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Les vins de la vallée du Rhône

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Lun 9 Nov 2009 14:27

La vallée du Rhône est, en production de vins fins, la seconde région viticole de l’hexagone après le bordelais, en qualité aussi, elle peut rivaliser avec certains de ces crus. Les vignobles qui s’étendent tout au long de la vallée du Rhône sont parmi les plus anciens de France, des plus prestigieux au moins connus.

Peu de vignobles peuvent se prévaloir d’un passé aussi glorieux. On revendique en outre, aux abords de Vienne, l’un des plus anciens vignobles du pays, développé par les romains. Tout le long de la vallée, les vins sont produits sur les deux rives, certains séparent les vins de la riche gauche, plus lourds et capiteux de ceux de la rive droite, plus légers. Selon les variations de sol et de climat, il est encore possible de repérer trois sous-ensembles dans cette vaste région de la vallée du Rhône :

1- au nord de Valence, le climat est tempéré à influence continentale, les sols sont le plus souvent granitiques ou schisteux, disposés en coteaux à très forte pente, les vins sont issus du seul cépage syrah pour les rouges, des cépages marsanne et roussanne pour les blancs et le cépage viognier qui est à l’origine du château-grillet et du condrieu.

2- Dans le Diois, le climat est influencé par le relief montagneux et les sols calcaires sont constitués par des éboulis de bas de pente. Les cépages clairette et muscat se sont bien adaptés à ces conditions naturelles.

3- Au sud de Montélimar, le climat est méditerranéen, les sols très variés sont répartis sur un substrat calcaire (terrasses à galets roulés, sols rouges argilo-sableux, molasses et sables). Le cépage principal est alors le grenache mais les excès climatiques obligent les viticulteurs à utiliser plusieurs cépages pour obtenir des vins parfaitement équilibrés : la syrah, le mourvèdre, le cinsault, la clairette, le bourboulenc, la roussanne.

Après une nette diminution des superficies plantées au XIXème siècle, le vignoble de la vallée du Rhône s’est à nouveau étendu et il demeure aujourd’hui en expansion. Dans son ensemble, il s’étend surplus de 77.000 hectares pour une production de 2,8 millions d’hectolitres.

Voici quelques cépages qui découlent de l’appellation « vins de la vallée du Rhône »
Côtes du Rhône : L’appellation régionale côtes du Rhône définie par décret en 1937 s’étend sur six départements : Gard, Ardèche, Drôme, Vaucluse, Loire et Rhône. Pourtant pendant longtemps le côtes du Rhône fut mésestimé, gentil vin de comptoir assez populaire qui n’apparaissait que très rarement aux tables élégantes. Il voisinait avec le Beaujolais dans les « bouchons lyonnais », aujourd’hui, grâce aux efforts de quelques 12.000 vignerons et de leurs organismes professionnels, l’image des côtes du Rhône s’est redressée. Grâce aux variations des microclimats, à la diversité des sols et des cépages, ces vignobles produisent des vins qui pourront réjouir tous les palais : vins rouges de garde, riches et généreux, tanniques, à servir sur la viande rouge. vins rouges plus légers, fruités et plus nerveux, nés sur des sols eux-mêmes plus légers. vins primeurs, fruités et gouleyants à boire très jeunes à partir du 3ème jeudi de novembre sur les viandes blanches ou la charcuterie et qui connaissent sans cesse un succès grandissant. La chaleur estivale prédispose les vins blancs et rosés à une structure caractéristique par leur équilibre et leur rondeur. Le soin des œnologues permet d’extraire le maximum d’arômes et d’obtenir des vins frais et délicats dont la demande augmente régulièrement. On les servira respectivement sur les poissons pour les uns et sur les salades ou la charcuterie pour les autres.

CĂ´tes du RhĂ´ne villages :
A l’intérieur de l’aire des côtes du Rhône, quelques communes ont acquit une notoriété certaine grâce à des terroirs qui produisent des vins dont la typicité et les qualités sont unanimement reconnues et appréciées. Les conditions de production de ces vins sont soumises à de plus sévères critères de délimitation, d’encépagement, de rendement et de degré alcoolique donnant lieu à des appellations « villages ». 90 communes bénéficient, pour une partie de leur territoire, de l’AOC côtes du Rhône villages. Ces vins ont une richesse aromatique et une structure qui leur permettent un bon vieillissement. Le rouge domine la production et convient parfaitement aux volailles et viandes en sauce.

