Lalex a écrit:Eric, vous faites ce genre de tableaux au boulot pour trouver les corrélations entre les pannes ?
Des pannes ? On connait pas, nous ...
(c'est le dernier autoplus
qui le dit)
(et il est interdit de remettre en question leur méthode de collecte des informations)
Bon, je me rends compte que j'ai laissé mes commentaires au boulot justement, donc je vais essayer de le faire de mémoire :
1. Antoine Arena, BG, 2009 (Vin de France, 100% Bianco Gentile)Nez très évolutif, assez floral initialement, puis des notes de viande séchée un peu surprenantes, et enfin ça finit sur la biscotte, le pain brioché. Equilibre gras/amertume, ça manque un peu d'ampleur à mon sens, c'est un vin assez discret finalement, qui a un peu perdu en se réchauffant. Longueur correcte
Un vin que j'avais déjà mieux goûté, et que personne n'a été capable de localiser ou d'identifier. Ca partait plutôt sur des hypothèses nordistes que sudistes au début : dans les CR on peut lire côteaux champenois, sauvignon (2x), riesling, altesse ...
Prix d'achat 18€ (en 2010, sur le net)
2. Château de l'Ou, Infiniment, 2009 (IGP Côtes Catalanes, 100% chardonnay)Du bois du bois du bois, assez classieux mais vraiment très présent. C'est dommage parce que la matière cachée derrière est sympa, assez généreuse, et le vin s'en est mieux sorti que le Bianco Gentile sur mon entrée de saumon, avec une fraicheur qui ressortait en milieu de bouche. Bonne longueur.
Sur celui-ci la roussanne a été citée 2x, mais le bois a fini par orienter sur le bon cépage. L'équilibre semblait plus sudiste que bourguignon, mais de là à savoir qu'on est à quelques kms de Banyuls ...
Prix constaté en ligne : 18-19€
3. Rousset-Martin, Savagnin, 2010 (Côtes du Jura)Robe trouble, nez de cidre, pas très net mais à qui je dois reconnaître une certaine complexité puisqu'il n'y avait pas que de la pomme ((c)Audiard), on a cité litchi, cumin, coriandre ... Matière fluette, portée par l'acidité mais que pas grand chose ne vient équilibrer. Bonne longueur, mais dans ces conditions est-ce vraiment une qualité

. Je pense que dans un resto, uniquement sur le mix robe/nez j'aurais fait renvoyer la bouteille. Quelqu'un a même posé la question : "un Ste-Anne blanc ?"

alors que personnellement je penchais plutôt pour un "nature" dans un mauvais jour. Parmi les cépages cités, on trouve sylvaner, roussanne encore, riesling ...
Prix ?
4. Comte Peraldi, Clos du Cardinal, 2000 (Ajaccio, 100% sciacarellu)Celui-ci a plutôt fait l'unanimité en sa faveur, sur un équilibre très bourguignon. Le pinot a d'ailleurs été cité plusieurs fois. Sachant ce que c'était j'étais sans doute influencé mais je n'ai pas retrouvé le côté floral typique du pinot, et plutôt perçu (mais c'est plus facile quand on sait, évidemment) le poivre et le caractère acidulé assez typique du sciacarellu (prononcer tchiakarèlou

