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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Toute la semaine, des milliers de professionnels goûteront le millésime 2008 et d'autres, dans tout le vignoble

Le Bordelais sera le centre du monde viticole pendant toute la semaine prochaine. Plus de 4 000 acheteurs, professionnels et journalistes venus de toute la planète, sillonneront le vignoble, verre en main, à la découverte du tout nouveau 2008 mais aussi de ses prédécesseurs.

Décryptage d'un phénomène particulièrement attendu cette année, vu la situation économique et l'attente des clients sur le marché spécifique des grands vins proposés en achat primeur.

1- Une immense opération de promotion collective

Fin mars, début avril : le rendez-vous est désormais inscrit dans les agendas des professionnels du vin. Direction Bordeaux. Mais, à ce niveau de fréquentation, le phénomène est récent. Il y a dix à quinze ans encore, seules étaient concernées les très grandes bouteilles. Celles que l'acheteur venait découvrir et déguster - alors qu'elles étaient encore en cours d'élevage - pour éventuellement les acquérir en primeur. Un marché étroit ne concernant que 200 à 400 étiquettes (suivant la notoriété des millésimes) alors que le Bordelais compte 11 300 noms de châteaux.

Mais depuis le début des an- nées 2000 et la médiatisation croissante du monde du vin, la Semaine des primeurs a changé de taille. Aux historiques clients et médias anglais, américains ou allemands, ce sont joints des Chinois, des Japonais, des Russes et des Brésiliens. En parallèle aussi, la plupart des syndicats et des structures de producteurs ont profité de cette aspiration pour se montrer.

La semaine prochaine, plus de 40 lieux de dégustations seront disséminés dans tout le département. Uniquement sur invitation, l'opération n'étant pas grand public. Et ce, sur un ou plusieurs jours. Cela va des dégustations organisées par l'Union des grands crus de Bordeaux (structure promotionnelle pionnière réunissant 132 propriétés de l'élite), aux crus bourgeois, crus classés de Saint-émilion, en passant par les Graves, les côtes, l'AOC Bordeaux...

Pratiquement toutes les appellations reçoivent. Sans oublier des associations de producteurs (Biturica, Biodyvin...) ou des « personnalités » jouissant d'une notoriété propre à faire venir du monde (Bernard Magrez, Michel Rolland, Hubert de Bouard...). Les très grands (Margaux, Yquem...) ne recevant que sur rendez-vous calibré.

Pendant toute la semaine, un même rituel : des tables avec des bouteilles, des producteurs qui les servent, des visiteurs badgés qui les testent en prenant des notes, et beaucoup de crachoirs. À aucun moment, il ne s'agit de repartir avec des caisses.

La Semaine des primeurs n'est pas une foire aux vins, ni un Salon des vignerons indépendants. C'est une vaste opération de découverte des millésimes, de promotion et de relations publiques. Ce qui débouchera (ou pas) sur du business...

2- Un indicateur économique pour tout le Bordelais

Concurrencé cette année par deux salons d'envergure en Allemagne et en Italie, ce rendez-vous de début du printemps est aussi un important indicateur économique. Des clients profitent de leur venue pour grouper des rendez-vous d'affaires chez des producteurs ou des négociants. Même si cela pourrait être moins le cas cette année impaire où se tient aussi le salon Vinexpo, dans trois mois.

Venant des quatre coins du monde - et bien reçus dans les propriétés - acheteurs et journalistes amènent des informations sur l'état des marchés. « J'apprends, je me jauge et je progresse », confie un exploitant. La manifestation a aussi un rôle clef de « formation continue » pour tout le vignoble : propriétaires, oenologues ou commerciaux goûtent beaucoup et partout. Un point capital pour élever le niveau qualitatif général des vins.

3- Les prix de sortie des grands vendus en primeur

Dans quelques jours, tous les visiteurs auront donc une idée du niveau qualitatif du 2008. Un millésime accouché dans la douleur et produit en petites quantités. Puis, pour l'élite proposée en primeur, débutera un compte à rebours crispant : publications des notes et des critiques dans un mois environ, et prix de sortie à la bouteille décidé par les propriétaires. « On s'attend à une baisse généralisée, vu les hausses passées et la crise planétaire », avance un négociant. « Même si la qualité s'avère correcte, elle ne sera qu'un paramètre secondaire pour déterminer les achats. C'est le portefeuille qui comptera », assure un responsable. Sur ce marché pointu, les parties de poker menteur sont légion. Nombre d'Anglais, par exemple, ont annoncé bouder la campagne... À voir. Rappelons que les grands vins pèsent pour environ 500 millions d'euros sur les 3 milliards que représente le marché des Bordeaux.

C'est parti pour les crus bourgeois

L'assemblée générale de l'Alliance des crus bourgeois du Médoc, qui s'est tenue au château Clément-Pichon (Parempuyre), a adopté à une large majorité le cahier des charges et le plan de vérifications qui donnent le top départ de la toute nouvelle Reconnaissance cru bourgeois. Le classement de 2003 ayant été invalidé par la justice, les professionnels continueront à faire vivre cette mention valorisante à travers une reconnaissance annuelle. En effet, tous les ans, la mention sera remise en cause à travers une dégustation. Le Bureau Veritas, poids lourd de la certification et de la normalisation, sera garant de ce nouvel édifice qui pourrait donner des idées à d'autres structures.

Les châteaux des huit AOC du Médoc, souhaitant s'inscrire à la Reconnaissance cru bourgeois pour le millésime 2008, pourront consulter les textes et s'inscrire directement sur le site de l'Alliance (www. crus-bourgeois.com). Le formulaire doit être envoyé en courrier recommandé à l'Alliance avant ce 1er octobre. Dans le cadre des Primeurs, les crus bourgeois se dégusteront mardi et mercredi à Clément-Pichon.

César Compadre
http://www.sudouest.com

[Winemega-Alain]

Tiens justement.. sur ce sujet des primeurs 2008, je viens de lire un avant-propos des 2008 écrit par J-L Thunevin sur son blog http://www.thunevinblog.com/article-29496792.html
D'un autre côté, JM Quarin semble assez en phase avec l'appréciation de Thunevin..

"A mi-parcours de mes dégustations primeurs, le millésime 2008 à Bordeaux apparaît très hétérogène.
Je trouve trois catégories de vins :
- ceux qui sur le chemin de la qualité ont lâché prise,
- ceux qui ont innové et en profiteront pour sortir du lot (par exemple : La Clotte),
- ceux qui confortent leur réputation.."

Les commentaires de l'équipe de dégustateurs de choc de BDE seront donc attendus avec une certaine impatience..

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Je me suis un peu entraîné ce WE, en dégustant quelques vins à Bû

Fais attention Stéphane : qui a bu ....... boira

jpierre

[Didier]

Stéphane,

Vous ne serez pas trop de deux pour vous soutenir...............Le moral!!! Bien sur
Bon courage et vivement vos commentaires.