CĂ´te rĂ´tie :
Située sur la rive droite du fleuve, c’est le plus ancien vignoble des côtes du Rhône. Il représente environ 200 hectares de production. La vigne est cultivée sur des coteaux très abrupts, presque vertigineux dont le sol est le plus schisteux de la région. C’est en souvenir d’un certain Seigneur de Maugiron, qui aurait par testament partagé ses terres entre ses deux filles, l’une blonde, l’autre brune, que l’on distingue : la côte blonde dont les vins sont plus fins de la côte brune dont les vins sont plus corsés. Les vins sont uniquement des rouges obtenus à partir du cépage syrah mais aussi du viognier dans une proportion maximale de 20%. La robe de la côte rôtie est d’un rouge profond au bouquet délicat et aux arômes de framboises et d’épices. D’une bonne structure tannique, il a incontestablement sa place au sommet de la gamme des vins de la vallée du Rhône.

Condrieu :
Sur la rive droite du Rhône à 11 km au sud de Vienne, ce trouve le vignoble de Condrieu. Seuls les vins provenant du cépage viognier peuvent prétendre à l’appellation Condrieu. Répartie sur 7 communes cette appellation n’a qu’une superficie de 120 hectares. Toutes ces caractéristiques contribuent à donner au condrieu une image de vin très rare. C’est un vin blanc riche en alcool, souple mais avec de la fraîcheur. Très parfumé, il exhale des arômes floraux où dominent la violette et des notes d’abricot. Un vin à boire jeune sur toutes les préparations à base de poisson.

Château-Grillet :
Cas presque unique dans la viticulture française, cette appellation est produite par un seul domaine. Avec ses 3,5 hectares, c’es l’une des plus petites AOC. Isolé dans un cirque dominant la vallée du Rhône, le vignoble est abrité du vent et implanté dans des terrasses granitiques bien exposées. De ce terroir bien particulier, un blanc issu comme le condrieu du cépage viognier où tout le travail doit être manuel peut donner le meilleur de lui-même. Il se boit jeune mais acquiert en vieillissant une classe et des arômes qui en font un vin d’exception, une seule lacune : le prix !

Saint- joseph :
Dans le département de l’Ardèche, l’appellation saint-joseph s’étend sur 26 communes. Les coteaux sont constitués de pentes granitiques rudes, issus de syrah, les saint-joseph sont élégants, relativement légers et tendres avec des arômes de fruits rouges et de poivre. Ils dévoilent tous leurs parfums sur des volailles grillées et sur certains fromages. Les vins blancs issus des cépages roussanne et marsanne sont gras avec un parfum délicat de fleurs et de fruits. A boire assez jeunes.

Hermitage :
La culture de la vigne remonte au IVème siècle avant J.C., mais c’est au chevalier Gaspard de Sterimberg qui, décidant de se retirer du monde édifia un ermitage et planta de la vigne, c’était en 1224. Le massif de Tain, constitué d’arènes granitiques, est le terrain idéal pour la production de vins rouges. Quant aux blancs, ils sont produits sur des zones formées de cailloutis et de lœss (limon argileux très fin). L’hermitage rouge est un très grand vin tannique, très aromatique qui ne demande qu’à vieillir pour développer ce bouquet d’une qualité rare qui lui est propre. C’est un bon vin de garde que l’on servira sur du gibier ou des viandes rouges très goûteuses. L’hermitage blanc (cépage roussanne et marsanne) est un vin fin, peu acide et très parfumé. Il peut être bu dès la 1ère année mais se verra bonifié après un vieillissement de 5 à 10 ans. Les grandes années, en blanc comme en rouge, l’hermitage supportera un vieillissement de 30 à 40 ans.

Crozes-hermitage :
Cette appellation s’étend sur 11 communes environnant Tain-L’hermitage. La superficie de production est de plus de 1400 hectares. C’est donc l’appellation la plus importante en volume de la région septentrionale du Rhône. Les sols plus riches que ceux de l’hermitage donnent des vins moins puissants, fruités et à boire jeunes. Les rouges sont assez souples et aromatiques, les blancs secs et frais sont légers en couleur et dégagent un arôme floral.

