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[Didier]

Dans le monde du vin, je crois que nous sommes nombreux à espérer une petite allocation chez certains vignerons d'excellence et qui pratiquent une politique tarifaire respectueuse de leurs clients.
N'en ayant pas forcément, nous essayons de nous approvisionner selon divers canaux.
Et c'est là que le sourire se transforme en grimace.... Intouchables ces vins tant convoités!!! Le vigneron est respectueux mais les intermédiaires ou revendeurs sont très "gourmands".
Existe-t-il donc un moyen d'éviter ce "marché gris" si on ne peut passer en direct? Comment faites-vous?

[Jean-Pierre NIEUDAN]

J'essaye , désespérement , de faire du charme à madame Coche-Dury pour avoir quelques bouteilles pour Vincent ...
Mais ça ne marche pas ...

jpierre

[Frédéric B.]

Je n'ai pas souvent essayé de franchir la porte de domaines vraiment convoités...
Il y a eu Raveneau.
Après m'avoir dit de rappeler 18 mois plus tard, M. Raveneau m'a dit, 18 mois plus tard, de rappeler 18 mois plus tard.
J'ai bien compris la leçon. Non seulement je n'ai plus souhaité être allocataire du domaine, mais j'ai cessé d'en acheter la moindre bouteille.
L'explosion des prix aidant, ça n'a pas été un gros sacrifice.
Chez des domaines moins spéculatifs, il est parfois possible d'obtenir une petite allocation...
Et puis il y a les "petits" domaines d'aujourd'hui, qui seront les grands de demain...
Pour les très gros, il faut s'attendre à ne jamais en boire.
Et parfois, au détour d'une soirée, on croise un vin qu'on aurait pensé ne jamais boire, chez un très bon ami.
C'est ainsi que j'ai pu boire de grands Bourgogne, de grands Rhône, de grands Bordeaux.
Finalement, il y a peu de mythes que je n'aie jamais bus. DRC, Petrus, Ausone... et quelques vins improbables tels que le Cros Parantoux.
Je crois que ça ne m'empêche pas (plus, pour être honnête) de dormir.

[Greg V]

Je crois qu'il n'y a pas vraiment de solution, sauf à faire sortir de nouvelles vedettes pour en augmenter le nombre et rapprocher l'offre de la demande.

[Didier]

Et puis il y a les "petits" domaines d'aujourd'hui, qui seront les grands de demain...

Frédéric,

Voila bien une piste intéressante. Dans certains vignobles il est effectivement passionnant d'essayer de découvrir les domaines en devenir. En Bourgogne notamment, pays de vignerons par excellence, il est intéressant de voir comment ce phénomène peut se révéler juste. Des domaines endormis avec les parents vieillissants et qui sont réveillés par les enfants qui arrivent "aux manettes", des petites maisons de négoce qui décident de revenir au premier plan....
L'amateur "malin" peut alors y trouver son compte et fidéliser sa clientèle.

[jpmt]

Existe-t-il donc un moyen d'éviter ce "marché gris" si on ne peut passer en direct? Comment faites-vous?

Il faut essayer de favoriser les partages d'allocations entre amateurs qui ne cherchent pas à se faire du blé, et il me semble qu'internet, et pourquoi pas BDE, pourrait y contribuer.

Jean-Pierre

[Greg V]

Tu tends une perche Jean-Pierre ? Perso je suis prêt à partager mon allocation de Tour carnet

[Bebert]

La réponse est très simple, mon cher Didier.
Tant que nous vivrons dans un monde capitaliste ou c'est la loi de l'offre et de la demande qui régit tout le système, la seule façon de peser sur le marché gris, c'est de ne pas l'alimenter. Comme il y aura toujours des spéculateurs à la petite semaine pour proposer à la vente des quilles "rares", le plus simple, c'est de ne pas acheter ces bouteilles. Le marché tombera de lui-même... C'est ce qu'a très bien compris Frédéric. Après, c'est vrai que c'est plus facile à dire qu'à faire...

