TELEVISION Suisse (7 janvier 2009)
Manuella Maury signe ce soir un «Passe-moi les jumelles» sur les grains nobles. A la bonne vôtre
«Passe-moi les jumelles» est axé sur la poésie du quotidien et de la nature ici et ailleurs. Cette nouvelle année commence très bien avec un sujet pour faire santé autour d'une table et pour montrer la belle santé de certaines spécialités valaisannes.
En s'intéressant aux surmaturés distingués dans des concours internationaux, Manuella Maury signe une jolie visite guidée des terres vinicoles du Valais.
La journaliste-animatrice n'a pas centré son propos sur la notoriété des vins issus de vendanges tardives. Au contraire, elle s'est attachée aux gestes et aux espoirs nécessaires pour que le raisin livre tous ses secrets.
En sa compagnie, le téléspectateur suit des producteurs à l'automne, dans des paysages encore une fois digne de cartes postales. L'équipe du magazine de la Télévision suisse romande a l'habitude de figer ce que l'on n'a plus le temps de contempler et le résultat est une réussite. On a envie d'arpenter les vignes lorsque le brouillard taquine les ceps. On éprouve le besoin de s'asseoir un moment pour admirer les reflets du soleil sur les feuilles. On aimerait aussi s'arrêter dans ce tunnel creusé pour trouver du charbon et déguster un cru entre amis.
Travail de créateur
Manuella Maury met en parallèle les efforts du vigneron et la démarche artistique d'Olivier Taramarcaz. «Nous sommes habités par ce travail de l'ordinaire, on travaille tous les deux dans le noir, dans un langage qui se retrouve sans paroles», indique le poète-graveur. Dans la cave, les spécialistes guettent la transformation qui mènera à un vin de grande qualité.
Fabienne Cottagnoud explique en riant que des anges-gardiens veillent sur sa production. Les surmaturés ont en tout cas quelque chose de magique tant ils varient. On leur attribue des nez d'encens, de thé noir, de fraises des bois ou même de bonbons d'anis.
Unis pour le meilleur
Ce «Passe-moi les jumelles» a été voulu comme le vin de dessert. On le déguste avec une certaine émotion, sans vouloir tout apprendre de ses origines. Pourtant, il aurait peut-être été utile de rappeler qu'une trentaine de producteurs ont signé la Charte Grain Noble ConfidenCiel et qu'ils suivent tous des critères de qualité pour offrir au public ces nectars. Quelques explications auraient averti le quidam de la noblesse d'une pourriture naturelle. Une anecdote livrée dans le document le prouve. Un producteur de surmaturé eut la désagréable surprise de trouver un jour sur sa propriété les élèves d'une classe occupés à manger sa vendange tardive. Par méconnaissance, les jeunes pensaient s'être servis de raisins dont plus personne ne voulait.