Cornas :
Face à Valence, l’appellation s’étend sur la seule commune de Cornas. Sur un emplacement d’environ 100 hectares, l’encépagement est exclusivement de la syrah. Les sols très pentus sont composés d’arènes granitiques. Grâce au vignoble qui est très bien orienté, cette appellation est la première à être vendangée. Le cornas est un vin rouge charpenté qu’il faut faire vieillir au minimum 3 années afin qu’il puisse extérioriser ses arômes fruités et épicés sur viandes rouges et sur du gibier.

Saint-Péray :
Dominé par les ruines du château de Crussol, le vignoble de Saint-Péray est situé face à Valence. Un microclimat plus froid, des sols plus prospères que dans le reste de la région, tout semble favoriser un vin plus acide, sec et moins riche en alcool, remarquablement bien adapté à l’élaboration de blanc de blancs par la méthode traditionnelle. C’est d’ailleurs la principale production de l’appellation et l’un des meilleurs vins effervescents de France.

Gigondas :
Le célèbre vignoble de Gigondas est constitué d’une série de coteaux et de vallonnements s’étendant au pied des Dentelles de Montmirail. Les caractéristiques du sol et son climat font que les vins Gigondas sont des vins à très forte teneur en alcool, puissants, charpentés et bien équilibrés, tout en présentant une finesse aromatique. Issus des cépages grenache, syrah et mourvèdre, ils murissent lentement et peuvent garder leurs qualités pendant de nombreuses années. Le gigondas s’adapte très bien au gibier. Il existe également quelques vins rosés puissants et capiteux à boire avec les charcuteries et les fromages.

Vacqueyras :
L’AOC vacqueyras a été reconnue en 1990. Son territoire s’étend sur deux communes : Vacqueyras et Sarrians. Les 1300 hectares de vignes sont plantés sur des sols sableux souvent caillouteux, ses coteaux bien exposés au soleil, autant de critères favorables au bien-être de la vigne. Le climat de type méditerranéen aidant, le vin de Vacqueyras a tous les atouts pour être original. Les rouges (95%) élaborés à base de grenache, syrah, mourvèdre et cinsault sont de bonne garde (3 à 10 ans). Les rosés (4%) sont issus d’un encépagement similaire. Les blancs restent marginaux (cépage : clairette, grenache blanc, bourboulenc, roussanne).

Chateauneuf-du-Pape :
Le premier pape Clément V fut sans nul doute l’un des premiers exploitants de vignes de Chateauneuf-du-Pape. L’appellation s’étend sur la quasi-totalité de la commune qui lui a donné son nom et sur certains terrains de même nature des communes limitrophes. Ce vignoble est situé sur la rive gauche du Rhône. Son originalité provient de son sol formé de vastes terrasses de hauteurs différentes, recouvertes d’argile rouge mêlée à de nombreux cailloux roulés. Les cépages au nombre de treize qui interviennent dans l’élaboration du Chateauneuf-du-Pape sont très divers avec prédominance du grenache, de la syrah, du mourvèdre et du cinsault. Les Châteauneuf-du pape ont une robe de couleur très intense, amples, corsés et charpentés, ce sont des vins au bouquet puissant et complexe qui sont mieux appréciés après un vieillissement qui varie selon les millésimes. Ils accompagnent à merveille viandes rouges, gibiers et fromages à pâte fermentée. Quelques blancs sont élaborés mais ne représentent que 3% de la production.

Lirac :
Le vin de Lirac était exporté dans des régions lointaines depuis fort longtemps, c’est sans doute ce qui décida les marchands de vins à identifier au fer rouge avec les lettres « CDR » (côtes du Rhône) dès le XVIème siècle les fûts de vin qu’ils expédiaient. L’appellation AOC fut accordée le 14 octobre 1947. L’aire de production s’étend sur plus de 700 hectares. La diversité des sols et des cépages font du lirac le plus ancien cru des côtes du Rhône à produire les trois couleurs : rouge (80%), rosé (15%) et blanc (5%). Une bouteille fut spécialement conçue pour cette appellation. Des sillons présents sur le col et l’épaule forment des plis auxquels vient s’ajouter au centre du drapé la griffe « Lirac ».

