank a donc 3 hectares de vignes qui produisent entre 50 et 80 hectos de vin, en attente de certification Bio.

À 500 mètres d’altitude, le raisin cévenol ne se vendange pas comme les autres. Il faut attendre la fin septembre pour que les grains soient pleinement arrivés à maturité. Les Cabernet et Syrrah de Bardet donnent un bon rosé et un excellent rouge. Le Jacquet, un raisin quasiment disparu des domaines, offre une Carthagène unique, non pas ambrée mais pourpre, qui accompagnera une brasucade de châtaignes comme rien d’autre. L’objectif de Frank c’est d’augmenter la qualité de ses sols, pour que les défenses naturelles de ses vignes soient renforcées et, au final, ne plus avoir à traiter chimiquement. Le vin du domaine Terre de Bardet se trouve chez les restaurateurs du pourtour cévenol, au marché du Vigan et au domaine, route de Saint Bresson.

Julien Carriere
http://levigan.blogs.midilibre.com/arch ... venol.html
La vérité est dans la bouteille ..( Lao Tseu )
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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