Je crois qu'il faut de toutes façons se faire une raison, et se dire que certaines bouteilles ne peupleront jamais notre cave, car nous n'aurons jamais les moyens de les payer. Ce qui ne veut pas dire que nous n'en boirons jamais...
Je n'ai (et n'aurai certainement jamais à moins qu'on m'en offre) pas de DRC dans ma cave. Mais j'en ai déjà bu... Et ça reste un grand moment dans ma mémoire.
A contrario, j'ai un Petrus dans ma cave depuis plus de 10 ans. Et je ne sais même pas si je le boirai...

Sinon, l'autre solution, liquider les spéculateurs. Quoi? C'est trop radical?.. Changer de société alors?.. Quoi? trop utopiste?..

Pour finir et pour la petite histoire...
Je suis la cible de pas mal de mes collègues cavistes qui trouvent que je ne vends pas les vins... assez chers. Je ne les vends pourtant qu'au même prix que les vignerons départ cave...
Du coup, sous la pression, certains vignerons ne veulent plus me vendre de vins... Elle est pas belle la vie?..

[Frédéric B.]

Bébert,
Une enseigne très en vue à Bordeaux avait le même problème que toi.
Ils ne vendaient pas assez cher un champagne très en vue lui aussi, et le domaine menaçait de ne plus les approvisionner car ils "cassaient" le marché.
Pourtant, je peux te dire que le vin n'était pas bradé, loin de là...

[Sebastien]

Je n'ai pas souvent essayé de franchir la porte de domaines vraiment convoités...

Je n'ai JAMAIS essayé pour ma part. Pour les raisons que tu évoques plus loin Fred. Bien que je suis certain, avec mon sourire de futur gendre parfait, de pouvoir réussir à séduire madame Coche.

Si je ne tente pas ces fameux domaines, les raisons peuvent être multiples. L'une d'entre elle concerne le principe d"abonnement". Cette espèce de tenaille qui vous oblige chaque année à vous délester d'un bon paquet d'oseille sous peine de disparaître du listing client.

Et bien non, tout Coche ou Rayas qu'ils sont, je ne suis pas prêt à lâcher des centaines d'euros sur des vins que je ne goûte pas, qui peuvent PARFOIS ne pas me plaire, dont je ne choisis pas les cuvées. Alors certes, je peux les revendre aux potes ( la proposition de JPMT est évidemment pertinente ), mais j'estime que ma liberté de choisir ( et de me tromper) prime. Je ne veux pas nourrir et entretenir ma passion et mes fantasmes avec cette idée que les domaines en allocation seraient fatalement meilleurs que les autres.

Ex: Ganevat c'est très bon, je suis content d'avoir pleurer 2 min pour avec 10 bouteilles. Mais 200m plus loin, t'as Labet qui te file un kleenex si tu pleures et tu peux repartir avec 100 bouteilles de ton choix.

Impossible de lutter contre le marché gris et impossible pour certains domaines de ne pas adopter l'allocation. Après n'est-ce pas un refus de vente quand le stock est plein et que la porte se referme sur les narines de Fred tout sourire devant madame Coche?

[Lalex]

Pour finir et pour la petite histoire...
Je suis la cible de pas mal de mes collègues cavistes qui trouvent que je ne vends pas les vins... assez chers. Je ne les vends pourtant qu'au même prix que les vignerons départ cave...
Du coup, sous la pression, certains vignerons ne veulent plus me vendre de vins... Elle est pas belle la vie?..

Cela concerne les cavistes de ta région ou tes "collègues du net"
Parceque beaucoup de caviste internet vendent au moins une partie de leur vin au prix domaine, j'ai même relevé, pas plus tard qu'hier des Volnay 1er cru d'un joli domaine bourguignon 4€ moins cher
qu'au domaine et sur le millésime 2010 en plus ( pas sur des lots d'invendus ) et entre 5 & 7€ de différence sur des Pommard 1er cru du même domaine.

Pour en revenir au sujet initial, c'est vrai qu'il serait sympa ce système d'échange d'alloc entre amateur.
Cela permettrai d'avoir un peu de tout sans se ruiner.

Alex,

[Bebert]

Cela concerne mes "collègues" sur la France entière, qu'ils aient une boutique sur le net ou pas.
Il est vrai que certains collègues du net vendent certains vins au prix propriété. Ce qui doit gêner, c'est que je vends TOUS les vins au prix propriété départ cave.
Après, si certains vendent en dessous du prix propriété, ce n'est pas normal. Et les vignerons devraient veiller à ce que cela ne se produise pas.