).
Prix en ligne ~25€
5. Caccia al Piano 1868, Levia Gravia, 2004 (Bolgheri Superiore, Toscane, 65% cabernet sauvignon + 25% merlot + 10% syrah)Mes références piémontaises m'avaient fait penser qu'au bout de 9 ans le vin serait à sa place dans la série, mais c'était sans compter sur le muscle des toscans qui veulent imiter leurs (super)grands frères. Un vin massif, encore très jeune, dans un style que certains bordelais ne renieraient pas. Le vin a été placé à l'étranger ... dès le service à cause d'une collerette reconnaissable !
Le lendemain le vin se goûte moins bien, avec un nez empyreumatique, une puissance qui semble moins bien maitrisée. Longueur impressionnante quand même.
Prix en ligne ~35€
6. Les Aphillanthes, Actius 2004 (Côtes du Rhône, 100% syrah)Mûr, gourmand, une pointe de sucrosité, une robe qui n'est pas d'une très grande intensité, tout concourt à faire penser à un grenache, et pourquoi pas en Rhône sud. C'est la bonne région, mais pas le bon cépage, puisque cette syrah planque ses attributs habituels (violette, poivre). Ce n'est que (toujours en le sachant) grâce un milieu de bouche qui révèle une trame un peu plus structurée, avec une fine acidité, qu'on se dit que finalement, la finale ressemble moins à du grenache. Joli vin en tout cas, qui a semble-t-il plu à tout le monde (même si les notes commencent à se raréfier dans les CR)
Prix en ligne ~30-35€
7. Golan Heights, Gamla, 2009 (Galilée, Israel, 100% cabernet sauvignon)J'ai bien aimé la fraicheur et l'équilibre de ce vin, que j'avais découvert lors d'une session vins du monde chez Lavinia, et préféré à la grande cuvée (Yarden), plus ambitieuse mais jugée moins "aimable" sur le moment. Ca n'est pas d'une complexité folle, mais c'est joliment structuré tout en restant
highly drinkable.
Je ne me souviens plus dans quelles directions les propositions étaient parties, et c'est à ce moment que les feuilles de notes se sont définitivement éclaircies, mais le pays n'a été identifié que par indices successifs. Je ne sais plus si quelqu'un a identifié le cépage ...
Prix d'achat (2013) 19€
8. Domaine de Bablut, Rocca Nigra 2009 (Anjou Brissac, 100% cabernet sauvignon)40 à 50 jours de macération, un millésime solaire, une cuvée qui
affiche son ambition de maturité ("vin rouge issu de raisins récoltés très mûrs"), mais malgré ça c'est le vin dont l'origine a été le plus facilement reconnue, la "faute" à des notes de poivron, à une matière assez terrienne et à une trame tannique présente en finale. Oui, mais en fait ce n'est pas du cabernet franc, comme tout le monde le pensait initialement (moi compris, qui n'avais pas vérifié), mais du cabernet sauvignon !
Un piège dans le piège-qui-a-fait-long-feu, donc.
A noter que le vin a plutôt bien supporté 3 jours d'ouverture supplémentaire, les tannins se fondant progressivement, le nez évoluant vers des notes tertiaires (humus, champignon), alors que sur la même période le Levia Gravia a beaucoup moins bien vieilli.
Prix en ligne ~14€
9. Zélige-Caravent, Nuit d'Encre 2007 (Vin de Table, 100% alicante)Un jus concentré, solaire, fruité et assez droit, c'est bon. Placé dans le sud sans trop d'hésitation par l'assemblée, mais ça s'est arrêté là . Et l'alicante n'est finalement pas plus connu que le bianco gentile

Prix en ligne ~17€
10. Jeff Carrel, Morillon, 2011 (VDP Aude, 100% chardonnay)Affiché à 12g de SR, mais goûtant quasiment sec, j'avais hésité à le mettre avec la série de blancs mais je l'imaginais trop riche pour ça. Assez aromatique, fruits jaunes mûrs, la rondeur est évidente, c'est gourmand. Je n'ai pas eu l'impression qu'on retrouve les marqueurs du botrytis ...
Difficile d'imaginer du chardonnay, en tout cas ...
Prix d'achat (2013, sur le net) 8€50 !
11. Lustau, Xeres Almacenista, Palo Cortado (100% Palomino fino)Ca ne se voulait pas surprenant, dans le sens où il n'est pas très difficile d'y reconnaître un xérès (et effectivement Greg a dégainé rapidement). Mais le palo cortado étant une vinif assez rare, j'avais trouvé intéressant d'amener ce style de vin, qu'on boit rarement. Le style est assez tranché, avec un rancio proche d'un xérès fino, un brin d'onctuosité en plus mais ça reste encore éloigné d'un oloroso. C'est très droit, très long, amande, noisette, cacao amer ...
Prix d'achat (2010, sur le net) 24€