Chablis : Huit domaines chablisiens en Chine pour promouvoir le Chablis. Organisé par la chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI) et par le bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), un périple à travers la Chine a permis à huit domaines chablisiens d'appréhender les réalités du marché local. L'une des participantes, rentrée de Chine le week-end dernier, Isabelle Pommier (domaine Isabelle et Denis Pommier à Poinchy) nous livre ses impressions.
n Qui était concerné par ce voyage d'une semaine en Chine ?
Nous étions 35 producteurs de vin de toute la Bourgogne. Concernant l'Yonne, il n'y avait que des maisons du Chablisien. Nous étions huit.
n Où êtes-vous allés ?
Nous sommes arrivés à Pékin, puis nous sommes allés à Shanghai. Ensuite, nous avons rejoint Hongkong avant de nous rendre à Taï-Peï, sur l'île de Taïwan. Enfin, nous sommes revenus à Hongkong.
« Là -bas, le commerce explose »
n Qui assurait votre accueil sur place ?
Une ou deux personnes de la CRCI nous accompagnaient mais, sur place, des équipes de la mission économique Ubifrance étaient présentes pour faciliter nos échanges. Ubifrance est une agence française pour le développement international des entreprises. C'est un établissement public placé sous la tutelle du Ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi.
n Concrètement, que faisiez-vous ?
Dans chaque ville, nous proposions une dégustation où étaient invités, journalistes, restaurateurs, sommeliers, agents? C'est un peu l'opération « Grands jours de Bourgogne » exportée en Chine.
n Comment avez-vous trouvé la Chine ?
J'ai été impressionnée par le dynamisme du pays. Ils ont généralement une croissance de 15 % par an. Du fait de la crise, ils sont redescendus à 8 %, ce qui est tout de même énorme par rapport à nous. Là -bas, le commerce explose. Des usines se montent partout.
« Le chablis,je peux vousdire qu'ils ont adoré »
n Et le chablis, comment a-t-il été perçu ?
Le chablis, la plupart des Chinois ne connaissent pas. Concernant les vins français, ils importent surtout du bordeaux. Ils ne connaissent pas trop les vins de Bourgogne et encore moins les vins blancs. Cela a donc été une excellente occasion pour leur faire découvrir le chablis. Et je peux vous dire qu'ils ont adoré. Il faut dire que leur alimentation se marie à merveille avec ce vin : ils consomment beaucoup de poissons, de crustacés, de viandes blanches.
n Cela ouvre donc des perspectives ?
Pour l'instant, il n'est pas évident de travailler avec eux. Ils n'ont pas une grande culture par rapport au vin. Ils ne savent pas réellement comment le servir, comment le stocker.
n Vous avez eu la mĂŞme perception partout ?
Non. À Shanghai, la ville est vraiment tournée vers le business. Il y a beaucoup d'argent. Hongkong est plus européanisé. Ils parlent tous anglais. C'est une plate-forme internationale.
n Vous pensez pouvoir exporter en Chine ?
On sait que même si cela s'est bien passé, il faut attendre au moins 3 ans avant d'avoir une commande? C'est très compliqué. De notre côté, on s'adapte sans problème. On nous demande des documents et nous sommes capables de les fournir mais de leur côté, les démarches sont complexes. Il y a des contraintes locales que nous ne maîtrisons pas.
n Votre impression générale ?
La Chine est vraiment un pays qui bouge. Il y a un potentiel énorme pour des vins comme les nôtres. Je me dis : c'est là -bas qu'il faut aller pour vendre notre vin. Je suis vraiment prête à y retourner.
Propos recueillis par Fr. B.
http://www.lyonne.fr/editions_locales/a ... FChQ-.html