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[Jean-Pierre NIEUDAN]

La cuvée d'Anne de Bascher et Carmen Suteau décroche le prix d'excellence. Coup de maître pour une première.

Sourires larges et francs au château de la Berrière. Anne de Bascher et Carmen Suteau trinquent à la réussite de la cuvée des Rebelles. Leur muscadet sur lie coteau de la Loire est à l'honneur des Vinalies 2010. Lauréate d'un prix d'excellence, la cuvée réussit son entrée dans le monde des grands vins primés. Quelques mois seulement après sa renaissance. Une performance.

« Les Vinalies sont décernés par les oenologues de France. Cela assure la crédibilité de ce concours national très convoité », éclaire Anne de Bascher. La châtelaine a réussi son pari : redonner à sa cuvée des Rebelles, en sommeil depuis 2005, ses lettres de noblesse (lire aussi Presse Océan du 2 juillet).

Vignes centenaires

Pour cela, Anne de Bascher a su s'entourer en proposant à Carmen Suteau de relever le challenge. « Je n'ai pas hésité une seconde, se souvient la viticultrice de Champ Chapron, village voisin de la Berrière. La renommée de la cuvée des Rebelles l'a précédée. Anne de Bascher est une pionnière pour ce qui concerne les crus : elle a très vite su développer les qualités de garde du muscadet. »

Des qualités que l'on retrouve dans la richesse de la cuvée des Rebelles 2009. Issue de vignes anciennes, « certaines ont plus de 100 ans », vendangée à la main et sur le tard, « quand le grain de raisin commence à rosir », la cuvée sort des sentiers battus. « Avec sa robe ambrée, sa longueur et sa douceur en bouche, ce muscadet est totalement atypique », savoure Carmen Suteau.

Pas le parent pauvre des blancs secs de Loire

Ici, on est loin de l'image guinguette du petit vin blanc frais de comptoir. « Le muscadet paye aujourd'hui encore cette communication désastreuse, regrette la vigneronne. Les consommateurs doivent pourtant comprendre que c'est un grand vin. Certains valent tous les jours un grand bourgogne. »

Anne de Bascher est bien de cet avis : « Le muscadet est considéré comme le parent pauvre des blancs secs de Loire, or il peut rivaliser avec un menetou-salon ou un sancerre. Il faut le faire savoir. » Un travail de promotion que la romancière mène avec efficacité. Deux mois après sa sortie des chais, la cuvée des Rebelles s'invite déjà sur les plus belles tables de Nantes. Avec les Vinalies, les portes n'ont pas fini de s'ouvrir.

R.C.

La cave du château de la Berrière est ouverte le vendredi, le samedi et le dimanche de 10 h à 18 h ; en semaine sur rendez-vous au 02 40 06 36 55.

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