Tavel :
Considéré par beaucoup comme le meilleur rosé de France, ce grand vin provient d’un vignoble situé dans le département du Gard sur la rive droite du fleuve. Sur des sols de sable, d’alluvions argileuses ou de cailloux roulés, c’est la seule appellation rhodanienne à ne produire que du rosé sur le territoire de Ravel et sur quelques parcelles de la commune de Roquemaure. Le tavel, c’est avant tout un subtil assemblage de cépages rouges : grenache, mourvèdre, syrah et de cépages blancs : bourbenlec, picpoul et clairette. Ce vin peut être dégusté avec de très nombreux plats et peut assurer également tout un repas, vous ne serez pas déçu.

Clairette de die :
C’est un des vins les plus anciennement connu. Le vignoble se situe sur les versants de la moyenne vallée de la Drôme. Ce vin pétillant reconnu AOC en 1942 est essentiellement produit à partir du cépage muscat. La fermentation se termine naturellement une fois qu’il a été embouteillé, c’est la méthode dioise ancestrale. En 1971, une nouvelle clairette de die tradition est identifiée sous le nom de méthode dioise ancestrale élaborée à partir de muscat (75%) et de clairette blanche. Le décret du 26 mars 1993 a reconnu l’AOC crémant de die, produit uniquement à partir du cépage clairette selon la méthode dite champenoise de seconde fermentation en bouteille. La production des deux pétillants est produite sur près de 1500 hectares. Le coteau de die, vin blanc sec tranquille est élaboré à partir de cépage clairette, il obtient également l’AOC en 1993.cela reste quand même une très faible production.

Chatillon-en-diois :
Le vignoble de Châtillon-en-diois occupe 65 hectares et a une production moyenne de 3000 hectolitres. Les rouges à base de gamay sont légers et fruités. L’aire de production se situe sur une seule commune Châtillon, les blancs à base de chardonnay et d’aligoté sont quant à eux agréables et nerveux et produits sur 13 communes. Peu importe la couleur, ils sont à consommer jeunes.

Coteaux du Tricastin :
Cette appellation est répartie sur 21 communes de la rive gauche du Rhône sur plus de 2630 hectares. Les terrains sont faits d’alluvions anciennes très caillouteuses et de coteaux sableux. Les vins rouges sont issus de grenache mais aussi de syrah. Les blancs, initialement élaborés à partir de grenache, clairette et bourboulenc ont vu leur encépagement s’étoffer de viognier, de marsanne et de roussanne. Les rosés, en général de saignée, sont dominés par le grenache, le cinsault, la syrah ou le carigan.

CĂ´tes du Ventoux :
Au pied du « géant du Vaucluse », massif calcaire du Ventoux, des sédiments tertiaires portent ce vignoble qui s’étend sur 51 communes entre Vaison-la romaine et Apte. Le climat plutôt froid entraîne une maturation tardive. Les vins produits sont des rouges et des rosés. Les rouges sont frais et élégants, un peu charpentés dans les commune situées à l’ouest. Les rosé agréables à boire demandent à être consommés jeunes. L’AOC côtes du Ventoux a été reconnue le 27 juillet 1993.

Cotes du Lubéron :
Reconnu AOC en 1988, l’appellation côtes du Lubéron s’étend sur 36 communes. Elle donne de bons vins rouges marqués par un encépagement de qualité (grenache et syrah). Le climat plus frais qu’en vallée du Rhône et les vendanges tardives expliquent la part importante des vins blanc (25%) ainsi que leur qualité reconnue et recherchée.

CĂ´tes du Vivarais :
Les côtes du Vivarais chevauchent les départements de l’Ardèche et du Gard. Devenu AOC le 27 mai 1999, les vins produits sur des terrains calcaires sont essentiellement des rouges à base de grenache et de syrah chargés d’arômes de fruits noirs et d’épices. On élabore également quelques rosés à boire jeunes. Les côtes du Vivarais auront une meilleur qualité gustative si vous les décanter en carafe, ce vin a besoin d’air.

Coteaux de pierrevert :
Situé dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, le vignoble se trouve sur les versants de la rive droite de la Durance. Les conditions climatiques, déjà rigoureuses cantonnent la culture de la vigne dans une dizaine de communes sur près de 400 hectares. Les vins rouges, rosés et blancs d’assez faible degré alcoolique sont appréciés par tous les touristes. Les coteaux de pierrevert ont été reconnu AOC le 1ER juillet 1998.


Source : http://www.bloc.com/article/alimentatio ... 11-09.html
La vérité est dans la bouteille ..( Lao Tseu )
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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