[Sebastien]

Ce système de partage d'allocation existe. Il suffit d'un pote pour que l'autre pote en profite.

Mais imagine que j'ai une allocation chez Coche et que je propose sur Bde, 2 Meursault 1er cru, prix domaine. A qui vais-je les vendre puisque je vais avoir 10 bdeistes assoiffés qui vont me supplier jusqu'à la syncope??

D'autres part, il n'y a pas de règles concernant les tarifs. je vois régulièrement des caves prestigieuses aux coût de fonctionnement monstrueux vendre moins cher qu'aux domaines sur certaines bouteilles et tellement plus chers sur d'autres. Je vois aussi des cavistes/internet très au point, vendre à des tarifs au delà du raisonnable.

La bonne affaire au prix juste est partout et inversement. Il y a aussi des domaines qui vendent plus chers que leurs cavistes. cf. Clos Puy Arnaud, dont je désire toujours acheter des 2010

[Lalex]

Mais imagine que j'ai une allocation chez Coche et que je propose sur Bde, 2 Meursault 1er cru, prix domaine. A qui vais-je les vendre puisque je vais avoir 10 bdeistes assoiffés qui vont me supplier jusqu'à la syncope??

Tu t'en pose des question franchement, à celui qui t'en propose le plus bien sur ! J'suis même déjà sorti !

Ou plus serieusement, tu passes un ptit message " Echange possible 2 Meursault 1er cru Coche contre équivalent " d'un autre domaine sur Alloc

Alex,

[jpmt]

Mais imagine que j'ai une allocation chez Coche et que je propose sur Bde, 2 Meursault 1er cru, prix domaine. A qui vais-je les vendre puisque je vais avoir 10 bdeistes assoiffés qui vont me supplier jusqu'à la syncope??

La règle du premier arrivé premier servi résout ton problème, dès lors qu'elle est énoncée clairement au départ.

D'autres part, il n'y a pas de règles concernant les tarifs. je vois régulièrement des caves prestigieuses aux coût de fonctionnement monstrueux vendre moins cher qu'aux domaines sur certaines bouteilles et tellement plus chers sur d'autres. Je vois aussi des cavistes/internet très au point, vendre à des tarifs au delà du raisonnable.

Oui, oui, ça n'empêche pas de faire de bonnes affaires par ailleurs et de trouver moins cher qu'au domaine sur certaines bouteilles, mais ce sont des cas rarissimes si on reste dans le sujet du "Marché gris".

Jean-Pierre

[Sebastien]

Affirmatif double Jean-Pierre

[Greg V]

Jean-Pierre parlait peut être d'échanges, plutôt que de ventes.

[Vincent R.]

Mais imagine que j'ai une allocation chez Coche et que je propose sur Bde, 2 Meursault 1er cru, prix domaine. A qui vais-je les vendre puisque je vais avoir 10 bdeistes assoiffés qui vont me supplier jusqu'à la syncope??

la réponse est hyper simple: A moi ou t'es viré!

Coche Dury, c'est pas négociable! j'en suis fan absolu!

Bon, heureusement pour toi, t'en n'as pas

[Vincent R.]

Plus sérieusement, le partage d'allocation est une bonne approche.

Nous essayons avec nos petits moyens d'obtenir quelques allocations chez de beaux domaines que nous proposons sur BDE aux membres de l'asso.
Certains ont pu bénéficier de vins de chez jamet, Domaine de l'A, Charvin, etc...
hélas, les plus spéculatifs n'ont rien pour nous et si c'est pour avoir 3 bouteilles, on va se retrouver avec une guerre ouverte au sein du bureau, je ne parle même pas des membres

[Frédéric B.]

Sébastien,
Il y a 4 ou 5 ans, j'avais appelé M. Ganevat en vue d'un achat, je peux te dire que ça ne posait aucun souci, l'accueil a été chaleureux et j'aurais pu devenir allocataire sans avoir supplié le moins du monde.
Je pense donc que ton exemple est mal choisi...