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Léoville Barton et Langoa Barton en dégustation ...

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Ven 6 FĂ©v 2009 16:54

Léoville barton et langoa barton, deux crus classés de saint-julien, en dégustation sur plusieurs millésimes.

Léoville Barton, second cru classé, c'est le délicieux du Médoc, toutes appellations confondues. Celui qui allie fruit, délicatesse, grâce des tanins raffinés, à la structure tendue et solide. Une sorte de compromis entre la sévérité des pauillacs que son vignoble côtoie, le fruité de saint-julien (son appellation). Propriété (47 hectares) des Barton, famille franco-irlandaise depuis les années 1820, il est actuellement magnifiquement géré par Anthony Barton et sa fille Lilian. Anthony-avec son équipe-lui a apporté de la précision, un équilibre parfait grâce à une meilleure maîtrise du vignoble et de la vinification. C'est incontestable ! Mais nous avons eu (trop rarement) l'occasion de déguster de très vieux millésimes (certains du XIXe siècle, conservés chez le voisin Lafite Rothschild) qui semblaient posséder la même fraîcheur et le même éclat... Preuve d'une continuité dans la gestion de ce terroir. Léoville n'est pas indifférent à l'effet millésime. Ainsi, parmi les plus récents, 1994, et sa fin d'été pourrie, se traduit par un rouge plein de sève mais dont la finale semble un peu astringente. De même, 1999 donne un vin certes gourmand mais sans la complexité et la finesse habituelles. Ou encore 2002, un peu fluide mais si séduisant...

Langoa Barton (17 hectares), troisième cru classé, toujours en AOC saint-julien, figure un peu dans l'ombre de Léoville. Eclatant de fruit au départ, il évolue assez vite sur un rythme boudeur dont il met plusieurs années à se débarrasser. Même si la famille Barton s'agace des comparaisons, il faut bien reconnaître qu'exceptions rares mises à part (en 2004, surtout) Léoville est toujours devant. D'ailleurs, les prix auxquels on trouve ces vins chez les négociants ou les cavistes en attestent. Langoa est toujours moins cher, même si les Barton n'ont jamais cherché à atteindre les sommets de certains voisins comme Ducru-Beaucaillou ou Léoville Las Cases. « On ne trouve pas de Barton en vente aux enchères, car les gens les boivent, parce que nos prix sont raisonnables... » A ce propos, la crise actuelle remet les pendules à une heure plus juste et il y a fort à parier qu'à l'automne prochain on fera de très bonnes affaires pendant les foires aux vins. Mais cela est une autre histoire...

Sélection

18 Léoville 1988 Nez épicé, fruits confits, noix de muscade, petite note charnelle, sanguine. Le vin est élégant, garni, sans dureté, très long.

15,5 Langoa 1996 Finesse et note charnelle. La bouche est encore serrée, droite, mais les tanins demandent à se fondre. Bonne bouteille en perspective.
17 Léoville 1996 Poivre, cacao, épices orientales, fruits secs, sanguin, bouche harmonieuse, les tanins sont présents ; matière première de grande qualité.

15 Langoa 1998 Fruits noirs en cuisson, grillé, note d'orange. Les tanins encore très virils. Un style classique médocain, pour le moment austère.

18 Léoville 1998 Un nez assez minéral, des notes séveuses, réglisse, bouche ronde en attaque, plus relevée ensuite ; des tanins de très haute définition ; dans la lignée des 1988 et 1996.

15,5 Langoa 1999 Fruits noirs, cerise confite, des arômes de maturité, épices. Bouche ronde, souple, chocolat, gourmand. A boire.

18,5 Léoville 2000 Pas très ouvert, poivre, séveux, bouche dense, tanins serrés, une matière forte, riche mais jamais envahissante. De longue garde.

15 Langoa 2003 Fruits confits, bouche assez fraîche pour le millésime, épices, note d'amande grillée, puissant, tannique, surtout en finale.

17,5 Langoa 2004 Le nez s'ouvre à l'aération, rose, fleurs séchées ; tanins délicats et serrés, trame très noble.

16,5 Léoville 2004 Fermé, des notes minérales de silex, assez tendre, un milieu de bouche un peu effacé, encore marqué par le boisé de l'élevage.

17 Langoa 2005 Epices, fruits rouges, réglisse, séveux, bouche dense mais équilibrée et fraîche. Tanins souples et serrés, charme et profondeur.

18,5/19 Léoville 2005 Nez de sève, du bon végétal, fruit et fraîcheur, bouche dense, harmonieuse, tout en longueur, tanins touffus, serrés.

15 Langoa 2006 Fermé, chlorophylle, bouche ronde, élégante, tanins souples, bon équilibre.

16,5/17 Léoville 2006 Des arômes de sous-bois, bouche encore marquée par la barrique. Une élégance caractéristique du cru, dans un style qui rappelle 1996 en un peu moins charnu.

Jacques Dupont

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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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